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Sanjah › Musen/Is
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Enregistré à White Road Studio par Takeshi Yoshida.
line up
Toshiaki Ishizuka (percussions), Kan Mikami (guitare acoustique, chant), Masayoshi Urabe (saxophone, etc.)
chronique
- impro-fil-rouge
Prenez Vajra, remplacez les assauts électriques de Keiji Haino par les pétarades de Masayoshi Urabe, faites péter l'acoustique et secouez bien fort. Vous obtenez Sanjah, projet en trio que complètent, a fortiori, Kan Mikami et Toshiaki Ishizuka. Trio ? Plutôt aventure à trois, trajet commun, synonyme de musen – c’est-à-dire sans argent, sans fil ; des artistes de rue, en prise de son directe. Transmission de Nara à Shinjuku, des érables rouges vers l’urbanisme cosmopolite. L’alter-bluesman d’Aomori, auteur et transmetteur du signifiant oral, est à la barre dans ses accords. Le pouls donné derrière les fûts, on s’intéresse surtout à l’élément inédit, armé de ses embouchures, celui qui refuse l’héritage de ses aînés en fronçant les sourcils : lui non plus, Urabe, n’a pas de fil. Il n’a pas l’intention d’être le pantin des critiques et ne se soumet à aucun code de conduite. Saxophoniste de l’intime, détonateur de shakuhachi en formation jazz-folk ; absorbeur d’encre de Chine par voie tactile, capillaire, qu’il recrache au goutte-à-goutte par ses instruments sous forme de calligraphie, dessinant les mots sonores de Mikami. Un corps en torsion, à la forme instable, aux bords inégaux : s’il ne chante pas, s’il n’aboie pas, il distribue lui aussi le mélodrame et l’énergie, offre au texte une nouvelle perspective. Il a ses côtés crooner, criard, crasseux : son jeu est larmoyant, revanchard. Il saute d’un style à l’autre. L’harmonica, le temps d’une face de 78 tours, s’attache à extraire une dose de blues sanguin, le porte à la plume rédactrice, au gré du vent – puisqu’on le retrouve sur la fin, posé là, comme une fleur de cerisier. Les écarts, l’intempérance et pourtant l’espace, la mesure : Sanjah est une parenthèse ouverte, énième complément d’une phrase dont on a perdu le fil (était-ce Yosuke Yamashita dans les années 70, Shoji Aketagawa dans les années 90 ?). Une toile blanche, une valise de voyage sur laquelle s’écrit un témoignage, comme une pancarte sur un lieu de passage, une avenue commerçante. Approchez, approchez / Pendant les travaux / La cinésie reste ouverte.
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- DukeOfPrunes › Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
J'ai modifié la chro, merci dariev. Jazz, impro, folk, déclamation, tout ça fait écho à la période créative et un peu absurde post-68. Il y a une vraie symbiose de taré, sur ce disque, et il paraît qu'en live c'était un vrai choc, une grande expérience à vivre. C'est clair, par contre, faut aimer.
- Note donnée au disque :
- Klarinetthor › Envoyez un message privé àKlarinetthor
c'est vraiment aux confins bizarres du jazz... plus folk avec ce coté bizarre japonais un peu (trop?) poussé à l'extrême.
- Note donnée au disque :
- dariev stands › Envoyez un message privé àdariev stands
bon, moi je connais Kan Mikami, mais peut etre que tu peux préciser dans le line-up et dans la chro qu'il s'agit de guitare acoustique, contrairement à Vajra (si j'ai bien compris la chro ?) ? En tout cas ça fait envie !
- glaire › Envoyez un message privé àglaire
nul