Vous êtes ici › Les groupes / artistes › F › John Fahey › Hitomi
John Fahey › Hitomi
- 2000 • LivHouse Records 70334 90001 2 • 1 CD digipack
- 2000 • Important Records Imprec030 • 2 LP 33 tours
cd • 8 titres • 63:54 min
- 1Delta Flight 53
- 2Despair
- 3Hitomi
- 4Tanaka Jun/East Meets West
- 5Hitomi Smiles
- 6The Dance Of The Cat People
- 7A History of Tokyo Rail Traction
- 8Delta Flight 54
extraits vidéo
informations
Non renseigné. Produit par John Fahey.
Peintures (recto et verso) par John Fahey.
line up
John Fahey (guitare)
Musiciens additionnels : Rob Scrivener (basse sur A History of Tokyo Rail Traction), Tim Knight (claviers sur A History of Tokyo Rail Traction)
chronique
- régime sec ?
Curieux cas que ces ultimes John Fahey – celui-ci (le dernier sorti du vivant du type) ; Red Cross, enregistré lui aussi quelques mois avant sa mort et sorti après, en 2003…). Certains n’y entendent que la pitoyable fin d’un musicien jadis grand – rongé par l’alcool, la maladie physique et mentale, reclus dans une foi close, misanthrope. D’autres y voient les derniers coups de génie d’un artiste désireux de ne pas s’étioler dans sa gloire passée, cherchant jusqu’au bout de nouvelles matières, une manière toujours changeante, une autre génération de « chercheurs » – Sonic Youth, Jim O’Rourke, le groupe de Boston Cul de Sac… tous admirateurs du gars et s’en revendiquant redevables – lui ayant donnée à nouveau voix, l’occasion de se faire entendre. Fahey passé à l’électrique – à peine amplifié, un peu réverbéré. Le fait est : ce qui se joue là peut d’abord sembler aride. Nu, pour le moins. Le même fonds de folk, de blues, d’harmonies « classiques » jouées en modes, tenues à l’essentiel, y est toujours. Les fulgurances – telles qu’entendues sur les enregistrements des années 60/70 – désormais disparues… Que Fahey n’ai plus été capable de jouer ainsi ou que cette nouvelle économie de gestes ait été délibérée… La question restera sans doute à jamais irrésolue. L’aspect « désertique » de l’art du guitariste s’en trouve encore accentuée. J’en parlais à propos du live à la radio allemande, On Air : les déserts sont loin d’être des vides. Au fil des écoutes, de l’écoute, il faut l’admettre, aussi : ces pièces drastiquement dépouillé finissement par « prendre », une atmosphère méditative s’installe, retient. Musique isolée, et qui isole, mais ne ferme rien. Les lignes de progression, de mouvements, les rythmes – mélodies courbes, trajectoires – trouvées dans les musiques indiennes, l’abstraction prise à certains compositeurs classiques-contemporains, ramenées à une dimension bien plus terrestre, terrienne… folk, encore un fois, tendent et animent toujours ces espaces. Il se passe peu – mais tout est sensible. Fahey semble rendre à d’autres ce que dans sa musique ils avaient trouvé – comme point de départ, une idée, une inflexion libératrice. Les angles et le sens de l’assèchement – ou du déluge, pour d’autres – d’un Derek Bailey, d’un Loren Mazzacane Connors (un morceau lui est d’ailleurs dédié sur Red Cross), peut être d’un Marc Ribot, d’un Fred Frith… (D’un Richard Thompson ? D’un… Jandek ?). Parfois aussi, Fahey s’entoure – ici, une plage en trio. Drôle de pièce, un peu noise, « forme libre », avec un orgue glissant ses nappes, ses textures, entre des lignes, des strates cassées, friables, mais nettes. Avant que tout s’achève en un moment de drone et d’arpèges clairs, espacés, ampleur faible mais son limpide. Étrangement apaisant. Étrangement nocturne – ou plutôt, l’atmosphère d’un soir qui tombe, s’épaissit, l’heure où les ombres boivent le monde. La nuit allait bientôt avaler John. Certes, l’homme, là, semble déjà bien affaibli. Il semble qu’il ne cherche à rien cacher. On y entend pas non-plus une panique de la chute, de son imminence sue.
Dans le même esprit, Dioneo vous recommande...
dernières écoutes
Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Hitomi" en ce moment.
tags
Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Hitomi".
notes
Note moyenne 1 vote
Connectez-vous ajouter une note sur "Hitomi".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Hitomi".