Sieben › Our solitary confinement

Qu'elle est belle cette mélancolie qui coule entre les doigts de Matt Howden comme une source fraîche, comme elle est envoûtante cette tristesse qui glisse dans son chant comme un ciel d'automne...Dès les premières notes de 'Dead bird', l'auditeur est happé, que dis-je transporté...un rythme folk tribal, un violon vaguement tzigane et cette voix...cette voix...mais comment, fait-on, Matt Howden, pour avoir un tel talent ? Et ça continue sur les percussions roulantes de 'Broken greenhouse', les nappes tristes de 'Loading bay'. Comme un berger céleste, notre Anglais a reçu le don d'apprivoiser la mélancolie, d'en faire un animal doux et affecteux, presque joueur parfois ('Loading bay'), solitaire tantôt ('Harding's lament') mais indispensable à l'harmonie du foyer. Si la nature constitue une toile de fond lointaine, 'Our solitary confinement' baigne surtout dans les atmosphères cabaret, les petites salles grises et enfumées ou carrément les sous-sols, les caves d'usines en ruines ('The mechanic of intuition'). Simple, la musique de Sieben n'en demeure pas moins très suggestive et porteuse de symboles, d'images. Difficile en effet de la comparer, de la catégoriser, même si on songe parfois à des formations comme Legendary Pink Dots...Qu'importe après tout ? C'est de l'émotion pure, voilà ce qui compte.