Windir › 1184

6/6 et pourtant, " 1184 " n'atteint pas la puissance harmonique de son prédécesseur, " Arntor ", adjugé pourtant à 5/6. Il y avait dans ce 5/6 quelquechose d'injuste, cette même chose que l'on retrouve dans ce 6/6. A savoir que l'on prie Satan, Odin, ou Dieu si c'est lui qu'il faut pour que Valfar nous ponde le 4ème Windir comme la synthèse de ses deux dernières prouesses. Mais puisque que la chronique d' " Arntor " est disponible en lieu et place… faisons celle de " 1184 ". D'abord ce n'est plus un one-man-band que nous avons là, même si Valfar s'occupe encore de tout composer (les arrangements sont co-signés avec le bassiste). Toujours multi-instrumentiste, Valfar laisse pourtant la place à un clavier, un lead et une guitare rythmique, un bassiste, et le bon vieux Steingrim. Que joue-t'il alors ? Plus de guitares, plus de basses, plus de synthés, des programmations et de l'accordéon. Car chez Windir, maturité ne veut pas dire sobriété. C'est toujours aussi riche, aussi truffé de bonnes choses, et la diversité des rythmes, des structures et des sons s'accroît une fois de plus, depuis l'album dernier. Les guitares rythmiques sont plus heavy, leurs sons rejoignent en cela celui de la lead. Les deux rythmistes, aussi, se promènent plus volontiers vers la pêche plus directe d'un bon vieux rythme 130. Mais le black souffle encore, la voix, plus inspirée qu'avant dans ses lignes, de Valfar, s'écorche encore. Les chants clairs sont excellents, Viking et Héroïques et très bien composés. Côté claviers, Valfar n'a toujours pas l'intention de tomber dans le sympho de base, il persiste et signe dans ses sons étrangers, ces coups d'espaces, et ses patterns qui tournent, au bord de la musique synthétique (les dernières minutes de " journey to the end " !). Et encore une fois, il fait mouche, maîtrise cette pluralité vers son seul univers, et la pochette ne ment toujours pas. Cette richesse supplémentaire dans les structures et rythmiques s'accompagne également d'une nouvelle ouverture mélodique, comme si ça ne suffisait pas. Le médiéval est plus présent, le folklore, la fête… franchement, je ne me sens pas le courage : l'identité mélodique de Windir est incontestable, et croissante, voilà tout ! L'injustice du 6/6, face à un tel bijou de metal, où est-elle ? Elle est dans ce petit manque d'ampleur purement harmonique (et mélodique) comparé à " Arntor ". Mélodies plus riches, plus cultivées, harmonies plus riches aussi… mais un peu moins amples, elles vous prennent moins les tripes. Le son est techniquement encore supérieur, mais ce n'est plus le Grieghallen… Alors " 1184 " aussi mérite le 5/6 ? Non, ni l'un ni l'autre en fait, mais comme je l'ai dit sur le premier album, et la boucle est bouclée : qui aime bien châtie bien, et moi, j'adore Windir… et je me dis que peut-être, le 4ème album s'il sort un de ces jours, va atteindre ces sommets dont on n'osait pas rêver avant d'entendre Windir. Et pour croire à ce progrès, je progresse dans les notes…