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Self Deconstruction › Triad

cd • 6 titres • 04:31 min

  • 1Taken for Granted0:38
  • 2You Deserve0:21
  • 3Been Lead1:06 [reprise de Despise You]
  • 4Pay Up0:50
  • 5Slight0:46
  • 6Force Fed0:48

informations

chronique

C'est quand on y prend goût que ça se complique. D'en causer, je veux dire – de ces musiques-là, speed et cassées, baveuses, hirsutes façon paille de fer (ou de plutonium/uranium). Sans ça – le goût, l'amour des remuements que ça fait, des bleus que ça laisse aux tympans (et sur les membres et ailleurs parfois, quand on s'y jette en concert) – c'est toujours assez simple de partir dans la parodie, la description goguenarde. Balancer quelques onomatopées en gesticulant, comme Jim Carey dans cette fameuse interview où il singe Napalm Death. Je me suis toujours demandé d'ailleurs si le gars ne s'éclatait pas réellement, hors-caméra, à s'envoyer ça – Napalm ou d'autres, le grind, le death brutal... (cf la scène mythique/débile du concert de Cannibal Corpse dans Ace Ventura). Autre exercice de dérision courant, aussi (et il faut bien admettre qu'à ce jeu là certains groupes, membres de « la scène » semblent y mettre pas mal du leur eux-mêmes, avec plus ou moins ou surtout pas de sérieux) : créer des noms de sous-styles, des fractions supposément radicales – vers du toujours plus radical – à quoi vu de l'extérieur, on n'entendra que goutte, que pouic, que GRÜÜÜÜÜ !!!

Bon.

Self Deconstruction, de leur côté, définissent leur variante de la chose comme du « free-style grindcore/power-violence ». Eh bien soit ! Ça colle plutôt bien, à vrai dire. Pour la partie « free-style » comme pour le reste. Ça décrit à merveille, même, cette aisance qu'iels ont à sauter d'une vitesse à l'autre, à riffer mitrailleuse-grind ou doomy même, ici (sur bean Lead – bon, qui est une reprise), à basculer de l'un à l'autre sans prévenir et sans qu'on sente la rupture (on se met à se déboîter autrement, tout simplement, nous aussi) ; à laisser surnager au milieu d'une poussée crusty des traces d'une sorte de heavy dégueulassé, arraché, débité et recousu dans un agencement qui leur convient mieux ; à saisir tout ce bordel avec un sens de l'éclate explosif et foutrement communicatif – contaminant serait peut-être un terme plus exact.

Quant aux hurlement désarticulés : eh bien là aussi, oui, vous en aurez votre compte. Toute une gamme de remontées d'éructations, de vibrations d'organes – des raclements de fond de l’œsophage aux aigus saturés qui font saigner la luette. Pendant ce temps-là la bien sûr la batterie continuera son délire de machine-outil possédée par un punk sous speed (et peut-être un peu sous acide, les concernant, si on tient à filer ce genre de métaphore). Et la guitare n'aura cesse de débiter la matières en tranches et gros morceaux, de vous cracher des grumeaux en pleine face, de mâcher et modeler, étirer et fracasser... Particulièrement retorse, d'ailleurs, cette gratte – Kuzuha, avec son look d'idol dépenaillée, son jeu hyperactif mais toujours parfaitement tenu. Et sur ce disque : spécialement « arrangées » pour que ça tape au plus fort, de son côté du spectre, de la joyeuse algarade – avec des riffs doublés, harmonisés le temps qu'on se rende compte que c'est bizarre « dans le contexte », des acrobaties qui se déguisent en trébuchement-chute-rétablissement de justesse.

Eh merde. Voilà que je détaille encore. Que je m'étend. C'est que, comme je vous le disais : quand on se met à aimer ces trucs – ces groupes, ces gens qui partent à fond dans leurs bidules absurdes, ça devient plus dur d'en parler. Ça prend plus de mots pour dire la même chose que ceux qui se gaussent : « ça fait un boucan dingue et on ne comprend pas tout ». La différence étant, donc : que vu d'où on vous le dit, ça sonnera fol enthousiasme ou ricanement dédaigneux. On aura compris : moi je m'en réjouis, de ce foisonnement de ferrailles inextricables, je m'y plais, dans ces forêts de gargouillements et braillements protéiformes, de riffs cramés et contondant... Et ces jours, je m'envoie leur variantes, massivement, à celleux-là – tokyoïte et en couleur, rugueuse de grain et le débit canon-à-eau (dont on se mettrait à chevaucher le jet plutôt que de reculer sous son impact).

Ceci dit je m'éclipse. J'ai encore mis bien plus de temps à vous détailler un minimum la chose qu'il n'en faut pour l'écouter. J'hésite à désactiver, pour autant, le mode « lecture en boucle ».

note       Publiée le lundi 13 février 2023

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