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The Prodigy › Music for the jilted generation
- 1994 • Mute Records MUTE 9003-2 • 1 CD
13 titres - 78 :16 min
- 1/ Intro (0:45)
- 2/ Break & Enter (8:24)
- 3/ Their Law (6:40) feat. pop will eat itself
- 4/ Full Throttle (5:02)
- 5/ Voodoo People (6:27)
- 6/ Speedway (Theme From Fastlane) (8:56)
- 7/ The Heat (The Energy) (4:27)
- 8/ Poison (6:42)
- 9/ No Good (Start The Dance) (6:17)
- 10/ One Love (Edit) (3:53)
- The Narcotic Suite
- 11/ 3 Kilos (7:25)
- 12/ Skylined (5:58)
- 13/ Claustrophobic Sting (7:12)
informations
Produit et mixé par Liam Howlett aux Earthbound Studios (1,2,3,6,8,11,12,13) – Produit et mixé par Neil McLellan and Liam Howlett à The Strongroom.
line up
Liam Howlett
chronique
« Musique pour une génération, sacrifiée, gâchée, laissée à l’abandon ». Voilà le programme de ce 2ème album (et premier réellement pensé en tant que tel) de Prodigy. Impossible d’en parler sans évoquer le fameux décret anglais de 94, véritable cataclysme dans le monde de la musique électronique : le Criminal Justice and Public Order Act, interdisant de jouer de la musique « répétitive » en plein air ! Ce n’était pas Terry Riley qui était visé, mais bien les rave parties, dont l’age d’or venait ainsi de se terminer brutalement, ce qui eut bien le résultat escompté par l’establishment : divisée, la scène rave se dilua dans une « electro » générique et fourre-tout dans laquelle les chapelles pullulent et où le format album, plus classique, a repris ses lettres de noblesse; supplantant ainsi les maxis-single, format des DJ’s de la scène rave. Condamnés à se radicaliser ou à mettre de la pop dans leur vin pour contourner la fameuse loi liberticide, les ex-ravers déchus eurent des réponses très diverses, dans la confusion de cette étrange année 94. The Prodigy avait choisi son camp : ils seront les Sex Pistols de la techno, des fouteurs de merde dénués de toute éthique bien décidés à mettre le feu aux foules dans les grands festivals rock avec un show 100% rock’n’roll basé sur cette fameuse musique répétitive qu’on a voulu éradiquer. Leur credo est imprimé dans le livret: “How can the government stop young people having a good time. Fight this bollocks” et mis en musique sur l’excellent Their Law avec l’aide des bourrins de Pop Will Eat Itself (une sorte de Bloodhound Gang briton complètement improbable). Parlons-en du livret, tiens : il contient une peinture assez fendarde d’un certain Les Edwards, représentant les ravers et les condés de part et d’autre d’un immense fossé qu’on imagine être celui des générations, le tout sur un fond à peine manichéen… Le plus drôle c’est que juste derrière, pas moins de 4 pages sont consacrées au merchandising, proposant T-Shirts (tous XXL, génération sac oblige), autocollants et briquets pour qui voudra bien renvoyer son livret de cd par la poste ! Soyez pas matérialistes les gars, mas consommez quand même. Bref, passé cette franche marrade (aucune excuse, car les mecs n’ont pas eu besoin d’un Malcolm McLaren…), enfournons donc ce putain de cd dans le lecteur. Premier constat : c’est rempli ras la moule, au moins sur ce plan Liam Howlett, seul membre du groupe en studio, ne s’est pas foutu de notre gueule. Il a même fallu qu’il élague sérieusement le disque, la mort dans l’âme, car son projet originel dépassait largement la capacité d’un cd ! Bon, on va pas tourner autour du pot plus longtemps : ce « Jilted » est quand même un sacré réservoir à tubes, considérablement plus fouillé qu’un premier album aux allures de compilation (le très disloqué 'Experience'), il n’y a qu’à écouter les tueries absolues que sont Poison, No Good (ce sample héliumisé de Kelly Charles… toute une époque), l’inoubliable ouverture Break & Enter, ou dans une moindre mesure Voodoo People, samplant sans vergogne un Kurt Cobain encore tout chaud (pas de rate, on vous dit !). Grosse nouveauté dans le son prodigy, qui n’a jamais cessé de muter, des breakbeats turbo, presque jungle, qui remplacent les tranquilles nappes house kitsch d’Experience. Particulièrement à l’œuvre dans les plats Speedway et Skylined, ils semblent comme amputés de quelque chose sans les images de WipEout ou autre jeu 3D qui va avec… Full Throttle quant à lui m’a toujours fait penser au jeu du même nom, à l’ambiance far-west/biker toute indiquée. Le