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Nirvana (USA) › In utero

cd • 13 titres

  • 1Serve the servants
  • 2Scentless apprentice
  • 3Heart-shaped box
  • 4Rape me
  • 5Frances farmer will have her revenge on Seattle
  • 6Dumb
  • 7Very ape
  • 8Milk it
  • 9Pennyroyal tea
  • 10Radio friendly unit shifter
  • 11Tourette's
  • 12All apologies
  • 13Gallons of rubbing alcohol flow through the strip

informations

Pachyderm studios, Minneapolis, par Steve Albini

L'album devait au départ s'appeler "I hate myself and I want to die", au même titre qu'une des compos, mais de peur que les fans prennent la chose au premier degré, l'album fut rebaptisé et la piste retirée.
La première pression déstinée aux Etats-Unis ne comptait que 12 titres.

line up

Kurt Cobain (chant et guitare), Dave Grohl (batterie), Krist Novoselic (basse)

Musiciens additionnels : Kera Schaley (violoncelle 6, 12)

chronique

Suite au succès commercial de Nevermind, majoritairement du à un son trop popisé, ainsi qu'au coup mercantiliste de base que fut Incesticide, pour ce troisième album, Nirvana décideront de complètement tourner le dos à David Geffen, et de cracher allègrement sur le trône qui leur était réservé. Sans pour autant atteindre l'identité d'un Bleach, cet In utero sonne particulièrement cru, dans ses riffs saturés, ses basses arrogantes, ses vocaux éreintés, ou ses fûts rageurs. En ce sens, Kurt peut se féliciter d'avoir admirablement réussi son coup, rassemblant les fans écœurés par son semblant de trahison, conservant les derniers séduits par Nevermind, tout en produisant le disque qu'il a toujours voulu sortir, "le grunge par excellence". Ce troisième opus, d'une qualité honorablement comparable à l'album précédent, ne connaîtra pourtant pas un succès aussi fracassant, peut-être du fait de ses paroles trop souvent revendicatrices (Serve the servants, Rape me...). En tout état de cause, il est un de ces rares disques dont la réputation se montre à la hauteur de la qualité intrinsèque.

note       Publiée le dimanche 23 juin 2002

chronique

Le lycée que je fréquentais comportait l'option "art", suivie par des filles en grande majorité. On les voyait se déplacer dans les couloirs ou dans la cour avec un énorme portfolio (format raisin : 50 x 65 cm) contenant leurs productions. Et au moment du suicide de Kurt Cobain apparut en décoration, sur le devant de bon nombre de ces portfolios, une grande photo du leader de Nirvana, accompagnée sobrement de ses dates (1967-1994), et éventuellement d'une citation : "I hate myself and I want to die", bien sûr. Et ce n'était pas l'apanage d'une minorité (toujours bien visible) de jeunes filles mal dans leur peau, non, c'était un mouvement de masse. Beaucoup de garçons étaient fans aussi. Le suicide du charismatique leader venait de faire entrer son groupe dans la légende. Pourtant, le grunge n'apportait pas grand-chose de nouveau à l'idiome rock. Du rock dépressif, noisy, punk sur les bords, ça existait déjà depuis belle lurette. Les innovations furent tout au plus vestimentaires (la fameuse chemise de bûcheron et le jean déchiré, toujours très en vogues de Portland à Vancouver) et géographiques : tout se passait autour de Seattle, Washington, ça changeait un peu de New-York et de Los Angeles. Et avec plus de deux-cent-vingt jours de pluie par ans, il y avait bien de quoi avoir les idées noires (la scène de là-bas est restée en grande majorité indie noisy rock, d'ailleurs). Nirvana, donc. Et pourtant, en toute objectivité, ils n'étaient pas meilleurs que Pearl Jam / Alice In Chains / Soundgarden / Mudhoney (entourez vos préférés). Et la détonation vint de "Nevermind". Pourtant, ce n'était même pas leur meilleur album. Leur meilleur, c'est celui-ci : le plus sombre, le plus déchiré, le plus crade, l'émotion qui sort des tripes, une césarienne sanglante qui laisse le bébé en vie mais tue la génitrice. Ils peuvent dire merci à Steve Albini, qui nous dégoûte définitivement de la production trop "lisse" du précédent opus (même si je n'irais pas jusqu'à parler de son "popisé" pour Nevermind). Steve Albini, c'est le gars qui ne "produit" pas mais qui essaye de vous faire sonner vous-mêmes, avec tous vos défauts et toutes vos écorchures. De fait, "In utero", c'est l'essence de Nirvana, celle qui définit et celle qui crame, c'est la musique rêvée et gerbée de Kurt, c'est le dégoût chanté à cor, à corps, et à cris. Sans avoir réécouté le disque depuis plusieurs années (même pas pour écrire cette chronique !) j'en rêve encore, de ces "Test meat" furieux, de ces plaintes grinçantes à la "that legendary disease is such a bore", de la cavalcade rageuse de "Tourette's". Si tout cela n'est pas le rock, il faudra m'expliquer ce que c'est. Et ne me parlez pas de "Unplugged", s'il-vous plaît. Voilà, cette chronique n'est pas bien écrite, elle ne vous a rien appris, elle ne vaut pas quelques excellents commentaires laissés ci-dessous par des internautes, mais, en voyant par hasard ce disque défiler dans les "coups de pouce", cela m'a fait mal au cœur de lui revoir la note de 3/6. Et ces maux-là, mieux vaut les expectorer...

note       Publiée le mardi 12 octobre 2010

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Note moyenne        93 votes

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Valsturm Envoyez un message privé àValsturm

Je ne mets pas 6 boules à cause de l'émotion, mais parcequ'il les vaut largement, ce putain de testament.

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Nicko Envoyez un message privé àNicko
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30 ans... °_°

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Milk It = leur meilleure chanson (si on met tout Bleach hors concours car c'est triché)

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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A l'époque en entendant Rape Me je m'étais juste dit "eh ben il se fait pas chier dans le genre décalque de Teen Spirit"... Maintenant j'entends bien mieux le côté ironique du truc - commentaire sur le semi-consentement qu'a été le succès du groupe avec ce morceau et Nervermind plus largement ("semi" parce que Cobain n'était pas franchement clair là-dessus, voulait/ne voulait pas être une star etc., pour ce qu'on peut tirer de ce qu'on sait de l'histoire), les voix harmonisées sinistres à la Alice in Chains, sur le pont... Dumb fait pas mal resucée d'On a Plain, aussi, du même Nevermind mais... En mieux, plus juste ?

Bref. Sacré album, en tout cas, pas réécouté depuis longtemps mais j'y reviens toujours avec plaisir. Avec en effet tout ce que le groupe pouvait avoir de meilleur, à ses deux bouts - de la pop endolorie (Heart-Shaped Box, Pennyroyal Tea en espèce de power-ballad, All Apologies...) et des trucs rock (punk, sludgy) malades genre Scentless Aprentice. Puis des bizarreries déguisées en trucs évidents comme Milk It (très, très "melvisienne", au vrai).

L'été sera gronj chez les Dionéo ? Bah y'a moyen. (Même si en vrai y'a du grunge pour toutes les saisons, vu d'ici).

Message édité le 24-05-2023 à 12:15 par dioneo

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torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

Qu’est ce que j’ai pu le regarder ce concert a l’époque !!

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