Genocide Organ › 虐殺機関

D'entrée je me méfie : un Genocide Organ en CD, une simple pochette cartonnée repliée en guise de packaging, ça me paraît louche. On est bien loin des pochettes personnalisées à la main, ou du livre de «Remember». Alors, la suspiscion m'assaille : pourquoi tant de simplicité, d'humilité allais-je dire ? Cela augurerait-il d'un matériau sans prétention ? La réponse viendra du dos de la pochette qui explique, ou plutôt justifie, la raison d'être de l'objet comme édition tardive - j'allais dire posthume - du maillon (faible ?) manquant entre «Leichenlinie» et «Save your slaves»... Tout est dit. Si le label n'a pas jugé bon de sortir cet album à l'époque, pourquoi le sortir maintenant en tirage illimité, sinon profiter de la renommée du groupe pour une opération ouvertement mercantile... je ne blâme pourtant pas : il serait honnêtement bien malvenu de juger Tesco quand on sait la modestie des revenus drainés par cette scène confidentielle. Indépendamment de ces considérations, il faut bien admettre que le disque déçoit : agissant pour le coup dans une veine plus death industriel que power electronics, le groupe aligne des pièces statiques très convenues, faites de drones étouffés et de patterns répétitifs, pour un résultat vraiment basique, nécro dans le meilleur des cas («In The Ghetto», «Kindstod»), chiantissime de minimalisme sinon («Sturmfieber», «Born to be slaughtered»). Heureusement, quelques pièces plus énervées remontent un peu le niveau : «Death to China 1», tout en explosions de trames saturées, et «White Power Forces», dans une version bêta particulièrement primaire. Un album tout juste moyen, peu inspiré, qu'on conservera principalement pour les archives.