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Bombori › We Are Cured, Fuck You
téléchargement • 11 titres • 34:08 min
- 1Independance5:11
- 2Sleep3:06
- 3Fix You7:04
- 4My Stance2:48
- 5So I Decided To Do Whast I Think Is Right1:56
- 6Skit 10:31
- 7Suginami Acid Experience2:00
- 8Skit 20:08
- 9Dear Pap2:57
- 10Justice3:15
- 11Outro5:08
informations
Tous les renseignements relatifs à l’enregistrement de ce disque, la composition du groupe à ce moment là et autres précisions ont soudainement disparu lorsque les membres de Bombori – tous ou partie ( ?) – ont décidé du jour au lendemain de supprimer du net toute trace de leur existence, effaçant tous les contenus de leur page youtube, fermant leur page bandcamp, peu de temps après avoir mis ce We Are Cured, Fuck You en ligne, en écoute et téléchargement gratuits. Il en va de même, donc, pour les fichiers-sons, les plages qui constituent ou constituaient ce disque comme tous leurs autres. Officiellement donc, ce disque n’existe pas, plus… On pourrait croire même qu’il n’a jamais existé. (Un certain Oiseau Bleu, toutefois, soutient mordicus le contraire).
chronique
« On est guéris, allez vous faire foutre ». OK… On voudrait bien y croire – aussi, c’est à dire – à la première des deux propositions. Mais comment dire… Déjà il y a ce titre, lui-même – très vraisemblablement inspiré du We Are Death Fukk You des cinglés brutal-death australiens de Sadistik Exekution. Pas franchement dans les plus sains parages, donc. Ensuite, la très bizarre attitude du groupe juste après la sortie de celui-ci. Annonce publique, déjà, mise en ligne du disque gratuitement – sans même la possibilité de payer, j’entends. Puis juste après – presque littéralement, une question de jours si ce n’est d’heures – la disparition soudaine de toute trace du groupe. Compte youtube vidé. Bandcamp fermé. Page facebook renommée d'après un nouveau projet et toutes infos préalables disparues. Et puis d’abord : « guéris » de quoi ! Bon… On ne saura sans doute jamais ce qui leur est passé – tension entre membres du groupe, pétage de câble de l’un ou l’autre, bisbilles légales ou autres.
Et puis enfin et avant tout, cette musique ! Ceux qui les avaient vus passer avant ce stupéfiant escamotage s’en rappelleront sans doute : Bombori, deux, trois ans plus tôt, balançaient plein flots une musique toute vibrante de couleurs en flashes vifs, traînées, débordement ; un groove énorme et roulant – deux batteurs s’envoyant des rythmes et des accents, alors – qui pulsait sous les flottements, les danses du feu psychédéliques. Une musique lourde déjà, mais joyeuse, juvénile, à la fois folle, ivre et parfaitement sûre de son pas, de son agilité, de sa puissance rayonnante, de sa science acrobatique. J’ai pu sauver l’album, pour ma part, de la grande perte – un nommé Gong, pas par hasard – réfugié à temps sur mon disque dur. Pas l’EP Listentometal – d’une même veine, d’une même étoffe, tout aussi psyché et multi-azimuté. Pas non-plus le très étrange Prayground – lui aussi de 2016, sorti quelque mois avant celui-là – qui, avec le recul, me laisse le souvenir d’un signe avant-coureur, vu d’ici. Et puis donc, il me reste aussi ce We Are Cured… pêché lui aussi juste à temps, juste avant le voile noir. Et en effet… Quel contraste ! Ici, il est question de fureur. De tonnes d’alliages durcis déferlés sur nos organismes, chairs-muscles-os bien vulnérables sous ce déluge qui fait des cratères. En effet, il fait noir. Tout en remâche, en dégueule, vous en balance, l’étire longuement pour vous choper, vous avaler, vous recouvrir. L’Euphorie disparue – elle aussi, elle la première. Une vilaine colère, à la place, de la rancune qui gronde ou s’égosille, voix qui semble vouloir nous faire la peau. Une question de rancœur et de déclaration belliqueuse, en tout cas – « Alors j’ai décidé de faire ce que je pensais juste », dit l’un des titres… On sait combien ça peut parfois sentir la terre brûlée, ce genre d’affirmations. Et elle crame, elle crame, elle crépite, ça ne manque pas. Ça tourne parfois carrément aux emballements grind bien malades – ils ont beau nier, hein –, presque au black dans les blasts. Ça riff ailleurs très, très chargé – et insistant, patient pour ne pas rater le moindre cartilage sous la roue, ses ferronneries. Vaste, la roue – immense, plus haut que le soleil, on vous dit, elle le cache, l’insulte, la moque. Le pire c’est que l’aspect tripé de la musique demeure – pris dans l’autre sens, cette fois. Les textures de guitares vicieusement déchirées, réverbérées, vrillées par les effets. L’espace est plein d’anfractuosités – des crevasses qui vous appellent au fond, vous intiment ou vous susurrent de rester. Les pistes de voix multipliées, des résidus de cris planqués dans le mix, mêlées au reste du boucan, des trafics, au point qu’on doute parfois que ça sorte d’un gosier, si ce n’est pas autre chose qui agonise – un ampli, une rixe devant le studio, un cochon égorgé dans une pièce de l’appart à côté. Le type en pleine monté d’un carton mal dosé – dépassé, hagard, berzerk, qui braille son cauchemar, son enfer, son court-circuit méchamment incendiaire. (Mais bleues, les flammes, pas de couleurs chaudes, ici – bannies, il faut bien le croire). FUCK YOU.
