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Dicks › Hate the Police

45t • 3 titres • 05:42 min

  • Face A
  • 1The Dicks Hate the Police1:58
  • Face B
  • 2Lifetime Problems1:53
  • 3All Night Fever1:52

informations

Enregistré par Dan Dryden aux studios Earth & Sky. Produit par Dan Dryden et Brian Flaherty.

Artwork : Carlos Lowry. Les trois titres de cet EP sont également donnés en bonus à l’édition CD (Alternative Tentacles) de l’album Kill from the Heart.

line up

Gary Floyd (voix), Buxf Parrot (basse), Pat Deason (batterie), Glen Taylor (guitare)

chronique

"Les Bites Détestent la Police". Ça envoie, non, comme début de discographie ? C’est explicite, toujours… Ne cherchez pas la finesse. Encaissez la rage. Dicks, donc, n’aiment déjà pas les flics, ici. Ça ne s’arrangera pas plus tard. Ce sera récurent. Ressassé comme une chère plaie jamais vraiment bien cousue. Autant le grincer tout de suite, alors. "Papa, papa, papa… Fier de ton fils/S’est trouvé un bon taf : tuer des Nègres et des Mexicains". Enfin, grincer. Brailler, plutôt. Frontal. Pas fin, donc. Pas l’idée. Seulement fait pour casser. Ou alors c’est de la maïeutique au maillet, peut-être bien, de la dialectique au fer de pioche. Il faut savoir parler aux masses. Aller chercher les pairs et tout leur faire sortir par l’exaspération. Argumenter mandale. Comme MDC – Million of Dead Cops, faut-il le rappeler, entre autres acronymes qu’ils se trouveront ; on finirait par croire que les cognes devaient être particulièrement féroces et détestables, dans ce coin là et à l’époque, à force… – (The) Dicks (l’article sera présent ou non selon les sorties du groupe, voire selon qu’on contemplera le recto ou le verso d’un même disque) étaient une bande de punks sis à Austin, Texas. Comme le ci-présent Gary Floyd, en passant, le chanteur desdits MDC, Dave Dictor, aimait revêtir une robe, sur scène, et se clamer complètement tapette, histoire de bien emmerder les skinheads bas du front qui venaient en découdre à leurs concerts et se taper entre deux slams virilement sur la poitrine ; et dans les deux cas, ça ne bronchait pas, en face du coming out, pour cause de carrure camionneur et lueur dans l’œil, semble-t-il, qui sentait le viens-y-donc. Et puis c’est aussi raide, sur ce premier EP – pour en finir avec les points communs entre les deux groupes ; certains de ceux dont on parle là rejoindront par ailleurs les autres, plus tard, le temps d’un album ou plus… bref, et décidément – que sur leur premier album, aux compatriotes, qui sortirait deux ans plus tard… Raide, compact, frontal. Punk, donc. Hardcore versant inaugural, encore sauvage – avant que ça ne tourne tout à fait secte, église, eucharistie au weight-gainer entre bonhommes bien sains, droits dans leurs bottes et surtout pas déviants. Passons. Pas grand-chose à en dire de plus, d'ailleurs. Sinon que – curieusement, malgré la rigidité de la frappe ; il n’est guère douteux que les gars étaient encore en train d’apprendre les rudiments de leurs instruments ; on est très loin, aussi, du groove bien vicelard que donneront Mudhoney, plus tard, à leur version du morceau – on décèle déjà, sur la chanson-titre, cette fragrance de graisse re-frite, une velléité de ce boogie-cambouis-barbecue qui viendrait bientôt salir encore autrement leurs assauts. Le truc qui sent le Sud. Fournaise, misère, fier caractère. Pardonnez le cliché (d’autant que je n’y suis jamais allé…). Ah ! Et puis c’est ROUGE. Extrême gauche. Mao, Staline, Marx et autres Joyeux, sur la pochette. Et le marteau et la faucille, même. Sur du velours, on vous dit, subtilité. Ça a dû plaire, ça, dans leur bonne ville ; et puis en plein Reagan, partout dans l’Union. Bref… Pour le reste – les deux autres titres – rien à signaler. Punk, donc. De base, si vous voulez. De combat. De proximité. Qui n’a pas molli parce que ça ne l’a jamais fait à l’épate, malgré l’évidente provoc. Le gars Floyd qui la joue un peu Johnny Rotten, curieusement, sur All Night Fever, laisse brièvement tomber la raucité de son organe pour déraper dans le nasal. Ça file. C’est déjà terminé que vous n’avez pas fini de me lire. Je la ferme. Après ça, direction la grange du coin. Il paraît que le Klan y tiendrait meeting. Il sera temps pour ces quatre là de sortir les haches, le rimmel, et leurs plus beaux bouquets de rhétoriques barbelées.

note       Publiée le mardi 25 août 2015

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    commentaires

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    zen Envoyez un message privé àzen

    Sinon dans les groupes récents, je trouve que le premier LP de Protomartyr a un bon arrière gout des Dicks...

    zen Envoyez un message privé àzen

    ah ah ouais, j'avais oublié que j'avais dit çà mais en effet.... Ceci dit j'avoue que je ne suis pas super familier de toute la discographie de MDC, du coup je suis assez curieux d' écouter les disques tardifs... Bon, plus curieux que vraiment enthousiaste, mais à l'occase.... Je voulais juste dire que MDC me semblait etre un groupe plus régulièrement cité en référence que Big Boys / Dicks, et que je trouvais çà assez injuste, ces deux là me semblant plus innovateurs et importants. Bon après, la D2 du hardcore, moi j'en goute pas mal, mais pas mal de nationale (voir internationale !). En tout cas content que Really Red te plaise, pour moi çà fait vraiment partie des perles oubliées du genre...

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Really Red c'est vraiment excellent sinon, oui... Je ne connaissais pas, je suis en train d'écouter l'album Teaching You The Fear, là, ça... n'a pas l'air de vouloir faiblir une seconde, et y'a des trucs surprenants comme No Art, là-dessus. Merci Zen pour la découverte, sur ce coup là.

    Note donnée au disque :       
    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan  Shelleyan est en ligne !
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    ah oui, c'est effectivement très bien...

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Oui, je me souviens que tu avais qualifié MDC de "D2 du harcore américain", quand j'avais chroniqué Millions of Dead Cops/More Dead Cops... Toujours pas vraiment d'accord avec ça, perso. Je trouve toujours le premier album exceptionnel - d'énergie, de colère, de barrez-vous-faut-pas-rester-devant... Et je trouve assez intéressante la direction qu'ils ont pris ensuite... Musicalement, avec leurs délires country et leurs poussées psyché parfois (si), même si oui, je trouve que souvent ça s'égare - il n'y a que This Blood's for You que je trouve aussi réussi que leur premier, en gros... Et aussi dans le discours, la "vision", l'approche politique que je ne trouve vraiment pas commune dans cette scène - bien plus précise et articulée que chez beaucoup d'autres... (Mais je pense que je développerai tout ça dans mes futures chroniques des autres disques du groupe, en fait, plutôt - sur ces deux aspects, d'ailleurs, musical et politique, "philosophique", même).

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