The Meteors › Doing the Lord's work

Il a du flair, ce bon vieux Satan, il sait mieux que quiconque repérer ceux qui sauront porter ses effluves nauséabondes hors des enfers. Quand Monsieur et Madame Fenech ont donné naissance à ce beau gros bébé, le Cornu a senti le potentiel du rejeton et il s'est empressé de lui filer une dose de jus de crapaud dans le biberon. Ca a marché. Bientôt trente-trois ans de carrière et le bambin devenu un rocker nous pond toujours des disques, en solo ou en groupe, avec un talent qui ne semble jamais devoir se tarir. Matez-moi cette pochette, les amis, tout y est, le Baphomet, des filles dénudées, des monstres, un doigt d'honneur, des nonnes vicieuses, des crânes , du sang, une tronçonneuse, sans oublier un mec avec une contrebasse. Le psycho, c'est ça, mémé, et quand tu l'as dans le sang, c'est foutu à vie: Probablement ce qu'ils appellent 'My psychobilly syndrome'. Bien sûr, ces sons, ces harmonies, on les connait, la batterie en caisse claire, les slaps de contrebasse, les guitares aux réverbs surf, la pêche punk, mais il n'y a pas à dire, dans ce type de musique aux possibilités d'ouverture somme toute limitées, on distingue vite les génies et les autres. Et Fenech en est un de putain de génie ! Ce gars arrive encore et toujours à arranger les choses de manière excitante. Comment résister à un disque qui démarre avec des titres aussi bandants que 'It's a long way down', 'My life for thee' et son couplet aux choeurs tueurs que tu vas fredonner dans ta douche après seulement une écoute (gaffe à pas glisser sur le savon parce que tes pieds vont se mettre à bouger tout seuls) ou même cette reprise hallucinante de Black Sabbath ? Bon, je ne dis pas, quand on balance tant de poudre dans le canon, il y a risque de crachotement sur le long terme une fois la fumée dissipée et 'Doing the Lord's work' n'échappe pas entièrement à l'écueil. Pas de faiblesse réelle mais des titres moins marquants, plus banals alors que le skeud s'écoule. Qu'importe, les Meteors signent une nouvelle réussite, c'est comme ça. Les rythmiques sont de vrais sortilèges à faire danser, les guitares et leurs montées napées d'écho sont super, quant à l'ami Fenech, son chant toujours aussi habité mais légèrement moins rêche fait mouche à tous les coups. Sur seize compositions, on va fatalement passer sur certaines d'entre elles mais il y en a tellement d'excellentes qui vont te polluer la tête pour ton grand bonheur que les récriminations sont vite oubliées. Satan avait réellement misé sur le bon poulain, au delà de toute espérance...