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Bad Brains › Rise

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Membre Note Date
taliesin      samedi 16 mai 2020 - 10:57
Dioneo      jeudi 26 novembre 2015 - 04:56
Walter Benjamin      samedi 28 novembre 2015 - 02:22
kranakov      vendredi 27 novembre 2015 - 09:35

cd • 12 titres • 41:22 min

  • 1Rise3:39
  • 2Miss Freedom2:50
  • 3Unidentified2:40
  • 4Love Is the Answer3:13
  • 5Free3:14
  • 6Hair4:04
  • 7Comin In Numbers2:23
  • 8Yes Jah4:53
  • 9Take Your Time4:14
  • 10Peace of Mind4:35
  • 11Without You5:05
  • 12Outro0:32

informations

Enregistré aux studios Power Station (Manhattan, N.Y.C.) par Jimmy Hoyson, assisté de Dann Wojnar, en mars 1993. Mixé au studio The Hit Factory (N.Y.C.), en avril 1993, par Beau Hill, Butt Naked Shaking A Tambourine (B.N.S.T.), assistés par Andy Smith. Masterisé au studio Masterdisk (N.Y.C.), par Howie Weinberg.

line up

Dr. Know (guitare, claviers), Mackie Jayson (batterie), Darryl Jenifer (basse), Israel Joseph I (voix)

chronique

"Bad Brains"… Il faut le dire vite ! Histoire connue, commune, habituelle. Fâcheries, égos ; promiscuité, fatigue des incessantes tournées ; départs… Probables querelles autour du nom, de la légitimité de telle part du groupe à se l’approprier, à sortir des disques, à donner des concerts sous cette enseigne. Allez savoir… Les frères Hudson, en tout, cas – le batteur, Earl, et Paul, alias H.R. (pour Human Rights, au fait), le légendaire chanteur du groupe –, ont à ce moment-là décarré, officiellement lâché l’affaire. Restent Dr. Know, le fabuleux guitariste, et l’étonnant Darryl Jenifer à la basse, ronde autant que tabassante, qu’il avait toujours su faire claquer autant que rouler, glisser, bestiole rampante et démise, multi-articulée… Il serait absurde, bien-sûr, de prétendre que des deux partis – ceux restants, ceux désormais ailleurs – l’un, après la rupture, puisse détenir exclusivement ce qui avait fait depuis toujours la force du groupe, sa fantastique inventivité, sa puissance renversante. Et justement… Cette unité brisée, que pouvait-on espérer d’un disque sorti sous ce même nom, inchangé ?

Bon… Pour le batteur, admettons : Mackie Jayson jouait déjà sur le disque précédent, "complétait" les parties d’Earl Hudson – certaines version de l’histoire disent même qu’il était seul au poste, l’autre n’ayant pu l’assurer au moment d’enregistrer… Quant au vocaliste remplaçant… Que dire ? On veut bien croire – après tout, parmi les rastas, ce genre de nom de re-baptême est assez courant – à une coïncidence, si celui-là s’appelle Israel Joseph I, là où H.R., pour certaines de ses escapades en solo, se faisait appeler… Joseph I, tiens. (Tout court). On ne peut pas complètement lui en vouloir, d’essayer d’imiter son prédécesseur. C’était peut-être la consigne, d’ailleurs, la condition. Ce serait parfois presque convaincant… La plupart du temps, n'empêhche, ça tombe à plat. Et puis ces rimes stupides, ces textes indigents, simili – simili H.R., oui, à quoi manquent la torsion, la folie de l’autre, quoi qu’on ait pu penser par ailleurs du "message", auparavant. Elle manque au verbe, elle manque à la voix, même quand le timbre est bien mimé.

Bien… Concédons-le : Rise – ce titre, en passant, pour un tel disque… l’art de tendre le bâton pour se faire étriller ? – est… "Efficace". Mais justement. Avec tout ce que le terme cherche à masquer, souvent, quant à ce qui manque, à ce qui n’advient pas. Efficacité bêtement mécanique. Copie pas mal faite de ce qui se pouvait entendre dans les deux précédents disques – cette fusion de plus en plus lourde. Mais sans idées, sans feu, sans perspective. Pris dans son époque, Rise a pu faire illusion, sans doute. Précisément, ce qu’on pouvait craindre à l’écoute de Quickness – album en soi excellent ; mais après quoi, en connaissance aussi de ce qui se passait autour, on ne voyait pas trop ce qui aurait pu suivre – advient là. Le groupe se fait rattraper pas ladite "fusion", le métal-funk qu’assez largement, il avait engendré. Une mouture de la chose d’où tout ou presque a déserté, de ce qui la rendait unique – la tension froide, paranoïaque, d’I Against I ; le foisonnement tout en revirements de Quickness, son affolement d’azimuts tenu ferme, pourtant, quant à ce qui s’y réalisait, à ce qu’ils en déployaient… Ici, certes, "ça joue", encore, comme on dit. Mais presque rien d’autre. Le morceau reggae – obligatoire ? –, Yes Jah (hum…), sonne comme du Black Uhuru de série de la même époque (celle où ceux-là, à force de changer de chanteur, de formules, avaient fini par perdre leur curieux génie). Les poussées métal brillent trop pour sembler même honnêtes, trop chromées, trop gonflées, là où précédemment, ils avaient toujours trouvé le point juste, forgée la carrure idoine à chaque chanson. Ce qu’on pouvait craindre, oui… Que sur de telles bases, ça tourne au sport. Du beau sport, d’accord, du beau jeu. Et alors ? Bon… Et ne nous étendons pas sur Without You, la balade. (Je préfère écouter Black Flowers ou Change de Fishbone… Ou Love Rears Its Ugly Head, ou Nothingness, de Living Colour. Ou… Même Patton qui reprend Lionel Ritchie – et j’ai du mal, pourtant, avec Patton, vraiment). Dans tout ça – et c’est assez rageant – percent les soli, l’imagination jamais calmée, les volières de mélodies et ponctuations de Dr. Know, décidément intarissable. C’est bien trop peu. C’est pire, tant le reste, en regard, paraît pâle, générique, tout-venant d’époque.

D'accord : sorti par un autre groupe, Rise passerait pour un disque moyen, avec ses moments – quelques pics dans son relatif ordinaire – certainement très bien joué, un peu mieux (mais pas tellement) qu'honnêtement écrit, dans une veine alors en vogue, dans un genre encore jeune mais déjà calibré, devenu désireux, surtout, d'en jeter sans avoir, souvent, quoi que ce soit de plus à dire, affirmer, proposer (ni rien à cacher, non plus, "pour tout de suite ou plus tard"). De leur part à eux... Je n'arrive guère à y entendre autre chose qu’un dommage ; perpétré – soit – avec d'exceptionnelles compétences... Comme si à ce ce moment là, il ne leur était resté rien d'autre.

note       Publiée le jeudi 26 novembre 2015

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    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Pour moi ça reste tout de même un bon album...

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ben... Le côté "références précises rendues complètement absurdes dans le contexte" est vraiment pas mal manié, j'avoue !

    Note donnée au disque :       
    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    c'est une mine d'or ce site, ça me fait rire comme un oie

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    oui exactement

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    OK... Le Goraponk, donc.

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