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Grahame Bond › Love is the law

cd • 10 titres

  • 1Love is the law
  • 2Moving towards the light
  • 3Our love will come shining through
  • 4I couldn't stand it anymore
  • 5Sun dance
  • 6Crossroads of time
  • 7Bad news blues
  • 8Strange times, bad times
  • 9The Naz
  • 10The world will soon be free

extraits vidéo

informations

'The words of the songs on this album are of vital importance and should be listened to carefully. Grahame Bond had been a musician for 25 years and he makes the whole record a one-man revelation (...) Grahame's cabalistic knowledge was drawn upon to put the album together - making the record a lasting bond of Bond's extraordinary talent'

line up

Grahame Bond (chant, orgue, saxophone, basse, clarinette), Graham Bond (chant, orgue, basse, saxophone, clarinette),

Musiciens additionnels : Hal Blaine (batterie), Diane Stewart (choeurs)

chronique

Afficher ouvertement une passion pour les théories de Aleister Crowley n’est pas le meilleur moyen de s’offrir une respectabilité dans le milieu musical anglais surtout lorsque l’on est instable psychiquement, qu’on abuse des drogues, qu’on n’affiche pas un physique de jeune premier et que l’on peine à percer dans les hit-parades. La fin des 60’s n’est pas une excellente période pour Grahame Bond; son groupe, le Grahame Bond Organisation a fini par se disloquer après divers renvois, départs, qui ont vu les anciens coéquipiers obtenir ce fameux succès qui lui faisait tellement défaut au sein de leurs nouvelles formations (Colosseum, Cream…). Affecté, l’homme change, se laisse pousser les cheveux, s’enfonce dans l’occultisme, se met à porter des vêtements excentriques, se renferme. C’est aux USA qu’il part alors pour enregistrer son premier album solo. Bien que le doigté de Bond ne soit nullement à remettre en question, il y pourtant quelque chose de déséquilibré. Tout démarre pourtant très fort avec le morceau éponyme, une des plus belles chansons d’amour qu’il m’ait été donné d’entendre, un amour cosmique, éternel, aussi bien que intime fortement inspiré des principes de la Loi de Thélème. Bond et son orgue Hammond y sont magistraux sur des lignes énergiques mais emplies d’une mélancolie prenante, comme si le thème traité était tout simplement trop gros pour un coeur humain. On enchaîne sur des atmosphères plus bluesy avec renforts de choeurs féminins (qu’on ne me dise pas que Joe Cocker n’a pas tout piqué à Grahame Bond), efficace mais plus traditionnel en termes d’orchestrations. Je goûte davantage ‘Our love will comme shining through’ qui dans une certaine mesure rejoint quelque peu les Doors dans le jeu interlope, inquiétant, de l’orgue, les ambiances mystiques, soutenues par une rythmique jazzy en mouvements perpétuels sans esbroufe. Cette impression se ressent aussi sur ‘Crossroads of time’ évoquant de lointains échos des ambiances d’un ‘L.A.Woman’ (pourtant pas encore enregistré), un zeste de Ray Charles mais aussi la patte Bond avec un jeu en doigts à la J.S. Bach qui confère aussitôt une touche d’excentricité bienvenue. La fusion jazz/rock/blues fonctionne parfaitement sur d’autres chansons: ‘Moving towards the light’, ‘Strange times bad times’, même si elles sont moins imaginatives en termes de composition, reposant beaucoup sur l’excellence de l'orgue et du chant. Le souci est que sur un disque pas si long, un instrumental de remplissage tel que ‘The naz’ vole cinq minutes sans rien amener et agace même par un saxo intrusif pas spécialement intéressant, idem pour ‘Sun dance’ mieux achevé, plus court mais un peu gratuit. L’atmosphère s’assombrit heureusement légèrement sur l’ultime pièce, histoire de finir en beauté. ‘Love is the law’ porte beaucoup du futur de Bond en ses lignes. Son génie tout d’abord, l’Anglais enregistre tout tout seul avec uniquement un batteur et une choriste, son goût pour l’occultisme ensuite où on le sent exprimer une passion communicative, une sincérité touchante et une audace compositrice mais aussi une certain instabilité entre des pièces parfaitement maitrisées, exécutées, d’autres plus bancales, banales, comme s’il fallait remplir à tout prix le disque. Au final, un opus avec des moments d’une profondeur marquante mais qui clairement n’allait pas réconcilier Grahame Bond avec le succès. Quand on a écrit un aussi bel hymne que 'Love is the law', est-ce si important ? Oui.

note       Publiée le mardi 7 mars 2023

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    jacques d. Envoyez un message privé àjacques d.

    Ma note ? Un petit 007.....

    GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

    Ah merci Shelleyan ! Je trouvais que ma discographie était sous-représentée ici, même si je disais rien. Bon, inutile de préciser que je n'ai pas des souvenirs très précis de l'enregistrement, mais apparemment, il y avait Hal Blaine au Drums, ce qui n'est pas dégueu et pour Diane Stewart (Ah la belle Diane) ça mérite un check, ça remonte cette histoire ! Je tiens à préciser que l'ajout d'un 'e' à mon firstname était provisoire et ne concerne qu'une poignée d'albums ; pensée inclusive, envie d'élargir mon public ou d'emmerder la maison de disques, j'avoue avoir oublié la raison première.

    "Tout simplement trop gros pour un coeur humain", merci c'est vraiment une belle image.