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Arvo Pärt (1935) › Tabula rasa - Cantus - Fratres

  • 1984 • Ecm ECM 1275 • 1 CD

4 titres - 55.02 min

  • 1/ Fratres pour violon et piano 11.24
  • 2/ Cantus in memory of benjamin britten 5.00
  • 3/ Fratres 11.49
  • 4/ Tabula rasa 26.26

informations

Enregistrements ; Fratres pour violon et piano : octobre 1983, Basel ; Cantus : janvier 1984, Stuttgart ; Fratres : février 1984, Berlin ; Tabula Rasa : novembre 1977, Bonn, enristrement live par la Radio Ouest-Allemande, Cologne). Produit par Manfred Eicher.

Ce disque est la référence inévitable des œuvres gravées… Kremer, bien sûr, qui s’y montre une fois de plus Le violoniste contemporain, Jarrett, parfait dans ce registre plus rare, ainsi que les prestation de l’aguerri Russell Davis et du subtil Sondeckis. Je n’ai jamais eu la curiosité de chercher d’autres interprétations, et ceux qui connaissent celle-ci me comprendront sans doute...

line up

Dennis Russell Davies (direction (Staatsorchester)), Keith Jarrett (piano sur 1), Gidon Kremer (violon sur 1 et 4) ; Tatjana Grindenko (violon sur 4) ; Alfred Schnittke (piano préparé sur 4) - Cantus : Staatsorchester Stuttgart ; Fratres : The 12 Cellists of the Berlin Philharmonic orchestra ; Tabula Rasa : Lithuinian Camber orchestra ; Saulus Sondeckis (direction)

chronique

  • musique pour larmes-contemporain

Tabula rasa… cantus… fratres… Pärt… voici une des musiques les plus tristes qui soient. Une des plus pures, une des plus sages, une des plus belles… une des plus simples et des plus émouvantes… voici de quoi passer de l’autre côté, la route la plus lumineuse qui mène au désespoir… le grand portail sacré qui ouvre sur les océans de larmes nés du mal d’être humain. Pour ma part minuscule, il ne m’est pas possible d’écouter ce «Cantus» sans sombrer dans la souffrance, sans en vouloir à Dieu… sans haïr cette douleur qui s’enfonce sans scrupule en plein dans ma poitrine jusqu’à la faire craqueler sous sa pression salée. J’aimerai ne pas avoir à parler de musique… ne pas avoir à parler de violons, des cordes longues et terribles qui tapissent cette abîme de leurs basses graves et lentes, qui déchirent tout espoir par ses aigus d’horreur, pourtant si délicats dans leurs mélodies pures. Je vis difficilement la tension sourde et distante de Fratres comme je vis avec peine la condition humaine, ses coups presqu’inaudibles de basses implacables, les larmes de ses aigus lorsqu’ils daignent s’ouvrir… je vis dans la souffrance de n’être au fond personne, comme je traverse les limbes lourdes de ce Fratres de glace, aux émotions terribles… distillées en silence, par expressions infimes, la textures des cordes et l’indicible force des harmonies qui passent. Je pleure sur Tabula comme je ne supporte plus de me sentir si seul, j’en subis les minutes comme on subit la vie. Tout cela est si calme pourtant, si simple et lumineux… il y a des instants de musique merveilleuse ou les chants des violons dansent comme les oiseaux volent… Pärt n’en peux plus alors il regarde le ciel, le ciel une nouvelle fois, pour tenir et pour vivre, pour se saouler encore des splendeurs aériennes qui, je le crois moi aussi, sont le seul sens des choses. Mais Pärt n’en peux plus alors il tombe à genoux… et le violon se cabre, déchirant et terrible, sur les accents charbon et diffuseurs de mort des violoncelles puissants. Il semble durer des heures lorsqu’il parle tout seul… des larmes et puis des larmes et puis des larmes encore qui se succèdent sans heurts, car quitté par l’espoir, on ne craint plus la nuit… j’aimerai ne pas avoir à parler du violon mais des douleurs en moi qui pèsent sur cette musique… j’aimerai ne pas avoir à écrire ces longues lignes sur cette musique si belle car je ne suis pas capable de parler de ces choses, de ces souffrances en nous, de parler d’instruments, de style et de technique… j’aimerai ne pas avoir à parler de musique, car je ne suis pas capable d’en faire la description, d’en évoquer la forme, le contenu et le son: tout juste suis-je capable de l’entendre… et de ne pas mourir…

note       Publiée le dimanche 5 octobre 2003

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Vilain Barbu Envoyez un message privé àVilain Barbu

Ouais jsais pas j’ai livré ça tel quel, j’écoutais et c’est l’image que j’ai eue.

Je vois pas vraiment l’intérêt de mentir sur ce que ça m’a évoqué juste pour correspondre plus à ce quelqu’un d’autre pense quoi

Message édité le 09-02-2024 à 10:02 par Vilain Barbu

saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Tu devrais vraiment revoir tes critères de comparaison

Vilain Barbu Envoyez un message privé àVilain Barbu

Eh ben moi, jtrouve ça chiant.

Trop larmoyant, j’ai l’impression de voir un gamin rouler par terre et se forcer à pleurer.

Pourtant j’adore les trucs tristes… Je sais pas pourquoi là ça marche pas sur moi.

Par contre le piano préparé, ça sonne d’enfer ! Y a moyen que j’epérimente

Message édité le 08-02-2024 à 17:22 par Vilain Barbu

Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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Je parlais du disque pas du compositeur que je connais assez peu je dois dire…

Note donnée au disque :       
saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Je trouve au contraire qu'on en parle beaucoup trop, d'Arvo Part ! C'est extraordinaire, bien sûr, mais le tintinnabuli ça s'essouffle quand même très très vite, une fois sorti des 3 / 4 oeuvres importantes (dis le mec qui a une playlist de 30h sur Qobuz...)