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Stinka › Neviňátko

  • 2019 • Polí5 EPP145-2 • 1 CD

cd • 10 titres • 38:52 min

  • 1Neviňátko4:51
  • 2Mozog3:12
  • 3Svoboda5:55
  • 4Jména Chlapců2:34
  • 5Solar2:53
  • 6Insider Junkie4:10
  • 7Autosvět4:39
  • 8Murmur3:40
  • 9Zabouchnutá4:04
  • 10Na Pobřeží2:49 [poème de Walt Withman]

informations

Enregistré, mixé, masterisé, produit au Jámor Studio, Napa Records et Casa Verde Studio par Ondřej Ježek. Piano à queue sur Solar et guitare lead sur Insider Junkie enregistrés par Steve Albini, Electrical Studio. Zabouchnutá enregistrée par Martin Blauber. Na Pobřeží enregistrée par Martin Černý.

line up

Hana Lundiaková (musique, paroles, voix, guitare, claviers, piano à queue, harmonium indien, klavifon), Martin Doležal (guitare), Ondřej Červený (basse)

Musiciens additionnels : Ondřej Ježek (basse, guitare, scie circulaire), Tomáš Procházka (Tomáš Federsel) (field recordings), Klára Čmejrková (chœurs), Ben O'Brien (basse), Karel Smíchov (violoncelle), Miloš Dvořáček (batterie), Martin Blauber (guitare, tetris), Viktorie Antlová (marimba)

chronique

« Non-coupable », dit le titre. Mais investie, là-dedans, la dénommée Stinka – Hana Lundiaková – de toute évidence. D'une telle musique, de toute façon, on n'a pas à s'excuser, à se disculper. Elle dit beaucoup en soi, en plein, en creux. Elle draine, elle mêle, démêle. Elle est son propre cas – elle prend beaucoup, bien-sûr, partout où elle va. Elle donne – tout autant. Le chant, la voix... Cette voix ! Qui se démultiplie, s'empile, articule, fait des strates, des matières. Cette expressivité, cette pudeur, aussi, même dans l'intensité, la dépense sans compter. Cette justesse, plutôt – cette justesse complètement, qui peut « en faire » tellement sans que ça sonne trop, pour le show, à l'épate.

Il y a beaucoup, oui, dans cette musique. Une sorte de jazz comme assimilé depuis longtemps, transformé, métabolisé en tout autre chose – dans la matière, dans la façon de changer de rythme et d'inflexions, de passer ailleurs en un clignement ou longuement. Du bruit très beau – dans les textures des instruments qui se gorgent, s'étendent, se raidissent ou se liquéfient, dans l'étendue de nappes qui se froissent en cris de taule ou s'apaisent en surfaces à peine bercées de ridules. Des radicelles, rhizomes d'un folk ou de l'autre, dans l'accordéon, le phrasé – des régions sûrement, l'accent de tel ou tel lieu communal, place commune, dans l'harmonium qu'on nous dit « indien », dans le violon, les marimbas, les harmonies, les modes. De l'invention – à partir de tout ça et de tout le reste, ce qu'on sait et ce qu'on ne voit pas, qu'on n'entend pas tout de suite, qu'elle a écouté sans nous, dans ce que les autres apportent en jouant sa musique.

« Non-coupable », mais tout est totalement assumé, assuré, travaillé juste ce qu'il faut – ça fait beaucoup mais ça ne fait jamais labeur, laborieux – pour qu'on s'y égare et qu'on s'y accroche, qu'on se tienne, se campe en même temps qu'elle, qu'eux. Ça sonne plus « étranger » curieusement – mais au fond pas plus « rapporté » que si elle était d'ici, de plus près d'ici... – quand elle chante en anglais que quand elle chante en tchèque (sa propre langue donc... bien plus souvent que l'autre). Pourtant celle-là (la véhiculaire commune) m'est plus familière que l'autre (la sienne vernaculaire), dont je saisis quelques mots, seulement, des contours. Je traduis des titres – Liberté, Prénoms de Garçons (elle les énonce, oui), Claqué, Le Cerveau... Auto-monde ?! Pas fermé – indépendant, autonome, oui. Traversé, j'insiste, lieu de transit et trafics, d'échanges, de mutations, passages et ancrages. Lieu pas arrêté – jamais rien de figé mais aucune figure d'écroulement, d'entropie. Une joie qui fait qu'on risque, par moments, de trébucher, d'accord. Des nuages au loin ou juste à côté, en silhouettes et en teintes pas toujours amicales, d'accord – mais la vitesse que donne le son, les timbres, les rythmes, encore, pour aller au-devant, contourner, se mettre en position d'observer. Un morceau qui s'appelle Murmure – mais qui sonne plus haut, qui se déploie comme aucun discret chuchotis. Walt Whitman, à la fin, au dernier index, pour le texte – mais dit, récité, chanté en tchèque, encore. Sur la Côte, dit cette traduction – c'est peut-être, ça n'est peut-être pas son La Nuit sur la Plage, à l'Américain, pour notre version à nous (ou Sur la Plage la Nuit, ou variantes, ça dépend des éditions), Alone on the Beach at Night, apparemment, en V.O.

Je ne sais pas grand chose de Stinka, de ce qu'elle fait, a fait ailleurs, sous ce nom ou d'autres, seule, ou avec d'autres (ou les mêmes qu'ici, etc.). Seulement ce disque. Ça n'est pas rien, pour commencer. Ce n'est pas son début – ça, je l'ai lu. Ça me donne assez envie de chercher, d'insister, de continuer. C'est mieux que ça, bien mieux. C'est... Innocent ? Parole Innocente. « Non-coupable », donc, littéralement. Je ne sais pas si en tchèque les deux mots, expressions, se disent, peuvent différer. Je ne sais pas non-plus – mais j'entends à quel point, je saisi un peu comment, je crois (c'est déjà ça...) – à quelle accusation, confrontation, mise en demeure ça peut répondre, ce titre. Non-coupable, d'accord – mais ne s'exemptant de rien et le formulant fort.

note       Publiée le samedi 27 janvier 2024

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