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Mission of Burma › Academy Fight Song

45t • 2 titres • 06:00 min

  • 1Academy Fight Song3:05
  • 2Max Ernst2:55

informations

Produit par Richard W. Harte.

Les deux titres de ce disque figurent aussi en morceaux bonus en face B de certaines rééditions vinyles de l'EP suivant, Signals, Calls and Marches.

line up

Clint Conley (basse, voix), Roger Miller (guitare, voix), Peter Prescott (batterie)

chronique

De ce premier single, Mission of Burma se dira peu satisfait. La production un peu trop claire, pas assez ferraille, aux oreilles des membres du groupe. Avec en face B ce titre, Max Ernst, que l'un d'eux décrira comme un « gâteau de mariage » – parce que composé de trop de couches, de trop de parties montées les unes sur les autres en pyramide ? La chanson, pourtant, deviendra l'un de leurs classiques, semble-t-il. Et production ou pas, son moins cassant qu'ensuite, le groupe se tient déjà entier dans ces six minutes. Crispé mais fantasque, fleur au fusil et objecteur de conscience – et projecteur d'étranges images et tournures inconscientes, abstraites/concrètes, brutalistes et portées sur le détail qui change tout.

Academy Fight Song, donc – signée Clint Conley. Accroche pop-punk parfaite, couplets-refrains, narration à une seule voix – mais qui se répond en deux temps alternés, rebond de contradictions complexes en forme simple et sans aucune gaucherie. Une chanson qui se tient dans l'air froid, nez au vent – et qui lui dit un non cinglant, épousant en même temps le tranchant de son fil. Max Ernst, ensuite, signée Roger Miller. Quelque chose de déjà plus embrouillé, intriqué – paquet de nerfs pas dénoué avant exposition. Des passages de guitare noisy, deux voix cette fois, qui se renvoient des messages toujours pas limpides. Batterie trompeusement fluide, les déplacements de syncopes déguisées en évidences. Le « membre invisible » – Martin Swope – n'est pas crédité sur la pochette mais si ce n'est pas lui, planqué derrière, qui triture des bandes pour saper encore un peu l'ambiance, faire planer, baver, vibrer des sons « fantômes » à ceux produits par les trois autres, eh bien... Ça y ressemble si fort qu'on doute que c'en puisse être un autre. (D'autant que le type était là, assigné au son live du groupe, depuis l'année précédente, et que les autres n'avaient guère tardé à lui demander d'injecter ses trafics dans le mix, lors desdits concerts).

Ces concerts, tiens, dont on dit qu'ils y jouaient fort, très, trop – « abominablement ». On n'en entend encore guère le fracas, certes. Ils n'ont pas encore trouvé comment faire passer, en studio, le concassant, l'explosif, l'instable du boucan tel que lâché en public. Ça n'empêche : la nervosité endémique du groupe, je le répète, est déjà là – campée, plus maigre mais pas moins frontalement lancée. L'aisance du groupe, aussi, est audible, déjà, à manier ces matières difficiles, dangereuses – l'élégance, presque... presque ? Si on tient celle-ci – l'élégance – comme la parfaite adéquation du geste et de l'intention, le plein achèvement de l'intention dans le geste alors oui, Mission of Burma est dès ici un groupe élégant. Avec cette variante, toutefois, qui change la perspective, sabote les velléités de s'adonner à l'écoute en abruti d'esthète : c'est que l'intention, justement, reste obscure. Et qu'on sent bien là-dedans que ces gens se sont fait des mandibules et des gosiers, des estomacs d'acier – à la ravaler sans cesse, la régurgiter dents serrées, la remâcher avant de cracher enfin le compact morceau.

note       Publiée le samedi 29 avril 2023

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