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Gaye Su Akyol › Develerle Yaşıyorum

cd • 9 titres • 36:46 min

  • 1Abbas4:45
  • 2Develerle Yaşıyorum4:49
  • 3Biliyorum4:19
  • 4Yıllar Yılan4:15
  • 5Zaman Asla Affetmez2:39
  • 6Çok Mutlusun3:04
  • 7Ölü Bir Adama2:18
  • 8Cehennem Meyhanesi4:50
  • 9Ruhun Ölmüş Senin3:42

informations

Produit par Olmadı Kaçarız Plakçılık. Enregistré à Uskumruköy Plaj Stüdyoları & Tophane Rıthım Stüdyosu.

line up

Gaye Su Akyol (davul, percussions, claviers, chant), Görkem Karabudak (cümbüş, violon, claviers), Barlas Tan Özemek (basse), Ali Güçlü Şimşek (guitare électrique, chant)

Musiciens additionnels : Alican Tezer (batterie, percussions 4, 8)

chronique

  • nouvelle vague d'istanbul

Voici la figure montante de l’underground stambouliote, Gaye Su Akyol. Passée par divers formations, dont le duo indus-bricolo Seni Görmem İmkansız, voici son premier album en solo. C’est important de bien faire des présentations formelles quand on sent que la rencontre va être importante. Influencée pas les chansons turques de son enfance, aussi bien la très politique Selda que les plus suaves chanteuses arabesques écoutées par ses parents, et par la scène post-punk industrielle de Berlin des années quatre-vingt, Gaye Su Akyol ne ressemble déjà plus à rien d’autre qu’à elle-même. Et ne vous fiez pas à sa fine silhouette de délicate jeune femme, elle enveloppe une voix profonde, sans âge, volontier grave comme une ténor et aux mélismes racés d’une chanteuse de musique classique turque. Tout comme il ne faut pas se fier à la lumière orangée de cette pochette solaire. Les climats dans lesquels se love Gaye Su Akyol sont ténébreux. D’elle seule émane une lumière mordorée, telle une diva du Divan Ottoman qui serait accompagnée par un groupe post-punk (les dénommés Bubituzak) nouant et dénouant des accords anatoliens, avec guitare jouant d’échos surf nocturnes et orgue en volutes. Suivre la voie de Gaye Su Akyol, c’est comme pénétrer dans un labyrinthe. D’abord une séduction racée, aux odeurs mêlées de thé et de tabac émanant d’un fume-cigarette, puis aux détours d’une mélodie, un ralentissement de rythme tel la pénombre qui s’insinue à la lueur morte de bougies soufflées par des choeurs masculins graves et sombres, basse et percussions se faisant cérémonielles. « Je vis avec les chameaux », chante Gaye Su Akyol, traçant une piste entre l’Orient et l’Occident qui mouillent les rives d’Istanbul. Sa façon de laisser trainer sur ses lèvres les derniers échos de ses dernières syllabes, c’est comme un sortilège. Gaye Su Akyol vous manipule, vous envoute, vous emporte dans un outre-monde, vous fait boire au calice le temps d’une gigue fiévreuse avant de refermer le couvercle du sarcophage. Quand elle chante, on voit ses doigts qui s’agitent en arabesques et lignes brisées. Une femme qui mène les hommes, ses hommes masqués qui l’accompagne sur scène, où ses excentricités vestimentaires cosmico-psychédéliques font partie de la revue. Fille de peintre, Gaye Su Akyol propose aussi un univers visuel marqué tout autant qu’indescriptible. Insaisissable, une chanson comme « Biliyorum » (« Je sais ») sonne autant classique que contemporaine, à la sensualité terrible, au sens propre, chaque inflexion de voix est une caresse de soie dans une couche de crépuscule. La violence est aussi là, ténue, bruitage d’arme à feu qui vient ponctuer « Yıllar Yılan » qui débute comme un morceau de Masada, avec ce thème mélodique à la guitare surf évident, puis les rubans de mots se déroulent et flottent de plus en plus loin sur des étoffes d’orgue cristallins et de rythmique aux scansions hypnotiques. Et plus on s’avance, plus la lumière diminue, jusqu’à l’oppressant et antinomique « Çok Mutlusun » (« Tu es très heureux »), tiré du repertoire de Seni Görmem İmkansız, repris ici avec encore plus de sourde inquiétude, souffles en choeur Ottoman fantomatique. C’est que le palais de Gaye Su Akyol serait hanté par d’anciens başıbozuk que ça ne serait pas étonnant, c’est la kermesse aux spectres sur le fantasque « Ölü Bir Adama ». Toujours porté par un socle rythmique de jais, avec ces ralentissements de tempo qui font monter la pression du sang, parfois longue coda hallucinatoire comme sur le final de « Cehennem Meyhanesi », la musique de Gaye Su Akyol est une porte béante sur un autre monde, un accès direct à un Levant mystérieux et complexe, ouvert par une voix unique et singulière. Suivez-là si vous osez.

note       Publiée le dimanche 6 novembre 2016

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Bon j'avais oublié à quel point il est déjà bien Western oriental, ce Develerle. et je le remonte d'une boule (à facettes)

    Note donnée au disque :       
    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    En tout cas le premier clip est excellent. Oui, car Gaye Su Akyol sort son deuxième album chez Glitterbeat, donc distribution au-delà des frontières, le 11/11.

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    C'est bien plus surf, le nouveau, on dirait.

    Note donnée au disque :