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Tim Buckley › Lorca

cd • 5 titres • 39:36 min

  • 1Lorca09:59
  • 2Anonymous Proposition07:48
  • 3I Had a Talk with My Woman06:01
  • 4Driftin'08:12
  • 5Nobody Walkin'07:36

informations

Californie, USA, 1969

line up

John Balkin (basse, contrebasse, orgue), Lee Underwood (guitare, piano électrique), Carter C.C. Collins (congas), Tim Buckley (guitare douze cordes, chant)

chronique

  • psychédélique

"Happy Sad" a été marqué par l'écoute intensive de Miles Davis, Roland Kirk et Charles Mingus, entre autres. "Lorca" est l'enfant d'autres écoutes mais d'une toute autre nature. Buckley se plonge alors dans Xenakis, Subotnick, Stockhausen, Cage et découvre, au travers de Berio, Cathy Berberian. De quoi lui donner de la suite dans les idées. "Lorca" va donc s'aventurer un pas plus loin encore, sur des territoires que Buckley fût le seul à explorer dans le cadre de la pop à cette époque. Rien que pour sa plage titre, ce quatrième album solo vaut largement le détour. Buckley chante, mais il fait bien plus que cela ; ses cordes vocales deviennent un instrument à part entière et s'adonne à une gymnastique bluffante pour les uns, horripilante pour les autres. Seulement accompagné par un orgue dont le pas conquérant ne peut qu'engendrer l'effroi, ce titre, qui ne ressemble à aucun autre, peut se définir en dix minutes d'épouvante suspendues dans le vide. Assez en tout cas pour faire de "Lorca" l'album le plus sombre de l'américain. De quoi se demander aussi si, d'une manière ou d'une autre, Buckley n'est pas également tombé par hasard sur l'album du même nom réalisé des années plus tôt par la française Jacqueline Danno - chroniquée ici même - et qui véhicule exactement la même atmosphère morbide avec exactement la même économie d'effets... "Lorca" serait un album vraiment irréprochable si la différence de qualité entre ses divers titres n'était pas si marquée. Bien que réussis, "I Had a Talk with My Woman" ou le rock plus léger de "Nobody Walkin'" passent presque pour ainsi dire comme des titres bouche-trous, en tout cas pas nécessairement à leurs places ici. Les longues complaintes solitaires de "Anonymous Proposition", discrètement jazzy, et "Driftin'", aux accords souvent douteux, sont les deux seuls autres titres à renouer avec ce sentiment d'angoisse et d'oppression véhiculée par la plage titre, tout en continuant à s'adonner à cette facette improvisée qu'il affectionne particulièrement. Un album déjà très personnel dans son approche mais plus que tout très intimiste.

Bon
      
Publiée le mardi 13 décembre 2005

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Note moyenne        9 votes

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

C'est vrai qu'il est particulier cet album, même dans la discographie de TB

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Il prend vraiment son temps pour imbiber son auditeur. Je dois bien l'écouter depuis 20 ans. Il est toujours un Autre. A partir de "Driftin'", on peut un peu se raccrocher aux branches entremêlées de la chose mais il est vraiment en déséquilibre/rattrapage constant. Pour rebondir sur un commentaire de Dioneo. sur "Happy Sad", je le trouve plus barré que "Starsailor" de mon coté, peut-être car moins abouti à mes oreilles. Mais surtout moins "cathartique". A aucun moment il ne veut soigner quoique ce soit, ce disque. Ces "orgue/clavier" sur "Lorca", un cauchemar tout de velour.

Note donnée au disque :       
kranakov Envoyez un message privé àkranakov

Quoi de mieux comme bande-son pour la première prise d'un hallu puissant ?

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Moins harsh-HelL-S-D-Berberian que Starsailor, c'est sur, moins hors d'ici. Mais quoi...

L'émotion, la chaleur qui raconte son histoire mot à mot sans écorner son nom, son secret ; sans rien révéler, au final, sans rien oublier.

Coule en moi, cette gnôle parfumée, infuse les arômes chauffés assez près de la flamme.

Dedicated to.

(Donc ni 4 ni 5, pas cette fois).

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Ayler Envoyez un message privé àAyler
Un disque difficile, qui prépare le chemin de "Starsailor". Moins rythmique, plus minimaliste, et il faut le dire - à mon sens - moins abouti. Mais l'expérience est osée et vaut le détour, ne serait-ce que pour "Driftin'".
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