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Sheila Chandra › Roots and Wings

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Dioneo      jeudi 21 juillet 2022 - 14:22

11 titres - 49:25 min

  • 1/ One
  • 2/ Shanti, Shanti, Shanti
  • 3/ Roots and Wings (Traditional mix)
  • 4/ The Struggle (Slagverks mix)
  • 5/ Lament of McCrimson/Song of the Banshee
  • 6/ Mecca
  • 7/ Roots and Wings (Original Madras mix)
  • 8/ Konnonol Al Dente
  • 9/ Escher’s Tirangle
  • 10/ The Struggle/The Dream
  • 11/ Shanti, Shanti, Shanti

informations

Strawberry Studios, Manchester, juillet/août 1989 par Richard Scott ; Banni Studio, Madras, janvier 1986 par MK Majeed ; The Barge Studios, Londres, novembre 1982 par Alan Barson. Produit par Steve Coe, arrangement Sheila Chandra.

line up

S.S.R. Krishnan (mridangam sur Escher’s Triangle), Shankar Ganesh Orchestra (ghatam, morcing, mridangam), Paul James (shehnai, sax soprano), Dinesh (tablas, congas), Himangu Goswarmi (voix sur The Dream), Steve Coe (frottements de main, gongs, cloches, zings, drones, cabassa, voix basse, tambura éléctrique), Sheila Chandra (« expression vocals », bols, konnonol, sagram akar, voix parlée et « tenue »).

chronique

  • hindi pop>if bolly would, bolly should

Dommage, Sheila. Oui, dommage. Parce qu’à chaque fois je me dis la même chose : "Cette fois-ci c’est la bonne". Parce qu’elle a tout pour elle : de belles ambitions, la curiosité, le goût de l’expérimentation, des tentatives. Un amour des folklores qui ne se cantonne pas à l’exploitation d’une vague couleur. La connaissance des musiques indiennes (hindoustani et carnatiques, savantes et populaires) certes, mais aussi celle des vieux chants gallois, irlandais, écossais. Une certaine érudition quand on vient aux folklores de l’Imaginaire, aux traditions marginales. Elle aime Fairport Convention et Buffy Sainte-Marie, c’est dire. Elle a dû écouter Laurie Anderson aussi, à en juger par son usage des voix superposées en nappes, articulées en strates. Et sa technique à elle est variée, irréprochable, précise et renseignée. Seulement voilà : on est encore une fois déçu ! Toujours trop ou trop peu. Entre deux chaises, le coup, plutôt que droit au but. D’un côté on trouve de jolies pièces de pop légères, pas loin de la face glorieuse de Bollywood (car il y en a une ). La première version de Shanti, Shanti, Shanti par exemple, percussions/voix/reverb, dosée juste comme il faut pour échapper au mauvais kitsch. The Struggle (Slagverk mix), basé sur les bols, ces figures rythmiques chantées par les apprentis percussionnistes et qui reproduisent les différentes attaques et résonances des peaux (en onomatopées). Le très court et proprement merveilleux Konnokol Al Dente, qui déploie la même technique a capela (on peut d’ailleurs noter que la chanteuse développera cette manière sur ses disques à venir, notamment ses albums sur Real World, pour un rendu toujours très séduisant). Mais à côté de ça on subit d’affreuses pièces incroyablement datées, dignes de la pire variété exotique estampillée fin 80 (The Struggle/The Dream, horrible). Et surtout, au milieu, tous ces morceaux qui hésitent entre spiritualisme ridiculement solennel et pop sans épaisseur, pour un résultat vaguement New Age ou Lounge-Buddah-Bar du plus tiède effet. Du presque réussi qui gâche de belles idées (Lament of McCrimson/Song of the Banshee, tentative de fusion celto-indienne diluée par une reverb cette fois envahissante, enlaidie par un drone synthétique absolument toc). Du pratiquement expérimental qu’un je-ne-sais-quoi empêche de prendre tout à fait (Escher’s Triangle, trop de delay sur la percu peut-être, ou le lissage trop parfait des voix : on dirait des nappes de synthé). Du Enya quand-même un peu amélioré (One, Mecca). Bref : de la world bien foutue, pas mal produite mais rien de plus que "de la world". Une musique de nulle part qui ne parvient pas à nous emmener ailleurs. Rien d’affreux mais presque rien qui demeure une fois revenu le silence. Du "À essayer mais bon". Alors vraiment... Dommage. Une prochaine fois peut-être ?

note       Publiée le mercredi 25 juin 2008

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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    Et sinon, je découvre aussi l'existence du "Syndrome de la bouche brûlante" (glossodynie), dont elle est apparemment atteinte depuis 2009 - ce qui fait qu'elle ne peut plus chanter ni même parler ou rire... Ça n'a pas l'air rigolo, c't'affaire !

