Vous êtes ici › Les groupes / artistesMMagazine › Secondhand Daylight ‎

Magazine › Secondhand Daylight ‎

  • 1979 • Virgin V 2121 • 1 LP 33 tours

détail des votes

Membre Note Date
Milo      lundi 7 mars 2022 - 14:18
born to gulo      jeudi 13 février 2020 - 10:02
Winslow      vendredi 6 mai 2016 - 15:21
SEN      mardi 6 décembre 2022 - 18:26
Ultimex      jeudi 12 mai 2022 - 17:32
sergent_BUCK      samedi 6 février 2016 - 21:01
TribalCrow      mardi 1 avril 2014 - 19:20
Phaedream      mardi 1 avril 2014 - 17:24
Raven      lundi 31 mars 2014 - 20:52
Seijitsu      jeudi 6 août 2020 - 19:01

lp • 9 titres • 42:33 min

  • 1Feed The Enemy
  • 2Rhythm Of Cruelty
  • 3Cut-Out Shapes
  • 4Talk To The Body
  • 5I Wanted Your Heart
  • face b
  • 6The Thin Air
  • 7Back To Nature
  • 8Believe That I Understand
  • 9Permafrost

informations

Janvier 1979 aux Good Earth Studios , Soho, Central London - Produit par Colin Thurston (ingé-son)

illustration par Ian Pollock

line up

Barry Adamson (basse), Howard Devoto (chant), Dave Formula (claviers), Martin Jackson (batterie), John McGeoch (guitare, saxophone)

chronique

C’est bien mignon de sacraliser les premiers albums, et pour les groupes de punk, ça garantit certes le shoot d’adrénaline le plus pur possible. Mais Magazine n’a rien de punk, et leur apothéose se trouve ici. Dans ces bas-fonds dignes d’une Gotham City assiégée par les loup-garous. Le tube du groupe, celui qui dévaste pour de bon, se révèle d’ailleurs être ce Rythm of Cruelty, qui rue dans les brancards porté par un riff magistralement teigneux de McGeogh. On est en plein territoire glam rock, à peine punkisé par la ruguosité de sa guitare... Un genre de Rebel Rebel rejoué à fond la caisse par les Damned levé de leur plus mauvais pied. Ça sera le seul élan de vitalité du disque, qui perpétue, voire amplifie, le délabrement de Real Life. Sous ces compos assez structurées et recouvertes de claviers grotesques se cachent deux éléments qui sortent d’emblée le groupe du lot : des lignes et un son de basse unique, qui ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd (Peter Hook étant même plutot un mélomane). Le deuxième élément, c’est cette tendance sournoise à enchaîner des plans contradictoires, à saloper les fin de chansons par des obsessions répétées (Talk To The Body) voire par une disparition soudaine du groupe, qui nous laisse lâchement devant un genre de Gomez Adams grimaçant sur son piano (I Wanted Your Heart). Les portes du manoir se referment, et la citroen DS râcle déjà les graviers derrière notre dos… Une tendance à la déviance déjà aperçue sur The Light Pours Out Of Me, et qui explose sur le presque aussi bon Back to Nature : un exceptionnel morceau de progressif, certes un peu concis pour le genre, mais tout y est : du prog en 4 minutes, sans les solos verbeux et ennuyeux. Si lors de la première accélération, on n’y croit pas une seconde, la chanson morphe à toute vitesse en une sorte d’abérration épique, volontairement boursouflée et géniale. Ce qui a du salement énerver les punks, le groupe ayant un certain succès à l’époque, des deux côtés de l’Atlantique. Pour le coup, du glam rock on a cette fois sauté le pas vers le prog pur gras, loin de ce qui est considéré comme acceptable en punk. L’intro ambient glacée, puis new wave à mort de la face B (Thin Air) rappelle que Colin Thurston, le producteur, avait fait ses armes sur Heroes de Bowie… Seule cette rythmique pataude et cahoutchouteuse, incessante, diffère. Et Secondhand Daylight regorge de ce genre de moments brillants, car moins replié sur lui-même que Real Life, sans pour autant en perdre une goutte du venin et de l’aigreur. Venin affleurant finalement dans sa plus simple laideur sur Permafrost, fantasme pervers et cauchemardesque. Il sait parler aux femmes, de Devoto. Mais il ferait mieux de se grouiller avant que le-dit Permafrost ne fonde, libérant ses vastes réserves d’azote dans l’atmosphère, déclenchant ainsi la deuxième fin du monde causée par cette riante contrée qu’est la Sibérie. En attendant, la guitare s’esclaffe dans un solo à la dissonnance agonisante. L’album s’achève sur cette note peu ragoutante, laissant une impression globale d’un improbable chaînon manquant entre Peter Hammill et Joy Division (la sortie remarquée de Real Life, ovni pour l’époque, correspond au changement de nom du groupe de Ian Curtis et à leur abandon radical du punk rock). En fait, dans un tour de passe passe morbide et drainant les lois du bon goût derrière un écran de fumée, ces types arrivent à annoncer le futur avec une musique passéiste. Jouer des solos et utiliser les claviers en mode "crescendo pompeux", en plein boom punk, et marier saxo avec sophistication art-rock. On se croirait en 74, à la charnière du glam et du prog, au creux de la vague déliquescente du rock. Et pourtant, rien ne ressemble à Magazine. Sans doute la faute à l’affreux Devoto, sorte de Mark E. Smith théâtral et gothique. C’est bien sa voix hargneuse et caressant toutes les mélodies du groupe à rebrousse-poil, ainsi que la basse de Barry Adamson qui rendent mêmes les morceaux plus faibles passionnants, et hissent cet album un bon cran au dessus de Real Life. La concurrence, pléthorique lors de ce tournant des 80’s, retiendra la leçon.

note       Publiée le lundi 31 mars 2014

Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

Peter Hammill - Nadir's big chance

Peter Hammill
Nadir's big chance

Bon, ok, qui ne s’inspirait pas de Bowie à cette période ?

David Bowie - Diamond dogs

David Bowie
Diamond dogs

Sauf que le choix de Devoto se porte son disque le plus crade et déphasé, et c’est le choix du gourmet-vampire. Et puis il y a ce saxo.

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Secondhand Daylight ‎" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Secondhand Daylight ‎".

notes

Note moyenne        10 votes

Connectez-vous ajouter une note sur "Secondhand Daylight ‎".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Secondhand Daylight ‎".

born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

A ce niveau de vice dandy, y a les Stranglers, et personne d'autre. Bigre.

Note donnée au disque :       
born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Ecoute donc Cut Out Shapes voir, si elle colle pas au cerveau.

Note donnée au disque :       
Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
avatar

Je découvre tout juste, je connaissais seulement de nom. Je viens d'écouter Permafrost. Je crois que la fin de la chanson va pour mon plus grand malheur me coller à la tête jusqu' à la mort. Un peu comme le "Walking on the beaches looking at the peaches" de Stranglers.

born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Je ne sais pas ce qui me retient de lui mettre 6 et... rien, en fait, balec.

Note donnée au disque :       
Winslow Envoyez un message privé àWinslow

Existe-t-il une guitare aussi brillamment vicieuse et expressive que celle de Permafrost ? Si oui, j'attends vos suggestions.

Note donnée au disque :