titre annonce malheureusement le creux de l’album, qui durera jusqu’à The Heat. Alors ok, cet album a rendu fou des centaines de graines de voyous à scooter qui seraient sans cela restés hermétiques à toute musique électronique (la plupart le sont d’ailleurs restés…) mais le problème de tout ce boucan, c’est que Howlett, nonobstant son indéniable savoir-faire musical (l’album reste joyeusement foufou et délinquant tout du long), est un gimmick-addict de la pire espèce, un irrécupérable accro du petit effet djeunz, certes ultra efficace aux premières écoutes ou pour chauffer une fosse de pogoteurs en manque d’adrénaline, mais malheureusement souvent ridicule à écouter 15 ans après. Si l’on excepte les tueries déjà citées (Poison reste immortel, tout comme la géniale ode au squat Break & Enter, façon explicit lyrics, mais sans lyrics) qui donnent envie de faire d’aller faire du jackass dans les hauts lieux de la branchitude parisienne, tout a salement vieilli, surtout un truc comme One Love, totalement impersonnel et interchangeable. L’album se clôt sur le grand œuvre de Liam Howlett (en réalité une suite de morceaux comme une autre...) : The Narcotic Suite, entamée par un 3 Kilos génial, samplant une boucle hyper funky et exotique et y ajoutant une flûte à la Magic Malik comme sur Voodoo People. Ambiance fumette et décontracté du baggy, mais tout le crédit du morceau revient au mystérieux auteur du loop qui tue, un certain Bernard "Pretty" Purdie. Bref, un album largement inférieur à sa réputation, révéré par les nostalgiques mais trahissant les obsessions évidentes du groupe, dont leur plus pardonnable : l’idée que chaque son, chaque variation de BPM, chaque break le plus infime soit pensé et conçu avec un seul but en tête : la scène. Prodigy était un groupe de scène, une machine de guerre ridiculisant l’INTEGRALITE des concerts de musique électronique (alias des mecs qui ont l’air de lire leurs e-mails censés amuser les mecs venus pour les voir), et ne reculant devant rien pour bring da mothafucking ruckus à la plèbe hystérique. Il faut rappeler que ce groupe ne contenait pas un, mais trois ambianceurs uniquement présents pour mettre le boxon on stage et dans les clips (cultes bien sûr, j’en reparlerai…), et forcément, l’album souffre un peu de leur absence. Presque une erreur marketing, aurai-je envie de dire cyniquement, que le cerveau de service réparera avec talent lors du skeud suivant…
Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...
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commentaires
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- Code-12 › Envoyez un message privé àCode-12
@ Raven
Je te prends au mot.
Je serais ravi de tenter de pondre quelques chroniques Trance.
Quel est le process à suivre ?
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
"Il faut que je fasse les chroniques moi-même ?😉"
Hé, pourquoi pas ?
- Note donnée au disque :
- Code-12 › Envoyez un message privé àCode-12
Je vais peut-être faire mon râleur mais j'ai toujours trouvé dommage que l'on trouve sur Guts des chroniques de groupe comme Prodigy et aucune chronique de projets de Trance (mis à part quelques chroniques isolées d'albums ou de compilations de Trance Goa).
Je m'explique :
- J'adore la musique électronique
- Je n'aime pas Prodigy (et tout ce genre de groupes : Fat Boy Slim...). Mais c'est mon goût personnel.
- Je n'aime ni la Trance Goa ni la Psy-Trance (à quelques exceptions prés, je ne jette pas le bébé avec l'eau du bain : Blue Planet Corporation, Paradise Connection...).
Mais j'adore la Trance dont je dois avoir plusieurs centaines de CD.
Et je suis triste de ne voir aucune chronique sur ce magnifique site.
Il y a pourtant des projets qui auraient toute leur place ici :
- Union Jack
- Nostrum
- Lsg
- Friends, Lovers and Family
- Mystic Force
- Terra Ferma
- Etc...
Et des labels dont les compilations auraient aussi leur place ici :
- Noom
- Time Unlimited
- Platipus
- Eye-Q
- Important
- Rising High
- Etc...
Il faut que je fasse les chroniques moi-même ?😉
- Demonaz Vikernes › Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes
Je redécouvre le premier album,. "L'Expérience" n'est pas désagréable.
- Note donnée au disque :
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
La réédition augmentée vaut des points, aussi.
- Note donnée au disque :