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Boss Hog › Whiteout

cd • 11 titres • 35:51 min

  • 1Whiteout03:07
  • 2Chocolate03:06
  • 3Nursery Rhyme03:58
  • 4Stereolight04:10
  • 5Fear For You03:30
  • 6Get It While You Can03:43
  • 7Jaguar02:42
  • 8Itchy & Scratchy03:54
  • 9Defender03:03
  • 10Trouble02:42
  • 11Monkey01:56

informations

Enregistré à The Magic Shop et Greene Street, NYC. Produit par Tore Johansson (1-4), Andy Gill (5-9) et Boss Hog (10, 11)

Photos de Cristina Martinez par Richard Kern.

line up

Jens Jurgensen (basse), Cristina Martinez (chant), Hollis Queen (batterie, chœurs), Jon Spencer (guitare, chant), Mark Boyce (claviers)

chronique

  • garage-pop 2.0

Il fallait bien que ça arrive, à force de mettre en avant le physique sexy de Cristina Martinez, Boss Hog a finit par ressembler à ses pochettes d'album. Là où dix ans auparavant la grande brune posait nue en provoquant la scène garage-noisy dont la formation était issue, forme de paquet cadeau piégé sur Cold Hands dont la photo évoquait une nudité presque candide, elle assume maintenant le rôle de l'allumeuse ne laissant voir que ses sous-vêtements d'une blancheur immaculée, pose de chaudasse à moitié dissimulée sous une longue chevelure de brune affolante, une main sur la hanche et l'autre dans le creux des reins, les lèvres entrouvertes flashant leur rouge incendiaire, seule trace de couleur vive dans ce rectangle virginal. La photo est de Richard Kern, celui-là même qui avait illustré le EVOL de Sonic Youth alors qu'il faisait encore des courts-métrages punk et déjantés, où parfois Lydia Lunch faisait des cochonneries avec Jim Thirlwell (qui mixe justement un morceau de l'album en question). Kern qui s'est depuis transformé en érotomane beaucoup plus chic et nettement moins arty, comme en atteste la pochette de ce Whiteout, bien représentative de cette translation de Boss Hog de la moulinette noisy-punk vers un racolage en bonne et due forme. On dira ce qu'on voudra de l'album, mais elle a quand même de la gueule cette pochette. On peut comprendre que Jon Spencer accepte de suivre la voie tracée par sa moitiée vers des ambitions plus mainstream, allant titiller sur leur terrain tout ces groupes des années quatre-vingt dix avec filles en avant et production moderne, mixant grosses guitares, boucles électroniques voire rythmiques hip-hop (dont Spencer avait déjà largement taté) et refrains pop taillés pour les radios. Alors évidemment, venant du groupe qui s'est échiné jusque là à défourailler du blues-rock crado en faisant saigner les amplis à coups de larsens dissonants, c'est un peu déroutant. Quoique le fond soit toujours là, bien reconnaissable, ce beau diable de Spencer coassant régulièrement derrière la belle, les riffs garage arrachés à la force du poignet sont toujours de la partie. Mais l'accent est plus mis sur des claviers sonnant à la fois vieux r&b et électro-pop, où comment conjuguer la Spencer's touch avec les visées de séduction à grande échelle de Martinez. Avec une production à l'avenant, ou plutôt des productions : une partie assurée par Andy Gill de Gang of Four, une autre par le producteur suédois des Cardigans, redoutable machine pop/rock, et enfin les deux derniers titres par le groupe lui-même, c'est peu dire que l'ensemble tente l'équilibre délicat entre l'énergie brute de décoffrage et non canalisée des premiers albums et une efficacité lustrée au polish bien de son époque. Le mélange fonctionne parfois plutôt bien comme sur "Stereolight" ou "Itchy & Scratchy" où la sauce prend de façon homogène et le charme du Boss Hog 2.0 opère alors sans avoir à coller de grosses tartes soniques dans la tronche. A d'autres moments par contre ça perd beaucoup de singularité et les influences remontent à la surface de façon un peu trop visible, d'autant plus que Cristina ne brille pas plus que ça comme vocaliste pop, elle reste une chienne de guerre bien plus à l'aise dans le garage que dans un bar pour after-work. A cet égard, le single "Get It While You Wait" est aussi sympatoche et oubliable qu'une face B de Garbage. C'est un peu le souci même de morceaux marqués au sceau du garage qu'affectionne tant Jon Spencer, c'est dynamique, c'est sympathique, c'est agréable, et c'est marre. Mais Boss Hog n'a jamais été un groupe fait pour être *agréable*, d'où l'aspect un peu court en bouche de ce Whiteout même dans les moments réussis. Le meilleurs de l'album vient d'ailleurs avec sa conclusion, et notamment le dernier morceau expédié en moins de deux minutes où on retrouve un peu de l'énergie indomptée du passé. Sans surprise, cette pépite de rock'n'roll primal encore fumant a été produite par Boss Hog eux-même. Comme quoi il était sans doute inutile d'aller voir ailleurs pour se trahir un peu trop, quand on pouvait faire le job soi-même, et mieux.

note       Publiée le samedi 26 octobre 2013

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Elle est geniale cette pochette (enfin surtout depliée a l'intérieur, c'est vrai qu'elle fait plus cruche qu'agicheuse, sa pose). Et oui, le contenu moyen, kern, cardigans, tout est dit.

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