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The Doors › L.A. Woman

cd • 10 titres

  • 1The changeling
  • 2Love her madly
  • 3Been down so long
  • 4Cars hiss by my window
  • 5L.A. woman
  • 6L'America
  • 7Hyacinth house
  • 8Crawling king snake
  • 9The wasp (texas radio and the big beat)
  • 10Riders on the storm

informations

Produit par Bruce Botnick et The Doors. Enregistré à The Doors Workshop, Los Angeles.

line up

John Densmore (Batterie), Robby Krieger (guitare), Ray Manzarek (piano, orgue), Jim Morrison (chant)

Musiciens additionnels : Jerry Scheff (basse); Marc Benno (guitare rythmique)

chronique

  • doorsien...

L'ultime album des Doors ("other voices" et "Full circle" n'étant pas considérés comme tels par le groupe lui-même) est sans doute l'objet le plus délicat à évoquer de la carrière du quatuor. En effet, testament de Morrison, ainsi cloturé par le sublime "Riders on the storm", album hétérogène et presque expérimental ("The wasp", "L'America"...), il est tout aussi typique des Doors avec des pièces comme "Hyacinth house" ou "Riders..." que révélateur de leur capacité à se fondre peu à peu dans un genre: le blues rock de "Changeling", "Love her..." et l'étalon "L.A. Woman", jusqu'à même se vautrer dans un blues de base ("Been down..." et "Cars Hiss... " qui ont le désagréable effet de rendre redondante et donc insupportable la reprise du vieux Crawling king Hooker). Il est aussi un des albums les plus encensés de la discographie, quitte à fréquemment passer pour leur chef-d'oeuvre, alors qu'il me semble pourtant impossible (mais ce n'est là que mon avis) de le placer à un niveau comparable à n'importe lequel des recueils de la première trilogie, quintessence absolue de l'art et de la puissante singularité des Doors. Il faut le reconnaître: "L.A. woman" possède de sacrés points forts. Il a le feu, les gaillards maîtrisent avec feeling et un plaisir retrouvé, sa nervosité latente est véritablement jouissive, et ceux que Morrison agacent ont enfin leur album où ce dernier se contente de rester à sa place de chanteur. Doit-on, d'ailleurs, parler de cet aspect frappant de "L.A. Woman"? Cette voix soudain terriblement mûrie, ce feeling de vieux clodo qui a encore des trippes... peut-on éviter de faire le parallèle avec ces dernières marches de la descente aux enfers sur lesquelles Morrison se trouve alors? Cela rend-il ce disque, cette voix et son phrasé embarbé, pathétique? ou au contraire magnifique? Chacun, selon ses pudeurs et ses oreilles, le vivra à sa manière. Oui, ce disque est ambigü, fascinant, "Riders on the storm" est un moment de pureté que je renonce à décrire, "L'America" passe de l'inquiétude dissonante et possédante à la gaieté forraine la plus sautillante avec une déconcertante facilité que seuls les Doors pouvaient oser et dominer, "The Wasp" est tout simplement ancêtre du rap. Et que dire du morceau titre, claque road-rock de 8 minutes qui reste incontestablement l'ultime sommet du genre. Que "Love her madly" soit entraînante et délicieuse et "Hyacinth house" un état de grâce dans la lignée des "Cristal ship" finit de cimenter l'importance de ce disque. Production un peu trop professionnelle, morceaux inutiles, et constat terrible sur un groupe à qui son style échappe et dont le chanteur s'endort pour toujours... "L.A. woman", je vous l'ai dit, est l'objet le plus délicat à évoquer de la carrière du quatuor. La seule chose dont je peux être sûr à son sujet, c'est que tout, je dis bien TOUT, ce qui le fait, le construit et l'agite, le rend, à sa manière, totalement indispensable.

Très bon
      
Publiée le jeudi 6 janvier 2005

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Note moyenne        65 votes

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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La "période" de The Soft Parade, pour moi, c'est... Bah Juste que l'album est raté, en fait. Accouché dans l'absence de ses auteurs encore plus que dans la douleur, pour ce que j'e le souviens quant à l'histoire du truc. Et après c'est la fin - et ils la racontent bien. (Enfin, je n'ai - curieusement - jamais pas les albums sans Morrison mais bon, je ne vois pas trop comment ça ne pourrait pas être au minimum autre chose...).

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

@Dio' Si on veut voir deux périodes distinctes, les choses sont assez simples: les trois premiers et les trois derniers. Après, si on veut isoler "Soft Parade" comme une sorte d'OVNI, on peut procéder au découpage 3 premiers/ Soft/ Hotel-LA Woman. Mais, comme tu l'as subodoré, je tends à isoler le premier. J'avais du dire un petit truc dessus il y a longtemps. Le premier garde de très fortes traces British Invasion sur un mode Mods dont les deux suivants s'émancipent tout en creusant un sillon déjà dessiné. J'ai tendance à voir "Soft Parade" comme une tentative mort-née (plus qu'avortée) de ce que les deux suivants apportent donc je la rattache à ces deux-là. Il y a une sorte de boucle étonnante mais somme toute classique: la vague britannique s'était nourrie du Blues pour pondre une pop-psyché qui a elle-même nourri le psychédélisme US. The Doors reviennent au Blues comme retour aux sources et émancipation, tout à la fois. Le Blues revient toujours.

Message édité le 21-01-2025 à 22:29 par Coltranophile

Note donnée au disque :       
Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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La/les parties qui parle(nt) du groupe dans Waiting for the Sun, le bouquin de Barney Hoskins sur les scènes musicales de L.A., en partant du Rhythm and Blues (et un peu du jazz), en s'attardant pas mal sur le rock sixties et seventies et en survolant un peu la période suivante porte(nt) un regard intéressant sur la place, la posture des Doors dans cette contre-culture hippie, leur "côté à côté" de tout ça, l'obscurité qu'ils charriaient (avec l'histoire de Love en parallèle un peu si j'ai bonne mémoire), tout ce qui collait et ne collait pas entre cette culture et eux (et partant, ce que ça leur a permis d'accomplir et aussi de... rater).

Disque fantastique, sinon, celui-là, et oui, avec Morrison Hotel, une période à part entière de la disco, de la carrière du groupe, c'est vraiment distinct du reste, je dirais, même si on reconnaît bien des traits, formels ou dans le thèmes, la matière que ça brasse. (Coltrano, tu compterais le premier comme une période en soi aussi ou tu veux dire autre chose, par "voire trois" ? Ça ne me choquerait pas, perso, comme "découpage").

SEN Envoyez un message privé àSEN

Bon je veux bien faire mon mea culpa sur ce disque déjà, je m'attendais pas du tout à un truc aussi blues rock et faut reconnaitre que ça te scotch pas mal dès la première écoute...

Message édité le 21-01-2025 à 20:33 par SEN

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

À mon sens, il faut justement se débarrasser de l’image de groupe-type hippie. Pas qu’ils n’aient pas abreuvé le truc à leur façon aussi. Mais il y a bien d’autres dimensions chez eux. Et aussi courte leur carrière fut elle, il y a vraiment au moins deux périodes bien distinctes, si ce n’est 3.

Note donnée au disque :