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Monolithe › Monolithe 1

1 titres - 51:57 min

  • 1/ Monolithe 1 51.57

extraits audio

informations

Enregistré et édité par Marc Canlers en Mars 2003. Mixé et masterisé par Marc Canlers et Sylvain Bégot

line up

Sylvain Bégot (Guitares lead et rythmiques, claviers, programmations) ; Richard Loudin (vocaux) ; Marc Canler (basse) ; Nicolas Chevrollier (guitares lead) ; benoît Blin (guitares rythmiques)

chronique

Les premières secondes… tout s’y annonce… l’amour du son, le piano, le mysticisme étrange des harmonies hasardeuses qui papillonnent sur bruits de ruisseaux, et déjà la lenteur, la lourdeur planétaire de cette heure à venir entre par la batterie comme l’annonce du destin… puis les guitares énormes coulées en vieux mercure mille fois maudits des dieux mettent le pieds sur la plaine, et c’est tout le pays qui sombre dans la nuit. Monolithe ne s’arrêtera plus… l’entité indivise une fois mise en route ne peut plus faire de halte, trop d’inertie, trop de masse… monolithe avance à la vitesse d’un monde aux journées séculaires. Lorsque la voix de golem de pierre du fin fond des abîmes souffle sur le magma occulte qui marche de son pas mort, les nappes de claviers, les guitares colossales, la basse de granit et la batterie primaire ont déjà dressé le décor cathédrale de cette longue histoire. Car si l’on veut admettre les changements d’atmosphères, les enchaînements soudains qui paraissent hasardeux, la linéarité du choix structurel fait ici par le groupe, il faut bien accepter que tout cela dure une heure, que tout cela est une suite… il faut laisser Sylvain et ses quatre compères raconter son histoire. Car ce premier objet, si clos qu’il se présente par sa forme et son titre, est en fait une histoire. Une histoire, ce ne sont pas forcément des personnages, des situations, des lieux géographiques… une histoire ça peut être le récit d’une humeur, l’évolution d’un état… ça peut-être l’histoire d’un questionnement. Monolithe est dans le mystique et l’existentiel, dans le désespoir dubitatif et avide de réponse. A l’image de leur démarche, de leur vision, leur musique est une errance émotionnelle douloureuse qui passe du plus obscur à l’élévation la plus extatique. Le jeu sur les écarts harmoniques entre guitares et claviers permet de gérer les densités, le type d’émotion véhiculée, de la tristesse la plus lourde au mystique céleste en passant par l’obscur et l’inquiétant. A mesure que l’on avance, le doom pur et primaire qui nous porte se délie et s’étoffe… les guitares quittent leurs pas de masses puissances pour tisser des leads aux reflets d’or, car le moins que l’on puisse dire du travail de Monolithe, c’est qu’il passe notamment par le luxe du son. Le clavier enveloppant, le piano aérien, les guitares denses, lourdes et dont la noirceur n’a d’égale que les accès soudain de luminosité… et une voix si profonde qu’on jurerait le réveil d’un vieux monde endormi. Monolithe n’accélère jamais mais possède le sens de l’apothéose, du dramatique et de la progression harmonique imparable, et tout au long du temps, à mesure que le vocabulaire se diversifie, que la veine mélodique du groupe s’affirme autant qu’elle se révèle, on se retrouve régulièrement au sommet de vagues d’émotions profondes, d’accès de tristesse ou d’appels vers le ciel. Mais lorsqu’à mesure des écoutes ont prend réelle conscience de toute cette construction, le retour d’un système, d’une suite harmonique, lorsqu’après tant d’errance on aperçoit soudain qui se dessine sur la surface opaque du blockhaus Monolithe sa sobre architecture, sa structure essentielle, simple et incontestable, on finit par se demander si on atteindra jamais le degré d’abandon nécessaire à la pleine jouissance de cet objet musical. Mais ce qui est sûr, c’est que la classe mélodique et harmonique de Sylvain lui donne largement le crédit nécessaire pour tenter cette aventure absconse. Récurrente, sobre, d’une grande finesse, l’approche mélodico-harmonique de l’œuvre réserve de grandes beautés, de nombreux miracles, d’incontestables instants de magie pure. Très très sombre, une tristesse à la mystique profonde, un respect de sa propre démarche doomissime qui relève du tour de force, rendu possible par le jeu dynamique des harmonies et émotions et une très belle gestion de la densité sonore… une fin en forme de mort cérébrale pure et simple. Monolithe vise très haut, et nous demande beaucoup. A leur décharge, il faut avouer que sur ce «Monolithe I», ils donnent eux-mêmes énormément.

note       Publiée le dimanche 6 juillet 2003

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    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    Un plaisir de le ressortir celui-ci - on pourrait craindre un vieillissement prématuré mais pas vraiment en fait. Le nouveau riff vers la 38ème minute est excellent.

    Barabas Envoyez un message privé àBarabas
    Tout est dit dans cette superbe cronique, il n'y à pas d'ajectif assez fort pour qualifier un tel chef d'oeuvre
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    sinical Envoyez un message privé àsinical
    je t'ai dis que je l'avais chopé sur priceminister...Et d'ailleurs il met un peu de tps a arriver cer enculeur de maman!
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    Nicko Envoyez un message privé àNicko
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    marrant ça, la trilogie... Moi, je l'avais, mais j'ai revendu le BAN...
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    cyberghost Envoyez un message privé àcyberghost
    mmmh ? D'où que t'as chopé le Spektr, toi :P ?