Kampfar › Kvass

Six ans... Six longues années pendant lesquelles on a cru que Kampfar ne reviendrait jamais avec pour épitaphe l'album "Fra undervedernen" sorti en 1999. Puis en rejoignant Gruesome, Dolk, fondateur de Kampfar, rencontra Jon, qui rejoint le groupe en tant que bassiste; suivra le batteur (II)13 à l'été 2003. Kampfar renaissait donc de ses cendres et pouvait se mettre à la composition d'un successeur à "Fra underverdernen". Kampfar a laissé un trou qu'aucun autre groupe n'a réussi à combler entre temps et il revient plus fort que jamais avec son troisième ablum intitulé "Kvass". A l'écoute de cet album, on note que le groupe pratique une musique très proche de son premier album, le mythique "Mellom skogkledde aaser", à savoir un black metal ultra mélodique inspiré par la nature, la culture et les mythes scandinaves. Mais contrairement à de nombreux groupes classés dans cette catégorie au nom douteux de "Pagan", il est impossible de dire que Kampfar ne joue pas du black metal, car il ne verse pas dans la mièvrerie comme certains groupes de ce style, et sait allier des passages mélodiques de toute beauté avec une certaine aggressivité. "Lyktemenn" nous offre une belle progression, en débutant tout simplement par un riff accrocheur et mélodique, auquel viennent se greffer progressivement une batterie qui se fait de plus en plus présente et une basse qui impose une rythmique carrée. Le riff progresse et emmène l'ensemble vers un passage plus aggressif. La voix de Dolk arrive ensuite, on ne remarque aucun changement notable au niveau de celle-ci, toujours aussi expressive et bien en avant. Un très beau premier titre, Kampfar est bel et bien de retour et nous le comprenons dès le début. Un pur bonheur de huit minutes, avec quelques choeurs en fond. "Til siste mann" fleure d'emblée le black metal nordique avec cette patte mélodique propre à Kampfar et une fin teintée de mélancolie. L'utilisation des guitares est parfois assez atmosphérique, dans le sens où elles ne cherchent pas la rapidité mais plutôt l'ambiance, comme par exemple au début de "Ravenheart" qui est probablement un des titres les plus aggressifs de l'album, les riffs s'enchainent sans problème et dénotent d'une belle capacité mélodique. Suit un "Ildverden" épique de presque dix minutes avec un break martial réussi accompagné de quelques nappes de claviers. "Hat og avind" présente un riff ultra mélodique, loin des standards du black metal traditionnel avec quelques choeurs bien sentis. "Kvass" se conclut sur "Gaman av drommer" au riff très aigu très particulier, parfait pour terminer l'album. Parallèlement à la sortie de ce nouvel opus, Napalm Records réédite également "Mellom skogkledde aaser" et "Fra underverdenen" avec le mini "Norse" (amputé d'un titre) en bonus, bonne initiative pour ces disques qui devenait difficiles à trouver. Nous avons donc le droit à un nouvel album de Kampfar de grande qualité quoique sans surprise, mais ils font tellement bien ce qu'ils savent faire, et surtout ils sont peut-être les seuls à le faire, qu'on leur pardonne aisément cet aspect un peu répétitif. Un album qui se rapproche beaucoup du "Mellom skogkledde aaser", un retour au premier plan pour ce groupe dont la disparition aurait été fortement regrettée. Kampfar est toujours présent douze ans après sa création et nous présente avec "Kvass" un album qui va devenir à coup sûr un classique du genre. Longue vie à Kampfar!