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Franz Schubert (1797-1828) › Impromptus D 899 & D 935

8 titres - 64:39 min

  • IMPROMPTUS D 899 (op.90)
  • 1/ N°1 (9:06)
  • 2/ N°2 (4:50)
  • 3/ N°3 (6:20)
  • 4/ N°4 (8:02)
  • IMPROMPTUS D 935 (op.post.142)
  • 5/ N°1 (11:14)
  • 6/ N°2 (7:43)
  • 7/ N°3 (11:28)
  • 8/ N°4 (5:57)

informations

Bielefeld, Rudolph-Oetker-Halle, grande salle, février 1990.

Pour une alternative à cette magnifique interprétation "moderne" de Zimerman, une référence souvent citée est celle de Radu Lupu (Decca, 1982).

line up

Krystian Zimerman (piano).

chronique

On sait qu'il n'existait pas à proprement parler, pour Schubert, de musique gaie. Toutes ses oeuvres sont empruntes de solennité, de nostalgie, de mélancolie, voire même, pour certaines d'entre elles, de la plus déchirante tristesse. Quoique de facture formelle encore assez classique par rapport à celle de ses plus célèbres successeurs (Schumann, Brahms, Lizst, Chopin...), la musique de l'Autrichien n'en demeure pas moins introspective, douloureuse, malade, c'est-à-dire romantique. Schubert se regarde lui-même et se montre à nous ; il n'en oublie cependant jamais la plus délicate pudeur. Il en est ainsi de ces "Impromptus" pour piano seul, composés dans les deux dernières année de sa vie. Le terme semble avoir été inventé pour ces pièces, qui se veulent sans prétention, faites pour être jouées à l'improviste, dans l'instant, en fonction de l'humeur du moment... à condition que cette humeur, précisément, ne soit pas enjouée de trop. Car ces Impromptus recèlent quelques-unes des plus poignantes mélodies de Schubert. La mélodie, oui, exaltée ici plus que tout autre facteur musical. Après un accord introductif, elle est exposée à nu dès le premier numéro de l'opus 90, répétée, amplifiée, développée, elle finit par se muer (à 3'30 ici) en un thème pur et éthéré, d'une infinie nostalgie, qui reste comme suspendu, et tous les poils se dressent au garde-à-vous, la magie opère... Le numéro 2 produit un glissement semblable : le motto perpetuo d'abord lumineux descend vers des tonalités plus sombres, avant de s'abîmer dans un thème central tragique. Avec le n°3 op.90 vient la sublime cantilène de l'amour irréel, comme détaché de ce monde ; on est terrassé par tant de beauté - la joie dans les larmes. Le n°4 qui suit se distingue surtout par la lourde et ténébreuse partie centrale, presque effrayante tant elle semble chargée d'émotion. Les quatre impromptus de la deuxième série posthume opus 142, plus complexes, moins immédiatement accessibles, n'en demeurent pas moins lyriques, intenses. Tandis que le premier s'écoule comme un rêve, la pureté mélodique de n°2 nous replonge avec délice dans l'intimité du compositeur et ses épanchements, parfois tourmentés. Le n°3 est une suite de variations sensibles sur un thème proche du sublime andante du quatuor "Rosamunde" (que je préfère malgré tout à cet impromptu). Quant au quatrième, sa fureur rythmique semble vouloir effacer tout ce qui a précédé... en vain. Gracieux jusque dans ses replis sur soi et élégant dans son jeu de cache-cache avec la mort, Schubert invente en quelque sorte l'intimité pianistique absolue, et fera en cela bien des émules. À écouter seul.

note       Publiée le dimanche 3 février 2008

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julius_manes Envoyez un message privé àjulius_manes

"Personne qui comprenne la douleur de l'autre et personne qui comprenne la joie de l'autre. Mes créations sont le fruit de mes connaissances et de ma douleur" (Franz Schubert) : ça s'entend (et c'est beau...).

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J'adore.
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