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Strawberry Studios, Manchester, juillet/août 1989 par Richard Scott ; Banni Studio, Madras, janvier 1986 par MK Majeed ; The Barge Studios, Londres, novembre 1982 par Alan Barson. Produit par Steve Coe, arrangement Sheila Chandra.
S.S.R. Krishnan (mridangam sur Escher’s Triangle), Shankar Ganesh Orchestra (ghatam, morcing, mridangam), Paul James (shehnai, sax soprano), Dinesh (tablas, congas), Himangu Goswarmi (voix sur The Dream), Steve Coe (frottements de main, gongs, cloches, zings, drones, cabassa, voix basse, tambura éléctrique), Sheila Chandra (« expression vocals », bols, konnonol, sagram akar, voix parlée et « tenue »).
Dommage, Sheila. Oui, dommage. Parce qu’à chaque fois je me dis la même chose : "Cette fois-ci c’est la bonne". Parce qu’elle a tout pour elle : de belles ambitions, la curiosité, le goût de l’expérimentation, des tentatives. Un amour des folklores qui ne se cantonne pas à l’exploitation d’une vague couleur. La connaissance des musiques indiennes (hindoustani et carnatiques, savantes et populaires) certes, mais aussi celle des vieux chants gallois, irlandais, écossais. Une certaine érudition quand on vient aux folklores de l’Imaginaire, aux traditions marginales. Elle aime Fairport Convention et Buffy Sainte-Marie, c’est dire. Elle a dû écouter Laurie Anderson aussi, à en juger par son usage des voix superposées en nappes, articulées en strates. Et sa technique à elle est variée, irréprochable, précise et renseignée. Seulement voilà : on est encore une fois déçu ! Toujours trop ou trop peu. Entre deux chaises, le coup, plutôt que droit au but. D’un côté on trouve de jolies pièces de pop légères, pas loin de la face glorieuse de Bollywood (car il y en a une ). La première version de Shanti, Shanti, Shanti par exemple, percussions/voix/reverb, dosée juste comme il faut pour échapper au mauvais kitsch. The Struggle (Slagverk mix), basé sur les bols, ces figures rythmiques chantées par les apprentis percussionnistes et qui reproduisent les différentes attaques et résonances des peaux (en onomatopées). Le très court et proprement merveilleux Konnokol Al Dente, qui déploie la même technique a capela (on peut d’ailleurs noter que la chanteuse développera cette manière sur ses disques à venir, notamment ses albums sur Real World, pour un rendu toujours très séduisant). Mais à côté de ça on subit d’affreuses pièces incroyablement datées, dignes de la pire variété exotique estampillée fin 80 (The Struggle/The Dream, horrible). Et surtout, au milieu, tous ces morceaux qui hésitent entre spiritualisme ridiculement solennel et pop sans épaisseur, pour un résultat vaguement New Age ou Lounge-Buddah-Bar du plus tiède effet. Du presque réussi qui gâche de belles idées (Lament of McCrimson/Song of the Banshee, tentative de fusion celto-indienne diluée par une reverb cette fois envahissante, enlaidie par un drone synthétique absolument toc). Du pratiquement expérimental qu’un je-ne-sais-quoi empêche de prendre tout à fait (Escher’s Triangle, trop de delay sur la percu peut-être, ou le lissage trop parfait des voix : on dirait des nappes de synthé). Du Enya quand-même un peu amélioré (One, Mecca). Bref : de la world bien foutue, pas mal produite mais rien de plus que "de la world". Une musique de nulle part qui ne parvient pas à nous emmener ailleurs. Rien d’affreux mais presque rien qui demeure une fois revenu le silence. Du "À essayer mais bon". Alors vraiment... Dommage. Une prochaine fois peut-être ?
note Publiée le mercredi 25 juin 2008
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