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John Fahey › Fare forward voyagers

3 titres - 44:09 min

  • 1 When The Fire And The Rose Are One (13:51)
  • 2 Thus Krishna On The Battlefield (6:34)
  • 3 Fare Forward Voyagers (23:39)

informations

Enregistré à United Recording Corp., Hollywood. - Ingé-son : Jim Hobson - Masterisé par Steve Guy (lp original) et Rob Shread (version cd)

Artwork par Jon Monday

line up

John Fahey (guitare, composition)

chronique

  • experimental > primitivisme américain

Perdu dans les années 70, quelque part entre Hank Williams et Jandek, vivait un homme solitaire. John Fahey, avec ses albums à priori austères de guitare acoustique en solo, avait tout pour sombrer dans l’oubli. Ç’aurait été le cas si des gens comme Jim O’Rourke ou Dave Pajo, artisans de la première vague du post-rock (pas sûr que le terme existait à l’époque), ne lui devaient pas une fière chandelle. Fare Forward Voyagers est un disque pétri de mystère, une symphonie sur 6 cordes dédiée à l’inexploré, à la route, à la vie nomade à l’américaine… On y croise des vestiges de la venue des Indiens sur le continent Américain via le détroit de Bering, des restes de folklore asiatique en sourdine dans ce grand brassage des musiques acoustiques américaines… Et pour cause, il s’agit du seul album non chrétien du musicien, puisqu’il est dédié à son gourou Indien… Krishna y fait une brève apparition parmi les cactus dansant la gigue (Thus Krishna on The Battlefield et ses balancements ahurissants dans les graves), et le riff de Wish you were here y fait même un petit coucou avant l’heure sur les derniers instants de l’immense Fare Forward Voyagers, véritable continent inconnu surgi du désert du Nevada, dont les arcanes restent encore à élucider… Certains passages sont dansants, évoquent les traditionnels hillbilly, d’autres sont mystiques et orientaux, et le tout se mélange sous les doigts d’or de Fahey avec une fluidité inexprimable par des mots. Tout est organique, tout semble couler comme d’un autre monde… Et c’est justement le seul reproche qu’on fera ici : On manque parfois d’espace pour respirer, de moments de silence qui aèrerait ce déluge de notes inhumain (les accros de la technique vont pouvoir s’acheter une corde), qui semble joué par un trio. Les grands espaces américains exigent du silence pour être évoqués… Mais on a bien compris que les moments de blanc sont ici remplis par les hallucinations fiévreuses de Fahey, en connexion directe avec l’autre côté du globe. Il y a sur ce morceau-titre tout une frise de hiéroglyphes à décoder entre deux thèmes country récurrents. On méditera surtout sur When the Rose and the Fire Are One, pièce maîtresse de ce disque : Fahey y bascule dans le côté obscur (à 2min40) aussi rapidement qu’il retourne dans les joyeuses rondes du Far West (4min05), avant de lâcher une suite d’accords mystérieux qui déboussole complètement. Du grand art, ni plus ni moins, à ranger à côté d’autres OVNIS de l’amérique profonde, comme Lift To Experience…

Très bon
      
Publiée le lundi 23 février 2009

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Hallu Envoyez un message privé àHallu

Marrant quand j'écoute celui-ci, ou bien Visions of the Country de Robbie Basho, je pense toujours à l'ouest américain. L'outil est américain, oui ils sont influencés par l'orient, mais jamais je me sens projeté en Asie, toujours dans le Wyoming ou en California ou en Utah... En tout cas un superbe album. Certains le trouvent trop grandiloquent, trop technique, je suis pas du tout d'accord. Au contraire, je le trouve à fleur de peau, honnête, direct.

Note donnée au disque :       
dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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Ouais, intéressant commentaire pour le coup. Je reconnais aisément que ma chro n'est pas hyper instructive, j'avais voulu fixer une réaction à chaud à ma première immersion vraiment sérieuse dans un album de Fahey, et pas l'un des plus proches de la tradition folk "classique" pour le coup.

Potters field Envoyez un message privé àPotters field

hey, salut colt' !

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

N'ayant pas posé une crotte sur le site depuis un bail, autant le faire ici (vu que ça tatane pas mal dans la gueule). La première fois que j'ai écouté Fahey, il m'a bizarrement fait penser à Derek Bailey. Pas minimaliste. Ni traditionaliste. Une volonté de mettre la musique à nu, virer les oripeaux, tomber sur l'os et sentir qu'il y a la moelle juste là. Si on pouvait virer du mot "essentiel" le pathos platonicien, on aurait un début de quelque chose. Ce n'est jamais "fixé" tout en étant toujours présent et pertinent.

merci pour le fusil... Envoyez un message privé àmerci pour le fusil...

Un pays d'Asie, situé entre la Russie au nord et la Chine au sud, et ayant pour capitale Oulan-Bator, se repeuple.

Au lieu de faire le malinois, il manque un "i" à 'primitivsme'.