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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    Tiens, ressorti celui-là ce matin... Je ne renie pas mon propos global d'alors mais - outre que n'écrirais plus la chronique pareil, quatorze ans plus tard (... eh ... oui), je trouve le ton un poil condescendant avec le recul - je nuancerais ou préciserais quelques trucs. Principalement : ce n'est finalement pas tellement le côté "fusion" qui fait que j'accroche différemment, selon les morceaux, mais plus un truc d'un ordre esthétique plus large. Simplement un traitement du son qui rend par moments tout un peu trop "abstrait" à mon goût - enfin, le choix sans doute délibéré (et elle fait bien ce qu'elle veut, hein) de tirer vers ça, l'option "spiritualiser = désincarner". Au fond si Lament of McCrimson/Song of the Banshee me plaît moins que d'autres morceaux par exemple, c'est plus pour le côté "on amidonne la manière pour bien souligner le côté tragique", le côté "en costume" (je ne sais pas si c'est clair) que parce qu'elle use de techniques de chant "indiennes" et "celtiques" en même temps, leur trouve des connivences qui méritent qu'on les noue ensemble.

    Et ailleurs ; je trouve maintenant que ça marche, d'ailleurs, cette approche "on clarifie/rigidifie" les lignes. Sur Mecca, par exemple, que je n'aimais pas à l'époque mais dont le côté "c'est tellement géométrisé que ça en devient étrange, un peu flippant" est passé tout seul, ce coup. En gros, ça m'a plus fait penser cette fois à Jocelyn Pook (celle de Flood, je n'aime pas tout ce que j'ai pu entendre d'elle non-plus...) qu'à l'Harmonic Choir de David Hykes, qui m'a toujours glissé dessus au bout de quelques minutes/mesures, par exemple. J'ai aussi pensé à nouveau à Laurie Anderson - citée dans la chro, déjà, sur les passages où ça me cause, et à... Des trucs au synclavier genre Art of Noise dans leurs moments qui ont le moins bien vieilli, sur les passages où ça me cause moins.

    Ceci dit je remonte la note d'une boule, même - parce que oui, hein, c'est un bon disque d'expé-pop, et que des pistes comme The Struggle (Slagverks mix) restent tout simplement excellents.

    Note donnée au disque :       
    CeluiDuDehors Envoyez un message privé àCeluiDuDehors
    On est d'accord! Je voulais juste dire par la que c'etait moins rigide que la distinction simpliste savante/populaire (musicalement, je ne parle pas de castes etc...), apres niveau social, effectivement il y a une difference de taille, certainement plus extreme que dans les pays occidentaux!
    kualgretfa Envoyez un message privé àkualgretfa
    Pas exact ce qui tu dis Monsieur Dehors. Les "light classical" (bajhan, thumri, ghazals etc...) font aussi partie de la musique classique. Les musiques populaires indiennes sont celles qui ont une spécificité régionale et jouée par des basses castes, qui utilisent des versions simplifiées des ragas (folklore du Rajasthan, Bauls du Bengale...). J'adore tout autant. Il y a une troisième catégorie, c'est la musique indienne rituelle (semi-savante, que j'ai eu la chance d'entendre sur place). Enfin il y a la pop hindi (sorte de world/pop qui utilise des bribes de ragas aussi et parfois quelques bidouilles électroniques pour les djeuns cool locaux). Donc la distinction existe réellement: un homme de la tribu Bhopa (caste très basse) qui m'a appris son instrument, ne connaissait pas les ragas et la musique classique; à l'inverse ceux qui pratiquent la musique classique méprisent souvent la musique populaire folklorique...... Voilà pour l'essentiel! Mode>"Pedant"[=OFF] également.
    CeluiDuDehors Envoyez un message privé àCeluiDuDehors
    Mode>"Pedant"[=OFF]