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Jards Macalé › Contrastes

cd • 12 titres • 00:00 min

  • 1Contrastes reprise de Ismael Silva
  • 2Sem Essa
  • 3Poema Da Rosa texte de Brecht- Musique J Macalé
  • 4Black And Blue reprise de Louis Armstrong
  • 5Sim Ou Não
  • 6Conto Do Pintor reprise de Moreira da Silva
  • face b
  • 7Negra Melodia (Soul Train Domingueira) texte de Wally Sailormoon
  • 8Choro De Archanjo
  • 9Cachorro Babucho reprise de Walter Franco
  • 10Garoto
  • 11Relógio Do Cuco
  • 12No Meio Do Mato

informations

Recorded at estúdios Level from June to December 1976 in 16 tracks. - Mixé et co-produit par Sergio Mello - Studio dirigé par Sergio Mello - Direction musicale par Jards Macalé - Ingés-son : Dan Andy, Vitor Farias - Direction de production : Guto Graça Mello - Assistant producteur : Astor Filho

Artwork par Antonio Henrique Nitzsche - Design par Jards Macalé - Photos par Ivan Cardoso

line up

Paulo Moura (orchestrations, direction d'orchestre), Dominguinhos (accordeon, orchestrations), Luis Alves (basse acoustique), Gilberto Gil (guitare acoustique, orchestrations), José Raimundo (guitare acoustique),José Ventura, (guitare acoustique), Marlui Miranda,(guitare acoustique), Neco (guitare acoustique, cavaquinho), Valdir Silva (guitare acoustique 7-cordes), Gereba (viola 12 cordes, orchestrations), Jards Macalé (direction musicale, arrangements vocaux, orchestrations, chant), Chiquinho Azevedo (batterie), Paulinho Braga (batterie), Plinio Araújo (batterie), Roberto Silva (batterie), Arnaldo Brandão (basse électrique), Gabriel Bezerra (basse électrique), José Geraldo (basse électrique), Laércio De Freitas (piano électrique), Tomas Improta (piano électrique), Wagner Tiso (piano, piano électrique, orchestrations), Luiz Almeida (vibraphone, cloches), Chiquito Braga (guitare), Dario Monteiro (guitare), Perinho Santana (guitare), Jackson Do Pandeiro (orchestrations), Julio Medaglia (orchestrations), Severino Araújo (orchestrations)

chronique

Ça n’arrive pas si souvent d’être vraiment déconcerté… Surtout à force de se frotter aux musiques ornant les murs de ces archives. Non, ça n’arrive pas si souvent de ne pas comprendre tout simplement où un artiste veut en venir, de se dire que les buts, la démarches, voire les moyens nous échappent complètement… Jards Macalé, il suffirait de lui demander, le bonhomme joue toujours : "pourquoi ce sentiment pregnant qu’il manque quelque chose dans ta musique ?". Un manque qui ronge un peu moins ce Contrastes très arrangé, très MPB fin 70’s, celle pour qui le punk et la new wave n’existent pas et qui continue sur sa lancée entre respectabilité et gros pétages de cables l’air de rien. "Il y a beaucoup de tristesse dans la rue de la joie / Il y a beaucoup de désordre dans la rue de l’harmonie" : c’est par ces mots – ceux d’une vieille samba d’Ismael Silva qui semblent aller comme un gant au pays du futchebol et des barricades - que commence l’album de loin le plus accessible de Jards Macalé. Le plus piégé aussi. J’aurai l’occasion de revenir sur les 2 premiers albums du scélérat, mais pour situer le casier : on parle du type ayant chapeauté l’enregistrement du poutralesque 2ème album solo de Gal Costa (une partie des guitares, le dernier morceau infernal, c’est lui… une version de l’album est même sortie sous le titre "Ja & Gal"), puis ayant rejoint Caetano Veloso à Londres pour lui pondre les arrangements du très culte Transa. Ce qui, à ce stade, en a déjà convaincu pas mal de foncer tête baissée sur cet album. Un confort bien curieux règne ici, alternant avec numéros de cabaret trop Tom Waits pour être honnêtes ("Black & Blue" reprise de Louis Armstrong surjouée) et ces étranges bruits ambients qui habitent les soudaines bulles de silence, apparaissant d’abord sur "Canto do Pintor". Le jeu, ici, est de balancer les samples et les plans expérimentaux même au milieu des reprises, assez nombreuses… Il y a les vieux sambistes, puis la présence des deux pontes du forro Dominguinhos et Jackson do Pandeiro sur "Sim ou não", et puis il y a – comme si cela n’était pas un décalage énorme - une reprise de Cachurro Babucho de Walter Franco, qui se révèle un grand moment : chanson déjà défoncée aux tranquilisants pour buffle d’eau d’origine, elle se retrouve ici transformée en déambulation grotesque, maison de poupée aux miroirs déformants et aux tintements suspects… L’autre baffe entame la face B : Negra Melodia, un genre de reggae liquoreux enrichi en Steely Dan à l’ambiance licencieuse voire torride, surtout avec cette voix de satyre malade de Macalé. Ne manquait que le choro à l’appel : c’est chose faite sur Choro de Archanjo. Cette présence de deux instrumentaux écrits pour la B.O. du film "la boutique aux miracles" (Tenda dos Milagres) la même année, et joués par l’orchestre Tabajara renforce le côté patchwork et paradoxalement immersif : c’est un film pour les oreilles, mais un film d’art et d’essai, avec bobine brûlée et montage dadaïste (Passarinho do relógio, et son cut-up de samples)… Plus d’une fois on se surprend à trouver le son et la prod particulièrement ample et lisible, malgré les arrangements souvents complexes. Jards Macalé a toujours été impossible à classifier, voire à évaluer. Aimer ou détester ? La question semble se poser jusqu’à sa femme de l’époque, qui après divorce exigea que son ex retire toute photo d’elle pour les rééditions cd… Macalé la prit au mot : il avait toujours gardé cette photo, alors il mit en pratique les paroles d’une des chansons du disque, parlant de "brûler les pages d’un album photo". Le résultat, que vous pouvez admirer en deuxième pochette, est bien à l’image de la musique.

Bon
      
Publiée le lundi 23 juin 2014

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