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Studio Bobine, Belgique, 1984
Daniel Denis (percussion), Alain Rochette (pianos, synthétiseurs), Roger Trigaux (guitares), Ferdinand Philippot (basse), Marie-Anne Polaris (chant)
"Triskaidekaphobie" et "Le Poison Qui Rend Fou" ont fait l'objet d'une réédition couplée sur un seul cd en 1989, publié par Cuneiform
En surface, peu ou presque pas d'éléments sources de changement pour cette seconde livraison de Present. Pourtant, après de nombreuses écoutes appliquées, "Le Poison Qui Rend Fou" se révèle être un album plus complexe dans son agencement et plus introverti que son prédécesseur, sans forcément concéder du terrain au culte de la noirceur pour la noirceur dans un souci d'esthétique calculateur qui serait vide de sens. Si l'habillage est le même - preuve en est : la réunion des deux albums sur un seul disque et l'enchaînement de leurs titres ne souffrent d'aucun accroc - le second album de Present apparaît comme moins viscéral. Les pièces inquiétantes bâties autrefois autour de trois fois rien ("Repulsion") cèdent leur place à des morceaux au champ d'exploration plus vaste et qui s'entêtent à creuser dans la chair ce qui dérange jusqu'à nous en retourner les entrailles. Fouillé et référentiel, "Le Poison Qui Rend Fou" est peut-être l'album le plus belge jamais enregistré ! Je dirais même plus : avec l'apport de la chanteuse Marie-Anne Polaris sur la plage d'ouverture, on est à deux doigts de faire la grimace tant sa voix haut perchée provoque horripilation ou fascination selon que l'on soit ou non adepte d'une certaine forme de masochisme audiophile. L'entendre improviser non sans humour "Il était un petit navire" sur une rythmique qui ne s'y prête pas nous renvoie à Cos et autres Aksak Maboul, formations cousines ayant elles aussi perdus quelques neurones dans l'aventure pour céder à l'appel de la folie. Moins animal et instinctif que ne l'était "Triskaidekaphobie", "Le Poison Qui Rend Fou" demeure une des clefs de voûte essentielles à l'édification de leur légende, et ce avant une longue traversée du désert. Mais je laisserais le soin à un des jeunes loups de notre fine équipe de parler du regain de certitudes dont le groupe fera preuve à la fin des années quatre-vingt dix à l'entame d'un nouveau tour de piste, plus constant et, à fortiori, bien plus cohérent encore.
note Publiée le jeudi 28 juin 2007
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