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Happy Mondays › Pills'n'thrills and bellyaches

  • 1990 • Factory FACD 320 • 1 CD

10 titres - 49:54 min

  • 1 Kinky Afro (3:59)
  • 2 God's Cop (4:58)
  • 3 Donovan (4:04)
  • 4 Grandbag's Funeral (3:20)
  • 5 Loose Fit (5:07)
  • 6 Dennis And Lois (4:24)
  • 7 Bob's Yer Uncle (5:10)
  • 8 Step On (5:17)
  • 9 Holiday (3:28)
  • 10 Harmony (4:02)

informations

Recorded, mixed & produced by Paul Oakenfold & Steve Osborne for Phuture Productions.

line up

Paul Ryder (basse), Shaun Ryder (voix), Gary Whelan (batterie), Mark Day (guitare), Paul Davies (claviers), Mark Berry (percussions), Bez (Bez)

chronique

Avec Primal Scream et les Stone Roses, les Happy Mondays sont sans doute le groupe qui incarne le mieux la fusion improbable du rock et de la house qui s’est opérée à Manchester (qu’on surnommait « Madchester » à cette époque reculée) au début des années 90. Portés par l’effervescence de l’Acid House et sans doute un peu aussi de l’ecstasy, ces groupes se sont simplement laissés aller à la musique la plus naturelle qui soit pour des types ayant grandi avec le punk emblématique de leur ville, se retrouvant soudain pris dans le tourbillon de l'Acid. Une tornade venue de Detroit et de Chicago qui à l’époque contamine notamment le club-phare de la ville, l’Hacienda. Signés sur le label Factory (Joy Division, New Order…) qui pourtant a raté le coche de la house music, les Happy Mondays traînent à la Hacienda et s’entichent rapidement de la culture rave, omniprésente en Angleterre… N’étant qu’une simple formation basse-guitare-batterie-chant (si on excepte quand même un type appelé Bez dont la seule fonction était de danser en levant les bras), les Mondays avaient besoin d’un producteur pour intégrer la House si clinique à leur chaos échevelé. Ce fut Paul Oakenfold, qui leur a donné sur cet album un son pour le moins inimitable. Dans un entrelacs de guitares psychédéliques, Shaun Ryder alpague d’une voix de dégénéré, tandis que son frère entretient un groove permanent, tissé de basses dub hélas trop discrètes dans cet inextricable boxon. Le tout sans oublier Bez, bien entendu. Le cahier des charges pour ce disque étant pour le moins alléchant (Pilules, frissons et maux de ventre… une chronologie qui a le mérite d’être lucide), on est en droit de s’attendre à quelque chose. Bingo, « Pills’n’thrills… » est le meilleur album des Joyeux Lundis. Bordélique, gouailleur, il n’en est pas moins expérimental car il s’agit bien de musique de club produite par un groupe de rock ! La plupart des chansons sont axées autour d’un riff de guitare psyché, répété de manière hypnotique, sur lequel Ryder va chanter ou geindre (c’est selon) des paroles ineptes du genre « Yipee ya ya yeah, I’v got to crucify somebody today », refrain de la première chanson. « Donovan » est bien comme son nom le laisse présager une boutade en direction du chanteur de folk des 60’s, dont je tairai ici les paroles par respect pour l’intellect des internautes. Autre réminiscence bizarre des années hippies, la géniale reprise de « He’s gonna step on you again » de John Kongos, tube psychédélique de l’époque, qui illustre à merveille l’euphorie et l’abandon distillé par ce groupe, qui peut paraître effrayant pour quiconque s’avise à le prendre au sérieux. Leur label Factory a essayé, ils ont eu des problèmes. Toujours est-il que les titres les plus uptempo comme « God’s Cop », « Holiday » ou « Grandbag’s Funeral » parviennent aisément à leur but : rendre contagieux le groove et la béatitude idiote qui habitait littéralement ces cinq « lads » (qui a dit « stupid & contagious » ?). Curieusement, la batterie n’a rien du métronomique beat de la house. Seuls quelques chœurs black typiques de Dance de l’époque, sur « Bob’s Yer Uncle » et l’halluciné « Loose Fit » viennent rappeler que ce disque a été conçu en ces temps oubliés (la plupart de ceux qui en étaient ne s'en rappellent pas en tout cas). Quand à la guitare, son dépouillement technique et sa distorsion claire rappellent involontairement ce cher Joey Santiago. En fait, vouloir étiqueter un disque sorti de Manchester durant cette période relève du non-sens. Finalement, « Pills’n’thrills and bellyaches » ressemble plus à un disque de rock « indépendant » déjanté comme tant d’autres suivront dans la décennie, tout en étant ce que la house a produit de plus fou à l’époque. Un disque qu’on peut trouver désordonné (c’est même obligatoire) mais qui indéniablement, capte quelque chose. Ah, j’oubliais, le groupe s’est reformé récemment… Shaun Ryder, autrefois ressemblant à un champignon à cause de la coupe « mushroom » que tout le monde arborait à Madchester, reste dans le registre Super Mario puisqu’il ressemble aujourd’hui à Kirby ! Ah, les Happy Mondays… Un groupe qui aura autant faire rire que danser. 5,5/6.

note       Publiée le dimanche 18 juin 2006

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    commentaires

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    caténaire Envoyez un message privé àcaténaire

    Beau comme un bon vieux cendrier Cinzano à 5H du mat au milieu des canettes vides. J'hésite souvent à lui faire suivre le même trajet, mais je le garde un peu par nostalgie.
    Une pensée pour l'autre bitos là, sous perf' avec ses maracas...qui curieusement a l'air de cartonner à la télé outre Manche. Et moi qui me plains toujours de payer ma redevance.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Je m'ecoutais ca l'autre jour pour a peu pres la premiere fois et c'est aussi celle qui m'a sauté a l'oreille. Il y a du penible sur cet album a commencer par le premiere piste. Mais bon, j'aime bien leur degaine de chaps bien ordinaires.

    cyprine Envoyez un message privé àcyprine

    step on est un tube

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    Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

    Qu'on trouve les premiers albums bordéliques, je veux bien. Mais je n'ai jamais capté qu'on soit rebuté par ce disque là (si j'oublie la voix de Shaun Ryder): c'est un recueil de tubes ! L'exemple même de ce que doit être la "summer music": entrainante et fun ! Cet album est presque aussi bon que Screamadelica.

    Note donnée au disque :       
    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    Choppé a l'occasion du Disquaire Day 2015. Un peu foutraque mais très plaisant (Primal Scream me parait quand même plus consistant).