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Audra › Audra
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informations
Rooftop Recordings, USA.
https://audra.bandcamp.com/
line up
Bret Helm (chant, basse, clavier, tambourin), Bart Helm (guitare, orgue, programmation)
Musiciens additionnels : Janel (basse additionnelle), John Brantley (guitare additionnelle)
chronique
‘Se dit d'un courant littéraire apparu à la fin du xvIII’e s et qui touche à la fois au roman noir et au fantastique’, lis-je sur le net à propos du terme ‘gothique’. Il est vrai que les premiers ouvrages du genre évoquent moult châteaux, moines défroqués, malédictions, ruines mystérieuses… En admettant que Audra puissent être considérés comme une formation gothique, ils seraient alors des goths de véranda plus que de donjon, celle d’une demeure du Sud des USA au crépuscule, entourée de chênes et de magnolias dont les branches bruissent dans une obscurité épaisse que les torches fixées à la balustrade ne dissipent guère au delà d’un mètre. Leur musique paresseuse à tendance à plonger dans une étrange torpeur à laquelle se mêlent progressivement et indiciblement des miasmes du marécage voisin dont on ne s’approche guère en raison des moustiques et des alligators. Le chant de Bret Helm tellement proche de ceux de Peter Murphy égrène ses mots séduisants et vicieux sans jamais se presser, comme flottant au dessus d’une musique qui ne goûte de toute manière guère les rythmes rapides. On aurait tort cependant de sous-estimer Audra, leurs notes de guitare fraîches, leurs basses nocturnes, peuvent parfois montrer les dents si nécessaires, se faire râpeuses (‘Spiked with black and rum’), même si toujours sous contrôle. Cette musique n’est pas de celles à la séduction immédiate et facile, elle envoûte sournoisement à la manière de Kaa dans le ‘Livre de la Jungle’ jusqu’au point de non-retour lorsqu’on ne peut qu’admettre qu’elle est géniale. On songe volontiers à Bauhaus époque ‘Burning from the outside’ et pas uniquement en raison du chant. Il y a des montées même dans les passages semi-acoustiques, des retombées, des instants de silence, des moments de transe païenne urbaine (‘In Hollywood tonight’), une forme d’apaisement jamais innocente (‘Flowers’, la lancinante et croissante maladie du génial ‘2 girls 1 dress’) car la démarche des Américains est des plus subtiles. Retorse aussi. Comme lorsque Bret entonne ‘I can use a girl like you in my basement’ (l’excellent ‘You’re so pretty’)… D’une certaine manière, ce premier opus tremblotant à la lumière de torches sur une véranda dans un silence apaisant mais troublé par le ballet des moustiques annonce déjà le décor de ville fantôme du suivant. Une souffrance mordante. ‘The windows fill with tears but you must not sleep now, it’s still too early to die in Hollywood, in Hollywood tonight’… Une beauté à rendre fou.
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