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Tim Buckley › Greetings from L.A.

7 titres - 39:38 min

  • 1/ Move with Me (4:52)
  • 2/ Get on Top (6:33)
  • 3/ Sweet Surrender (6:47)
  • 4/ Nighthawkin' (3:21)
  • 5/ Devil Eyes (6:50)
  • 6/ Hong Kong Bar (7:08)
  • 7/ Make It Right (4:07)

informations

Far Out Studios, Hollywood, Californie, USA, 1971

line up

Tim Buckley (guitare douze cordes, chant), Jesse Ehrlich (violoncelle), Venetta Fields (chœurs), Harry Hyams (alto), William Kurasch (violon), Joe Falsia (guitare), Kevin Kelly (piano, orgue), Chuck Rainey (basse), Reinhold Press (basse), Paul Ross Novros (saxophone), Eugene E.Siegel (saxophone), Ed Greene (batterie), Carter C.C. Collins (congas), King Errison (congas), Louis Kievman (violon), Robert Konrad (violon), Ralph Schaffer (alto), Clydie King (choeurs), Maxine Willard (chœurs)

chronique

  • blue eyed soul

La complainte de l'artiste maudit et incompris, c'est un plan tellement bateau, ressassé des centaines et des centaines de fois, qu'on a bien du mal à y croire vraiment. Pourtant, tout porte à croire que Tim Buckley a en effet été réellement très affecté par le paradoxe lié au métier de musicien professionnel. Pouvoir trouver la voie idéale qui permettrait d'assouvir à la fois et ses ambitions personnelles et celles, plus terre à terre, placées en vous par la maison de disque qui vous publie n'est pas chose aisée. Et en dépit de quelques concessions, Tim n'y est jamais vraiment parvenu. "Greetings from L.A." pourrait s'interpréter comme un aveu d'échec puisqu'il interrompt brutalement l'introspection entreprise depuis "Happy Sad". Et si, en effet, le changement est profond, le contraste violent, ce septième album renferme malgré tout quelques dernières pièces de bravoure qu'il serait injuste de bouder, bien supérieures de toute façon à ce qu'il enregistrera par la suite sur "Sefronia" ou le cynique "Look at the Fool". "Move with Me" nous plonge d'emblée dans une soul calibrée pour les stations californiennes, mais si le feeling est là - en grande partie grâce au groupe - tout cela paraît bien anecdotique. Encore faudrait-il que l'artiste puisse y inclure ses déviances, chose qu'il ne fait pas par exemple, ou si peu, sur un titre comme "Nighthawkin'" où même la chorale ne semble pas crédible. Heureusement, Tim se laisse aller plus franchement sur d'autres chansons aux airs plus conventionnels, comme "Get on Top", à la rythmique haletante en bout de course, nous rappelant encore à quel point il fût un vocaliste exceptionnel, et ce même si, à ce stade Buckley ne nous dit plus grand chose d'intéressant. Mais bon, il a décidé de jouer le jeu, donc on sait à quoi s'en tenir. Pour conclure, du premier volet de cette trilogie ultime, on retiendra avant toutes choses le magnifique "Sweet Surrender", héritant d'arrangements pour cordes, et le plus étrange "Hong Kong Bar". Sa chaleur communicative en fait son "Morrisson Hotel" en quelque sorte. Mais en dépit de tous ses efforts, il ne parviendra plus jamais à renouer avec le succès. Si ce n'est à titre posthume.

note       Publiée le mardi 13 décembre 2005

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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C'est manifestement sacrément voulu, vu que sir deux autres photos au revers (ou dedans, je l'ai plus à portée de main, là), il porte/tiens à la main un masque à gaz, évoquant encore plus le même smog ! (Ce qui peut faire soupçonner un certain degrés d'ironie du titre, tiens...).

Message édité le 24-12-2023 à 18:01 par dioneo

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nicola Envoyez un message privé ànicola

La carte postale de la pochette donne sacrément envie d’aller faire un tour à Los Angeles. N’est-ce pas ?

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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En passant, tiens : je trouve que ce disque vaut aussi par son mélange de totale innocence qui menace de tourner au romantisme nunuche (Making love to you Darlin'/Was like a moonlight on the shore... Hum, bon) et de pure grivoiserie non-filtrée. Comme si le mec tentait de cramer l'amour idéal, l'espèce d'Absolu (pour le coup romantique au sens historique/littéraire, celui issu du dix-neuvieme siècle) célébré sur Lorca/Starsailor en noyant tout ça sous les fluides libidineux. Sauf que - on ne se refait pas, comme dit la proverbiale expression ? - les deux, finalement, cohabitent, et que oui, ça fout par moments une ambiance vraiment étrange (Hong Kong Bar, comme souligne dans la chro), ou parfois simplement débordante de tout (Sweet Surrender oui, encore, mais aussi Make It Right, je trouve, complètement vibrante, excessive, sous ses airs de chanson rhythm and blues simplement égrillarde... Et je ne dis pas ça seulement pour les paroles un poil BDSM du truc, ou juste "maso" comme quelqu'un d'autre soulignait il y a un moment...). Album qui tente très fort d'affirmer le non-platonique, donc - et qui à ce titre, sur ce point précis, est atteint sans doute à une autre forme de pleine sincérité que les précédents ! (Au sens où c'est le côté "queutard" de Buckley qui ressort là, qui est mis en avant mais attention, qu'on me comprenne bien hein, j'ai toujours eu l'impression que ses disques "poète de l'amour cosmique" sont tout aussi sincères, ni plus ni moins des constructions que celui-là, sur des bases ni plus ni moins "vraies"...).

Note donnée au disque :       
Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Tiens, j'allais dire "c'est un peu son Morrison Hotel/L.A. Woman en fait, ce disque", et je rends compte que Proggy l'avait effectivement écrit (enfin, pour Morrison Hotel) dans sa chro, (et que Rasti appuyait là-dessus aussi dans son com)... Bon, après, pour moi ça n'a pas du tout de nuance péjorative - pour Proggy je ne sais pas, hein - vu que ces deux albums sont sans doute ceux que je préfère des Doors (en tout cas ceux que j'ai aimé un peu toujours alors qu'entre ce groupe et moi, ça a longtemps été en dents de scie, accidenté, disons, la relation...).

Bon, et même comparaisons à part, en fait, je l'aime plutôt beaucoup, ce Greetings, certes moins extrême sur la forme que Starsailor (que j'adore) ou Lorca (que j'ai moins écouté mais que je trouve merveilleux aussi) mais pas du tout vide de substance. Complètement obsédé, aussi, c'est vrai, ça a été souligné avant. Mais oui, aussi : Sweet Surrender, dediou !

Message édité le 23-12-2023 à 20:26 par dioneo

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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Je découvre cette facette du Tim, après avoir été initié via ses premiers enregistrements en concert quand il faisait de la folk bien pleine de notes et ces disques formidablement pétés du bulbe et très puissants qui suivirent, méga planants et tristes. Là oui c'est funk/soul/ça remue du popotin, mais y a toujours cette voix sortie d'ailleurs. Quel gus. Oui, en lisant la chro, je me rappelle aussi les Doors dans le style rock qui bouge le cul... et bien imbibé de substances.