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Bad Brains › God of Love

lp/cd • 12 titres • 44:02 min

  • 1Cool Mountaineer3:25
  • 2Justice Keepers3:16
  • 3Long Time4:47
  • 4Rights of a Child4:28
  • 5God of Love2:45
  • 6Overs the Water4:25
  • 7Tongue Tee Tie2:52
  • 8Darling I Need You2:36
  • 9To the Heavens4:25
  • 10Thank Jah3:36
  • 11Big Fun5:11
  • 12How I Love Thee6:22

informations

Enregistré aux sutdios Ocean Way Recording (Hollywood, CA), Electric Lady (N.Y.C.) et One Taken, par Chris Saw, assisté de Brian Speber, Dave (Heg) Hecklemeyer et Michael Scotella. Mixé par Ric Ocasek et Chris Saw aux studios Electric Lady. Masterisé par George Marino aux studios Sterling Sound (N.Y.C.). Produit par Ric Ocasek.

line up

Dr. Know (guitare), H.R. (voix), Earl Hudson (E.H.) (batterie), Darryl Jenifer (basse)

chronique

C’en est gênant, franchement… Ce nom, là, sur la pochette. Pire que tout : ce sont bien eux tous, cette fois. Ceux qui avaient tant inventé… Ce punk-hardcore inédit, au début, unique – insensé de vitesse, de tranchant, de brillante imagination, joie et rage confondues en incandescences éblouissantes sur Bad Brains, Rock for Light ; l’incroyable fusion lourde, ensuite, machine et créature, combustible et glacée, sur I Against I… Musiques qui surviraient – en pertinence, en infalsifiable, en évidence – à tant de ceux qui auront tenté d’en faire des genres, d’en copier la formule. Le secret, justement, était sans doute qu’elles ne l’étaient pas, formules – fixées, définitives… Pas une affaire de chartes.

Au fait, allons : tout ça est bien loin. Rise – le précédent album, sorti trois ans plutôt – n’était que platitude, déjà. Ça se comprenait… Du groupe – dans sa version "historique" – ne restait que la moitié. Les frères Hudson – Earl, le batteur ; et Paul alias H.R., le chanteur/grinceur/crooneur – avaient à ce moment là déserté la bande, fâchés, cherchant d’autres horizons, aussi, désireux de ne plus se consacrer qu’au reggae "canal historique", semble-t-il. Les deux qui restaient – le guitariste Dr. Know et le bassiste Daryl Jenifer –, avec deux suppléants, avaient fait au fond ce qu’ils pouvaient. Et Rise n'était qu'un disque de métal-fusion moyen, mal fini, générique. Tout l'avait annoncée, la débandade. Il n'y avait pas eu de miracle – rien de plus, rien de moins.

Celui-ci, c'est autre chose. Ce sont là, disions-nous, "les vrais Bad Brains", réunis. C’est flagrant, pourtant, allez, d'emblée puis de bout en bout : pas une idée, là-dedans. Aucune audible conviction. Des compositions bâclées, cassures placées comme au hasard, confusion qui voudrait passer pour de la complexité. Des bouts de musiques choisis et répartis par tranches, étiquetés. Un peu de funk ici – "ça slappe donc c’est du funk, non ?". (Eh… Non). Une couche de métal lourd pour faire bonne mesure, méchant, rébellion. Quelques touches "modernes" – dancehall sans tenue, deux-trois babioles électroniques… Comme pour suggérer – en le clamant bien trop fort – que les mecs ne sont pas largués, toujours "en avance". H.R. s’imite lui-même, maladroitement, cabotine. Ses tentatives de toast – ragga, dancehall, disais-je – complètement fausses, consternantes. Son timbre et son débit insupportables, mielleux quand il fait mine de s’adoucir sur les passages reggae roots – plus rien, là, qu'envelopperait la soie. Quand il fait mine de crier, on ne dirait plus qu'un caprice de gosse gavé à la junk-food. Le son est laid. Gonflé, dilaté mais vide. Sans mordant, sans tenue. Les couches de voix, de guitares (mais qu'a-t-il fait de son génie acrobate, lui, Dr. Know ? ... l'a-t-il vraiment troqué contre ces creux savoirs-faire ?) multipliées, empilées pour… Pourquoi, au fait ? Pour épater, seulement, peut-être ? Eh bien... C'est raté.

Supercherie de plus, dans cette reconstitution, cette farce en costumes : c’est Ric Ocasek – brillant producteur de Rock For Light, douze ans plus tôt – qui est "rappelé" pour mettre en scène, en boîte, le mauvais tour. Travail de commande, décidément… Idée de label, selon toute vraisemblance, plutôt qu'élan de musiciens. Mais au fond... que ce disque soit sorti sur Maverick – entreprise créée par Madonna en 1992 – n’est peut-être pas si déterminant. Émané de n’importe où, ce "coup" n’aurait sans doute été… Eh bien, qu’un simple coup – et manqué, le produit mauvais. Précisément, rien d'autre qu’un produit – né d’aucune exigence profonde, continuité de rien, tentative seulement de reprendre un filon. Ersatz signé, certes, certifié. Allons… J’abrège, plutôt que de ruminer. Je retournerai aux autres – ceux que rien à ce jour n’est parvenu à épuiser. Celui-là me fatigue… Ça m'épargnera au moins la déception d'un reviens-y mal avisé.

note       Publiée le samedi 28 novembre 2015

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Bah, la pochette, je la trouve quand-même moins pire que l'espèce de fond d'écran Amstrad CPC de Rise... Celle de God of Love est pas terrible - surtout "hors-sujet", en fait ; on dirait un truc de techno-dub à la Dreadzone, ce qui ne colle pas du tout au groupe - mais bon... C'est pas ça qui me pose problème, perso, mais bien cette musique qui s'essaye un peu à tout sans rien oser pour autant, histoire de ratisser le plus large possible. (Et du coup évidemment ça fait plouf). Triste disque, ouais.

    Note donnée au disque :       
    kranakov Envoyez un message privé àkranakov

    Effectivement pas une piste à sauver de cet immondice. C'était pourtant la tentative de retour au succès pour BAD BRAINS. Signés sur le label de MADONNA, MAVERICK RECORDS, et par MADONNA elle-même d'après la légende, ils rappellent le Ric producteur du meilleur disque de hardcore de tous les temps et pondent leurs morceaux les plus faibles, sans parti pris de style assumé, bouffant à tous les râteliers et optant pour une pochette encore plus ringarde que celle déjà atroce de "RISE".

    Note donnée au disque :       
    Bernard Envoyez un message privé àBernard

    Découvrir le groupe avec cet album ça laisse des traces! C'est malheureusement (surtout pour eux) ce qui m'est arrivé. Et ça m'a refroidi (à tord) pour très longtemps.

    Note donnée au disque :