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Self Deconstruction › Wounds

cd/lp • 23 titres • 16:05 min

  • 1Disaster0:38
  • 2Ain't It Fun0:27
  • 3Spring's Trend0:37
  • 4Pay Up0:50
  • 5Dog0:28
  • 6Vulture0:44
  • 7Our Graves0:48
  • 8Dear Weekend0:41
  • 9Malice0:41
  • 10Psychowhore0:30
  • 11Taken for Granted0:38
  • 12Deeper0:39
  • 13Not for Me0:33
  • 14You Deserve0:22
  • 15Possession0:27
  • 16It Was Rain0:14
  • 17No Savior0:51
  • 18The Burden0:35
  • 19Hazard0:47
  • 20Virtue0:55
  • 21Forced Fed0:48
  • 22Mess1:29
  • 23Grace Period1:25

informations

Enregistré les 16 et 17 avril 2016 au Studio Chaosk Inc. Par Katanori Kubo.

line up

Jiro (batterie), Kubine (voix), Kuzuha (guitare)

chronique

La version longue, album. Enfin... Dans ce monde parallèle-là – le grindcore et ses surgeons qui se multiplient et mutent sans fin, ses titres de trente secondes qui voltent-facent huit fois dans ce laps concassé – ça veut dire qu'on se retrouve avec un disque dépassant à peine le quart d'heure, tout juste ce que vu d'ailleurs on considérerait comme un court EP. Sauf que ces seize minutes-là sont particulièrement DENSES. Et que le vu-d'ailleurs, pris à leur aune, a vite fait de la boucler, affairé qu'il est à essayer d'ajuster son optique, le vacarme l'ayant happé et entraîné dans ses circonvolutions et accidents, surveille ses doigts l'oreille tendue sur le bruit haché du massicot bloqué sur la vitesse « emballement fatal ». (Du coup c'est l'oreille qui saute, SCHLACK ! C'est con, ce qu'on peut paumer à placer la prudence sur un point fixe alors que ça bouge sans cesse, ces choses).

Intense, donc. Serré. D'ailleurs sur ce disque Self Deconstruction ne sont plus que trois. Qu'est-ce que ça change ? Eh bien on ne dira pas, en tout cas, que ça aère le son. On ne dira pas non-plus qu'iels y perdent quoi que ce soit – en consistance, en aptitude à balancer par grappes des « structures » compliquées, tordues mais incassables, en épaisseur comme en (paradoxale ?) fluidité. Au contraire, même : c'est spécialement épais, ce brouet-ci. Spécialement riche, aussi, tout ce que ces trois-là sont capables de faire concentré et déployé à la fois, sur ces vingt-trois plages – la magie du grindcore, encore, les sceptiques et les fanatiques (et quelques plaisantin.e.s sans doute) vous diraient peut-être que c'est « quantique » cette capacité à proliférer tout en s'interrompant chaque fois alors que ça vient de commencer. Quant à moi je trouve ça simplement merveilleux – je ne cesse de m'étonner de tout ce que ça peut générer de stupide et de brillant, de débilement génial, cette approche, cette idée du « eh allez, faire n'importe quoi ou tout ce qu'on veut parfaitement comme on veut, qui peut dire mieux que nous en quoi ce serait différent ? »... Et ce Wounds, dans cette optique, me fout encore plus que d'autres en joie – comme certaines nouvelles foutent en rogne, avec en sous-texte (le GRIND, j'insiste!) que parfois ça peut être à peu près la même chose, qu'en tout cas la ligne est mince. Parce que j'ai beau ne rien comprendre à ce que braille (rugit, éructe, expulse du fond de ses poumons etc.) Kubine – seule vocaliste ici, donc – j'entends bien que c'est fortement remonté, tout ce bazar, et j'entends bien aussi à quel point ça exulte (elle et les deux autres), à ainsi ne pas se tenir, à comme ça ne pas lâcher l'affaire de bout en bout, à balancer tout dru en remontant le flot – de merde, probablement, d'emmerdes, la grande coulée binaire des jours/nuits ordinaires à faire autre chose que ce réjouissant vacarme. Et salutaire.

(Pas un quart d'heure de gloire – faites pas chier, les pop-artistes, vos gueules, un peu ; on ne vous entend pas, de toute façon depuis le rang du devant, au plus près possible des amplis. Pas un quart d'heure de folie, non plus – ou pas vraiment, ou empoignée pour tout ce qu'elle a de bon).

Seize minutes donc. Des morceaux qu'on reconnaît – rejoués ou tels quels ? – sur d'autres disque, avant, des EP (Virtue et Triad, au moins). Et c'est assez génialement bête, aussi, de se rendre compte qu'on reconnaît des morceaux, dans ce défilement de bouts de matières censément informes, fragments, tronçons interrompus et autres explosions de pustules. On se dit que ça y est, on a passé un cap : non seulement on y a pris goût mais maintenant, en plus, on a l'impression de capter qu'il se passe des trucs, au-delà des sensations sismiques et grand-huit en boyaux (dont on ne serait pas trop sûr s'ils sont encore ou pas accrochés, parties d'un corps ou de l'autre). On saisit mieux encore pourquoi iels collent « free-style » devant « grindcore/powerviolence », pour décrire leur musique. Parce que oui, non seulement ça bouffe de tout, leur bête – grindcore oui décidément, hardcore, metal extreme death-thrash blablabla, punk, crust, D-beat transcris dans un autre alphabet où on ne sait pas ce que c'est, voyelles-consonnes, où ça s'articule « un peu » différemment... – mais en plus ça régurgite tout ça façon figures-libres, skate-park en X-dimensions et défilements différentiels. Drôle de gueule, la rampe, hein ? Tant-mieux ! Ça évite tout glissement vers le punk-à-roulettes, planches et graffs ou pas sur le béton. Le tout, c'est de choper au plus vite comment ça marche, ici, cette histoire de gravitation modifiée. Ce serait dommage de se rétamer avant terme. Ça finit par deux plages, d'ailleurs, qui frôlent d'un rien la minute trente. Qu'est-ce qui leur prend de s'étendre ainsi ? Qu'est-ce qu'iels entendent en nommant la dernière Grace Period ? On ne sait pas. Mais je trouve que ça tombe juste.

note       Publiée le lundi 13 février 2023

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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Apparemment ça leur arrive de jouer en Europe (il y a des vidéos en festoche genre Obscene Extreme) voire de passer par la France (Kubine est invitée sur un morceau sur le dernier Warfuck)... Si ça se présente et que ça peut se faire, j'avoue que j'aimerais bien voir ça "en vrai"!

Message édité le 16-02-2023 à 11:41 par dioneo

Note donnée au disque :       
Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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Tcheu ils sont bons en live. Même enregistrée au téléphone leur musique crie vengeance.

Je vais me pencher là-dessus fissa.

Message édité le 16-02-2023 à 00:12 par Cinabre