Corpus Delicti › Obsessions

Un disque rayé qui tourne tristement en intro...Après des mois de tournée aux USA, les Corpus Delicti sont de retour en France pour enregistrer ce qui sera leur chant du cygne. L'ambiance est loin d'être au beau fixe entre les membres du groupe et le split semble imminent. Est-ce ce qui confère à 'Obsessions' cette tension tragique et poignante ('Motherland') ? Comme dans un dernier sursaut, les musiciens mobilisent leur savoir-faire pour délivrer ces quelques titres, derniers témoins d'un talent qui aura fait d'eux l'un des porte-paroles de la scène dark française à l'étranger. La recette est toujours la même, un savant mélange d'influences batcave à la Bauhaus et de cold wave dans la lignée Siouxsie, The Cure ('Appealing skies'), avec une très légère touche Mission sur la ballade 'The drift'. Si la noirceur et le désespoir sont bien en rendez-vous, c'est pourtant la tristesse qui me paraît le sentiment dominant sur ce disque hanté à souhait, un beau disque qui permettra à Corpus Delicti de quitter la scène la tête haute sur un sans-faute avant que certains de ses membres ne fassent naufrage au sein d'improbables projets indus et pop (Corpus, Kuta). C'était une belle aventure en tous les cas.