Nasum › Human 2.0

C'est donc 3 ans plus tard, que les Suédois de Nasum se décident à remettre le couvert pour donner une suite au non moins excellent "Inhale/Exhale". Confirmant son potentiel avec brio, Nasum poursuit sa lente progression, cherchant cette petite chose qui fait l'essence même du grindcore. Plus death, plus ronflant, plus bourrin, plus groovy aussi, plus efficace, plus inspiré, plus croustillant, plus acéré, nombreux sont les qualitatifs pouvant décrire ce véritable détonateur qu'est "Human 2.0". Car c'est une bombe à laquelle nous avons affaire. Les compos claquent, Mieszko hurle à s'en rompre les cordes vocales, Anders donne tout ce dont il est capable, et Jesper appuie comme il le peut les jubilatifs passages plus lents et entraînants qui se cachent aux quatre coins du petit monde de Nasum. Je ne me donnerais pas la peine de décrire les titres, sachez tout de même qu'en ce qui me concerne, ma petite préférence sur l'ensemble du disque va pour "Alarm" et sa nappe apocalyptique. Par delà la musique, une véritable déflagration sonore, l'un des meilleurs (et des seuls bons) disques du style qu'il m'ait été donné d'entendre. Redoutable.

Tiens aujourd'hui je vais me la jouer feignant... Je vais juste rajouter mon avis à celui de Mojo (pas si éloigné d'ailleurs !). C'est très simple, "Human 2.0" va plus loin que "Inhale exhale" : plus étoffé, plus long, plus mieux construit (ouh c'est très français çà !), et surtout plus extrême ! En effet, ce "Human 2.0" (qui n'a d'ailleurs rien d'humain !) s'éloigne du pur grind qui animait son prédécesseur : nombreuses sont les influences thrash, death, indus qui parsèment et agrémentent ce monument de brutalité. Pour un non-amateur, tous les titres se ressembleront ; pour un initié du grind, ces derniers apparaîtront terriblement variés pour du grind et terriblement frais. Rythmiques supersoniques, punks, death, chant toujours aussi excellent. Le seul regret que je puisse avoir concerne le son de guitare, assez bizarre, car très présent, mais étonnamment inaudible. C'est étrange mais on dirait, qu'à l'inverse de la majorité des groupe qui choisissent de tout miser sur les graves, Nasum a opté pour surenchérir les aiguës. Le choix est certes original, efficace, mais les premières écoutes font bizarre. Que dire encore ? Les tubes grind pleuvent : "Shadows", "Corrosion", "Alarm", "Sick system", "Words to die for"... Bref, avec ce "Human 2.0", Nasum s'impose enfin en leader, et ça, c'est tant mieux pour nos oreilles !