Oui… Ça, on entend bien. Chaque seconde du disque nous l’enfonce dans la carcasse – nous ploie le message sur le cotes, le sternum, les vertèbres, nous l’insuffle épais dans les poumons. Ça ne s’arrête jamais vraiment. Ça ne sent pas la folie, la crise affichée pour la forme. Ça reste opaque malgré l’explicite – de l’hostile, de l’assaut, de la non-bienvenue. Sur la fin – vilain bon tour – ils nous font croire sur un riff que ça revient aux seventies, au heavy barré dans l’hallucinée. Sauf qu’il est taré comme le reste, ce Justice, tout aussi bave-aux-lèvres. Qu’on ne sait toujours pas, aussi, ce qu’ils ont contre nous. Contre eux. Contre quoi. Suit seulement une plage d’après désastre – pas la plus longue du disque mais pas loin, un ampli qui bourdonne bizarre, des cymbales, du larsen qui couve avant de s’éteindre. Puis plus du tout d’autre épilogue. Chapitre clos. Œuvre, ouvrages, discographie désormais fantômes. (Certains de ceux-là viennent flotter, parfois, aux surfaces… Celui-ci en est, apparaît de loin en loin – bien dense, pour un fantôme, une fois qu’on a cliqué. Si vous l’apercevez, reconnaissez son nom ; que l’humeur y soit, à ce moment là : aux puits de mine en plein effondrement ; à tout hasard, on ne sait jamais, enhardissez-vous donc, hélez-le, juste pour voir ; ce n’est pas le genre de goule qui se trame à tout-venant).
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- WZX › Envoyez un message privé àWZX
Y a des pochettes qui nous flashent la rétine dès qu’on pose l'œil dessus, et qui se rappellent à nous, de temps en temps. Comme celle-là. Croisée pour la première fois au hasard d'un passage sur le forum. La chro en avait remis une couche, avec cette histoire insolite. Bref, écoute inévitable, tôt ou tard. Enfin... il est jamais trop tard pour s'en prendre une pareille, de bonne surprise. Leurs manières déroutent, rien que l'agencement des pistes, les premières longues et âpres, les suivantes en ruptures, grooves et fulgurances. Mais partout, leur maîtrise, leur sûreté ne fait pas de doutes sur un travail longuement éprouvé. La "mise en son" de la chose n'est pas anodine, non plus : le mix, la dynamique, la stéréo montre la bête dans toute sa vigueur, toute sa précision. Et par rebonds, on en vient à vouloir savoir ce qui s'est joué sur les galettes précédentes. Bon signe, non ?
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Powerviolence ouais, ça colle, en admettant que la définition du truc implique une dose de singulier chaos - jap ou pas (et bon, si on considère Man Is The Bastard comme les "inventeurs du genre", ça va de soit en fait, vu comme eux ont vrillé, de là à Bastard Noise mais même avant). Parce que là faut avouer qu'à partir de So I Decided... Ça devient particulièrement dingue, ouais, ce truc. (Enfin, y'a des signes avant genre Fix You mais à partir dudit So... ça s'aggrave, on va dire, avec fins impromptues, morceaux de trente seconde et accélérations/chutes de bpm qui font de méchants croches-pattes).
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- Klarinetthor › Envoyez un message privé àKlarinetthor
haha, ouais l'existence de ce disque...encore plus zarbi quand on a halluciné de suivre ça à peu près en live... Powerviolence japonaise, sinon, et pochette Jokanaan.
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