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Dicks › Peace?

45t • 3 titres • 07:17 min

  • Face A
  • 1No Fuckin’ War4:52
  • Face B
  • 2Nobody Asked Me1:01
  • 3I Hope You Get Drafted1:24

informations

Enregistré aux Rhytmic River Studios par Gary Mankin. Mixé par Spot.

Artwork : Carlos Lowry. Debbie Gordon : conseillère spirituelle. Les trois titres de cet E.P. sont également proposés, en pistes bonus, sur la réédition CD (Alternative Tentacles) de l’album These People.

line up

Tim Carroll (guitare), Gary Floyd (voix), Sebastian Fuchs (bass), Lynn Perko (batterie)

chronique

"Putain de pacifistes", comme auraient dit les Lucrate Milk ou quelque sénateur républicain ? Eh bien en quelque sorte, oui. On ne se refait pas, en Californie du nord. Enfin… d’ailleurs, peut-être bien, si. J’ignore si Gary Floyd, soudain, n’en a plus pu, de sa ville d’Austin, Texas. S’il y a eu brouille avec les autres membres du groupe, ou simplement attaches qui les aient empêchés de migrer avec lui. Possible, aussi, que lui ait senti simplement qu’il s’en passait, "là haut", qui lui permettrait de faire comme il l’entendait, moins gêné qu’au Texas. En tout cas voilà le gars – un an ou à peu près après l’album Kill from the Heart, le seul où jouent The Dicks tels qu’à leur origine – désormais installé à San Francisco. Entouré – sans changer pour autant le nom de son groupe – de nouveaux musiciens (dont une femme à la batterie... Rien ne nous dit que ç'ait été un choix "politique" délibéré mais n'empêche... On peut tout de même remarquer que ça n'était, que ça n'est guère commun, dans ce milieu-là... Ni au delà, d'ailleurs ?). Pour un E.P. titré "Peace?". Le point d’interrogation est important. On supposera selon sa sensibilité, sa perception propre, s’il relève d’un doute, de la supplication, d’une exigence sarcastiquement formulée… Une évidence, en tout cas, dans ce que ça dit et veut. Antimilitariste – ce ne sont pas cette fois les argousins et autres flicailles, sur qui ça bastonne, mais toutes sortes de militaires, va-t’en-guerre et autre "apolitical assholes" qui laisseraient volontiers venir la boucherie suivante, tranquillement planqués. "J’espère que tu seras enrôlé/J’espère que tu seras le premier à crever", leur décoche-il, Gary, en pleine tronche et en plein bide. On voit bien qu’il ne s’est pas calmé. Toujours pas dans la dentelle – rappelons nous ses "Je veux voir tes marmots décapités" (ligne ni plus ni moins douce que le reste de la chanson où il clamait ça, Bourgeois Fascist Pig). Pacifiste, d’accord. Mais toujours furieusement. Et les autres, autour… Soit ils avaient déjà ça dans le sang, soit Floyd leur a enseignés les rudiments du groove côte-de-porc-casse-automobile. En tout cas, ils déboîtent autant que les "autres Dicks", à leur manière – proches, pas incompatibles, les deux, mais distinctes. Aussi gras, frit, suintant. Mais plus en place, certes. J’allais dire que ceux-là jouent… "mieux". Mais on parle de punk, là, et cette question est donc sans importance. Disons qu’ils jouent moins crispés. Le déhanché – pour démettre, on répète – plus naturel, peut-être. Le désaccordé guitare/basse, dirait-on, plus volontairement déréglé. Si ça se trouve – vu le goût avéré du type pour la torsion, le déplacé – c’est ça, seulement ou avant tout, qu’il a pu leur enseigner : l’art de sonner faux, discordant. Peu importe… Le fait est – Californie ou pas, et discours politique de toute évidence repris à, continué depuis quelques ainés, ancré dans l’agitation locale très vivace des décennies précédentes – qu’on aurait du mal à confondre ceux-là avec le Grateful Dead ou autres Quicksilver ou Country Joe, sur la forme. Leur musique est spécialement tranchante, ici. À mon sens, à son plus parfait point d’équilibre entre ce qui avait précédé – le hardcore crasseux/bouseux et plein d’émotion comprimée de la version texane du groupe ; et ce qui suivrait – encore plus "sophistiqué" (c’est relatif, oui, si on veut), les structures plus changeantes, le verbe occasionnellement moins outrageusement offensif. Déjà, on peut penser – sans soupçonner le moindre décalque – aux Dead Kennedys. (Klaus Flouride, le bassiste desdits, produira d’ailleurs l’album suivant et dernier de cette mouture des Dicks). Et c’est encore très court, cette chose. Percutez. Ramassez vous, maintenant. Ne partez pas sur ces champs-là sous prétexte qu’il faut pour ça en avoir une belle paire. Vous les perdriez, là-bas. Et tout le reste des tripes, avec peut-être ce que tous ces claironneux Jocrisses ont le toupet d’appeler "l’âme". On dirait que ces quatre là, aussi, voudraient plutôt vous suggérer de bien rester sur vos gardes, lorsqu’on vous clame le mot "patrie". C’est à vous de voir si vous croyez à leurs exhortations, à eux, ou aux injonctions des tailleurs de péplums et pilums (ou des marchands de sacs-à-corps ; dans l’optique, c’est tout un).

note       Publiée le mercredi 26 août 2015

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
    avatar

    Oui, je me suis demandé une fois ou deux si ces "chœurs" étaient réellement ceux d'autres gens ou si c'était encore sa voix à lui mais pitchée, comme par exemple celle de Will Shatter (à priori) sur Life Is Cheap de Flipper... Difficile à vérifier, en fait (mais parfois j'ai l'impression qu'ils sonnent un peu "étranges").

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Floyd n'a pas l'air tout seul sur le refrain de No fuckin war, il est epaule par une, des voix plus claires que la sienne, ca a son ptit effet; j'aime bien egalement I hope you get drafted assez branlante

    Note donnée au disque :