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Tim Buckley › Starsailor
- 1989 • Rhino R2 70360 • 1 CD
9 titres - 35:59 min
- 1/ Come Here Woman (4:11)
- 2/ I Woke Up (4:05)
- 3/ Monterey (4:31)
- 4/ Moulin Rouge (1:58)
- 5/ Song to the Siren (3:28)
- 6/ Jungle Fire (4:39)
- 7/ Starsailor (4:35)
- 8/ The Healing Festival (3:15)
- 9/ Down by the Borderline (5:17)
informations
Californie, USA, 1970
line up
Maury Baker (timbale), John Balkin (basse), Tim Buckley (guitare douze cordes, chant), Bunk Gardner (flûte alto, saxophone ténor), Lee Underwood (guitare, piano électrique, orgue), Buzz Gardner (trompette)
chronique
- psychédélique
Esbrouffe intellectuelle gratuite ou, au contraire, étalage impudique et sincère d'un être hypersensible, le débat fera sans doute rage pendant longtemps encore. En tout cas, et même si j'ai bien entendu mon avis sur la question, tout le monde s'accordera pour dire que "Starsailor" est un trip. Un putain de trip. C'est ici que vous trouverez "Song to the Siren", cette chanson incroyable que les gens de notre génération ne connaissent que grâce à la reprise de This Mortal Coil. Mais mis à part le petit interlude amusant de "Moulin Rouge" qui le précède, ce sont là les deux seuls titres de l'album qui peuvent encore à ce stade revendiquer une quelconque filiation avec les travaux passés de Tim Buckley. Car partout ailleurs, l'album explose dans un spectre coloré semblable à celui qui agressait la rétine de Bowman filmée en gros plan dans la dernière demi heure de "2001, A Space Odyssey". Ce n'est plus du folk. Ce n'est même plus du jazz. Qu'est-ce que c'est au juste ? C'est un enchevêtrement de délires acides où les structures - quand il y en a encore - se dispersent, vont et viennent, se rejoignent pour mieux se fuir, dans un tintamarre psychédélique sans précédent. Flamenco abstrait d'un univers parallèle qui ferait se percuter les mondes riches et contrastés de Carla Bley et Don Van Vliet ("Come Here Woman"). De façon radicale, cuivres, guitares, claviers électriques et batterie apportent une densité demeurée jusqu'ici étrangère dans son développement. Le batteur, parlons-en ; bien que non crédité, on pense méchamment à Arthur Tripp (Zappa) ou au mieux à John French (Captain Beefheart) de par son jeu brisé et swing à la fois. Tim Buckley hurle comme un damné sur "Monterey", "Jungle Fire" ou "The Healing Festival". Une chute douloureuse dans les affres de la demence ou de l'enfer. Et puis il y a la plage titre, où Buckley est seul avec sa voix, son écho, sa souffrance. Un ange déchu que la douleur des blessures transforme en prière sans espoir. S'il y a un lien évident à faire avec l'imbuvable groupe anglais actuel qui s'est approprié le nom de ce disque magistral, je vous rassure tout de suite : la comparaison s'arrête là. Starsailor, le groupe, a lui aussi, on le sait, voulu se raccrocher à la comète Jeff Buckley sans pour autant s'en être jamais montré capable. Mais "Starsailor", le disque, est une galaxie si éloignée de notre système solaire que même dans sa large ellipse "Grace" ne pourra jamais l'atteindre.
note Publiée le mardi 13 décembre 2005
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Note moyenne 27 votes
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- SEN › Envoyez un message privé àSEN
C'est surtout que sa maison de disque lui a demandé de faire des trucs plus commercial ^^
- Aladdin_Sane › Envoyez un message privé àAladdin_Sane
Le dernier disque expérimental de Tim Buckley. Après cette pépite, qu'y avait-il à rajouter ? Rien. C'est probablement pour ça qu'il est parti dans d'autres contrées musicales (voir Greetings from L.A.)
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- Aladdin_Sane › Envoyez un message privé àAladdin_Sane
Intemporel
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- Sigur_Langföl › Envoyez un message privé àSigur_Langföl
Merde. Je l'avais jamais noté celui-là. Un ovni, une étrangeté. Une voix sans équivalent. Splendide.
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- Klarinetthor › Envoyez un message privé àKlarinetthor
Dur de ne pas crier au chef d'oeuvre, il est bien plus fait pour me retourner et tourner en boucle que Lorca
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