Forthcoming Fire › Set the world on fire

Mais quelle mouche pique donc Josef K. ? Il nous avait déjà fait le coup en 2005 avec le mini 'Siberian summer' et voilà qu'il remet le couvert ? Nous faire croire à un retour de Forthcoming Fire ? Mais pour quelle raison ? En aurait-il définitivement marre de Von Thronstahl ? Beaucoup de questions et guère de fil rouge pour y répondre...Toujours est-il que nous voilà pourvus d'une compilation servie dans un beau digipack...Analyse sans pitié, ne fut-ce que pour ma passion immodérée pour les premiers disques de Forthcoming Fire, époque bénie où le projet était encore un vrai groupe. De l'inédit ? Oui sous forme de deux nouvelles compositions, 'Set the world on fire', bon titre de gothic rock wave qui eût trouvé sa place à l'époque de 'Je suis' et 'Sonic horse ride' moins convaincant dans son registre rock industriel faussement KMFDM. Pour ceux qui ne possèdent pas 'Watching Rome burn', la bonne nouvelle est de trouver ici le meilleur morceau du dit opus, 'Great mother of serpents', une pure merveille flamboyante et sincère digne des meilleurs moments du combo, même remarque pour 'And the autumn has come' disponible uniquement sur le mini 'Heliopolis' ou certaines compilations goths. Quel bonheur de retrouver le timbre poignant et profond de Josef K lorsqu'il se faisait encore surnommer Jay Kay, de profiter de ces mélodies puissantes soigneusement bâties sur des influences goth rock britanniques et une tradition de dark wave allemande. Dans les classiques, citons le merveilleux 'Lovice' poignant à souhait avec la voix de Klaus Kinski récitant 'Die Sommerballade von der armen Lovice' de Paul Zech (poème bouleversant dont je recommande la lecture), 'William Lovell', inédit déjà disponible sur 'Siberian summer'. Pour le reste, outre deux pièces extraites de l'autre compilation 'Verurteilet, gerichtet und lebendig verbrannt' ('Und eure Kinder bringen Licht' ainsi que le trip hop de 'Pleasure whip'), une autre de 'Watching Rome burn' ('Summergold') ainsi que 'Feuer' sorti de 'Ekhnaton', nos Allemands nous proposent pas mal de versions neuves d'anciens titres qui n'en demandaient sans doute pas tant. Si le relooking sied à 'Erde, Feuer, Wind, und Wasser', sans rien lui apporter non plus, 'King der letzten Tage' rebaptisé 'King der Republikaner' avec moult allusions à la politique américaine dégage cet humour trublion typique de Von Thronstahl que je goûte fort peu...Inutile d'ailleurs de mentionner que les nouveaux vocaux ont retiré pas mal de puissance à la chanson. 'Der Unbesiegte Sonnengott' évite l'écueil en nous la bombardant techno-indus...beurk ! Heureusement, le cd se conclut avec une tentative plus fructueuse sous forme d'une belle version de 'Sunchild' combinant dark folk et dark wave, comme quoi, avec de la bonne volonté...'Set the world on fire' compile en définitive de beaux moments dont certains pas évidents à dénicher; ce que j'ai plus de souci à pardonner, c'est que Josef K est en train de transformer ce qui fut l'un des projets goth rock les plus excitants de l'Allemagne des 90's en une entité brouillonne telle qu'il le fit avec Von Thronstahl (là, je m'en fous). Dans quel but tout ça ? Josef K s'est coupé le cheveux, il n'est plus goth, pourquoi ne pas laisser Forthcoming Fire reposer en paix au lieu de le perfuser ? Pourquoi ne pas se porter vers l'avenir ? Voilà qui serait plus logique...Enfin, quoi, il ne va pas non plus ressusciter Circle of Sig Tiu vingt-deux ans après ?