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Carne › Modern Rituals

lp/cd • 8 titres • 40:51 min

  • 1White Flag3:42
  • 2Inked Mask3:47
  • 3Bad Tooth5:39
  • 4The End of Us7:42
  • 5Cloak5:25
  • 6Collective Dictatorship2:56
  • 7Northern Light5:56
  • 8Lord Less5:44

informations

Enregistré et mixé par Amaury Sauvé. Mastering par Nick Zampiello.

La version CD (digipack) présente un artwork spécial par CPG. La version vinyle est une coproduction Shove/Poutrage/Vox Project/Dingleberry/No Way Asso et Ker Mess Noar.

line up

Pierre Bozonnet (guitare, voix), Thibault Claisse (batterie)

Musiciens additionnels : Marion Leclercq (paroles et voix sur 4 et 8)

chronique

Bouffer du gris. C’est tout un spectre, ça – le nuancier des anthracites aux cendres légers, légères. Cracher du bruit. Ça aussi, le boucan : bruit blanc (malgré le drapeau), bruit rose (éclatements des capillaires)… bruit violacé – la congestion. Il faut arracher pour que ça sorte : la couleur. Comme leur nom l’indique : pour en saigner ; pour racler le verdâtre au fond, le bleuté des pourritures. Le noir est friable – les os des mains aussi ; et les lames coupent ou alors, émoussées, déchirent. Il paraît que Carne fait du sludge. Au vrai, d’accord avec d'autres : pas tout à fait d’accord. Cette musique en tout cas n'exhale pas l’haleine médocs dudit truc, genre, étiquette (sur l’orteil du macchab' ou la blouse de l’interné), à mon sens. "Take as needed for pain", lâchaient les uns – mais ici je l’entends qui jaillit, la douleur : la comprimée, la ravalée. Pas du tout anesthésiée. Bon… Carne, en tout cas, trouvent ici la lourdeur voulue pour tout charrier – encore plus que sur Ville Morgue, le précédent album, qui enfonçait pourtant déjà mieux qu’un peu. J’ai entendu deux types – sans qu’ils se soient consultés – dire séparément au mec au micro : "j’aime ta voix grunge". Bon… Pourquoi pas. Je vois le rapport : on va dire que le lien, avéré ou incident, pourrait s’appeler Thou, par exemple. Que du flingué – Kurt, là – et des autres overdosés – Layne Staley etc. – et de leur époque, il a bien dû passer quelque chose, OK, dans les tripes et les tronches des deux qui jouent là. Le cabrement, peut-être, face au dehors con, abruti, consentant – la Dictature Collective, comme ils disent. La conscience sourde-aigüe, tourmentante, que ça déconne à plein, que ça nous y mène – The End of Us… C’est moins que jamais un fantasme de se dire qu’on pourrait bien la voir (en tant qu'espèce, de nos vivants). Aussi, la conviction profonde, insupportable et nécessaire, qu’il faut vivre avec – et contre autant que possible, en attrapant chaque détail, en se débattant sous la masse, dans elle, à côté. The End of Us, tiens… Parlons-en, de celle-ci, avec sa voix féminine – Marion Leclercq ; revenue depuis un moment d’Overmars (… and the will to stay… or to climb ; jadis… aujourd’hui ?) ; moins Sorcière que dans son projet Mütterlein – qui habite la plage, rend encore plus poignant, intense, à blanc, le morceau. Plus beau dans sa charge – encore lourde, oui : mais suspendue, le temps durant, les filins craquant leur chant. Moment haut, moment dur. Puis retour au Cloak – je reste persuadé que le double-sens est voulu, au moins admis. Avec ces roulements de toms incroyables qui lessivent la tête – le bide, les os… La batterie de Thibaud, de toute façon, est tout au long une foutue machinerie – à éclater le temps, le défoncer (au sens que le terme prend dans le métier de carrossier), à en tenir la carrure autant qu’à la laminer. Et la guitare de Pierre, par dessus, tranche et étale autrement la matière, l’étire. Ça tiraille. On l’a dit : il faut bien que ça en bave, puisque ça a les yeux ouverts. Ça se scrute, les fumées, les goudrons, les débris. Allez, ces gens sont vivants. Nous aussi. Les rituels, au fait – les énoncer ne veut pas dire qu’on les respecte, qu’on les suit, qu’on s’y plie et s’y enferme. La lumière n’est pas amène – mais si la voix braille, ça ne veut pas dire fatalement qu’elle est ennemie. Et si ça veut sortir de la cage – et vous avec ? – ça ne veut pas dire que ça va devenir rassurant. "Northern Light", avant la fin. Voyez si elle est froide. Marion revient. "Sans Seigneur", dit-elle. Alors pas d’holocauste ? Alors on n’entend rien – plus rien – de l’oreille morte, mourante, des viandes abattues.

note       Publiée le lundi 4 septembre 2017

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Oui, The End of Us (donc) et Lord Less feat. elle font le truc de plus, on est d'accord - en partant, on a l'air d'accord aussi, d'un bouzin assez costaud, n'empêche.

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo  born to gulo est en ligne !

Il pardonne pas, mais les interventions de Mümütte le portent encore à une autre altitude, d'un coup.

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Toujours aussi rugueux, six ans plus tard... L'enchaînement The End of Us/Cloak, ça pardonne pas, quoi. (Hein ? Ah oui non, le reste non-plus en fait).

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

ça passe bien sur certains morceaux, mais des moments ou ça fait un peu lourd... en tout cas le son a bien changé depuis le premier album (les compos itou)

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Ben elle est bien grasse et lourde, aussi... Mais je trouve que le rugueux de la texture fait qu'elle ne fait pas "rabotée", en tout cas. (Plutôt raboteuse, en fait).

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