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Kat Onoma › Far From the Pictures

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Membre Note Date
kaplan      mardi 15 août 2017 - 20:23
Aladdin_Sane      samedi 16 février 2019 - 12:33
Klarinetthor      mercredi 10 mai 2017 - 22:42
no      jeudi 1 juin 2017 - 23:00

cd • 14 titres • 60:00 min

  • 1Artificial Life4:54
  • 2Idiotic4:23
  • 3Video Chuck5:52
  • 4La chambre3:03
  • 5Bingo4:46
  • 6A Sad Tale1:48
  • 7Reality Show5:17
  • 8No Poem4:23
  • 9Love Loop5:20
  • 10Le déluge (d'après moi)3:49
  • 11Blue Velvet1:14 [reprise de Bernie Wayne et Lee Morris]
  • 12John & Mary4:35
  • 13Missing Shadow Blues4:25
  • 14A Birthday6:11

informations

Produit par Kat Onoma et Djoum. Enregistré à ICP, Bruxelles par Djoum et à Kitsch, Bruxelles et La Petite Lièpvre par Luc Tytgat.

line up

Pascal Benoit (batterie, percussions, chant), Guy Bix Bickel (trompette, bugle), Rodolphe Burger (chant, guitares, banjo, harmonium, Wurlitzer), Pierre Keyline (basse), Philippe Poirier (guitare, saxophone)

Musiciens additionnels : Rebecca Pauly (chant 12)

chronique

  • cult french alt-rock (in english)

C’est avec un single un français que Kat Onoma soulève un peu le voile pour un auditoire un peu plus large. Même si Far From the Picture restera un album culte, que seuls les initiés connaissent vraiment, il est l’album de « La chambre » sur laquelle on pouvait tomber en regardant les clips à la télé. Tomber sur Kat Onoma en matant M6, c’était ça aussi les années quatre-vingt dix. Rien ne changera de leur perception dans les médias, Kat Onoma et son nom en grec, un groupe d’intellos. D’ailleurs « La chambre », avec sa sensualité de velours, c’est bien d’une pièce à coucher dont il s’agit où les débats sont des ébats, est aussi un texte au conditionnel : « Vous croqueriez, vous tremperiez, vous diriez… ». Conditionnel et vouvoiement, l’extase de la langue, de chat, trempée. Kat Onoma veut bien passer au français mais pas n’importe comment. Texte d’une elliptique élégance érotique, dit-chanté par un Rodolphe qui a conquis sa langue sur son premier album solo, enregistré entre temps. Une langue qui sied encore mieux à sa tessiture profonde, à sa diction délicatement posée. Reste que c’est l’anglais qui domine encore largement, y compris la première contribution de l’écrivain Olivier Cadiot, le blues-rock kaléidoscopique de « Bingo », trois ans avant que « Samuel Hall » ne fracasse les oreilles du public de Bashung. Si le chant de Burger a évolué vers un sprecht-gesang et des tons plus chauds encore, l’album est sans-doute le plus tordu, le plus sombre, le plus expérimental aussi, les boucles commencent à faire leur apparition, notamment sur « Reality Show » où c’est un sample ultra-reconnaissable de Led Zeppelin qui assure la tournerie de fond alors que les guitares continuent, elles, un débat qui n’a de cesse de se dérouler tout au long de l’album, remisant un peu les cuivres de côté. Un souffle sinistre dès l’ouverture qui prend des airs de mauvais vent sur « Idiotic » et son bourdonnement lourd de tension, relachée par surprise au détour d’un riff grungy. Une lourdeur atmosphérique qui pèse aussi son poids en plomb dans la courte et tragique ballade « A Sad Tale » et une reprise de « Blue Velvet » marécageuse à souhait. Des guitares rampantes et des éclairs de trompette qui traversent des ciels chargés dignes de tableaux de Turner, la voix de Burger qui parfois grimace presque sur le menaçant « No poem ». D’un climat à l’autre, le groupe fait des sautes sans se soucier de désorienter, le feeling sensuel de « Love Loop », où là aussi il est question de sampler, de scratcher l’autre jusqu’à obtenir une parfaite boucle amoureuse, succède à un déluge de couleurs ondines, à un dialogue bilingue à langues et accents inversés en couple antagoniste. Une série de sommets irréguliers tous coiffés par le rugueux « Missing Shadow Blues », composé par Poirier, histoire de pauvre homme qui a perdu son ombre pour mieux la retrouver au bistrot où elle l’aura devancé dans la picole, batterie qui cogne en forcenée et tissage de guitares inextricables, après lequel ne peut subsister qu’un dernier moment de pure poésie, américaine une nouvelle fois, les mots de Robert Creeley glissant sur un torrent paisible de notes entremêlées, résonnant dans l’espace avec le souci de s’écouter disparaitre les unes au creux des autres, « A Birthday », final contemplatif parfait pour un voyage somme toute imprévisible. Trop pour percer vraiment. Kat Onoma, groupe culte, jusqu’au bout.

note       Publiée le mercredi 10 mai 2017

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    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    Avec le temps, on a l'impression que Kat Onoma a été un peu oublié. Pour ma part, je n'ai jamais pu me défaire de certaines de leurs chansons (notamment "Artificial Life" et "La Chambre" sur cet album). J'ai trouvé la compilation "All The Best From" l'autre jour chez un disquaire qui contient notamment un très bon inédit "Loves Story". Ce groupe produisait une musique vraiment fabuleuse parfois.

    Note donnée au disque :       
    boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

    C'est vrai qu'il est chouette aussi. Artificial Life, quel morceau... Un grand groupe, bizarrement mal aimé.

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    mon préféré.

    Note donnée au disque :