Fear Incorporated › Dark carnival

Finalement, on ne quitte pas réellement le domaine des phobies (le nom du groupe laisse-t-il planer une quelconque ambiguïté ?), puisque nous voilà convié(e)s au carnaval, l’endroit parfait peuplé de freaks, de clowns, de marionnettes et autres humanoïdes flippants. Prévisible, l’intro donne le ton, valsounette malsaine, vocaux de Monsieur Loyal version Barnum macabre. L’album va se stabiliser dans cette ambiances, peu de rythmes, pas de constructions rock, plutôt un jeu de sonorités glauques, des tonalités hantées de boîtes à musique grandeur nature, des valses pour carrousels, des sonorités bizarres et ce chant décadent de grand patron d’un freak show. Niveau atmosphère, c’est très efficace, avec même un côté cinématographique; le disque aurait largement pu servir de b.o. à un court métrage. L’ennui, c’est que tout un album décliné musicalement sur ces principes de base, ça lasse, surtout sans support visuel qui renforcerait le climat développé. Fear Incorporated sortent beaucoup de disques, sans compter les innombrables side-projects (souvent d’ailleurs proposés en téléchargement gratuit, il faut le signaler) du label Sacred Realm mais après écoute, on comprend pourquoi. Les Britanniques ont tendance à abuser trop facilement d’une même formule ou de faire traîner inutilement les passages ambient. Dans le cas de ‘Dark Carnival’, on se situe clairement dans le premier cas de figure. A privilégier la quantité, on néglige la qualité et l’impression d’une formule utilisée ad Nauseam jusqu’à la lie est flagrante ici et c’est dommage car il y a fait clairement du fond à la base. Eventuellement sympa comme musique de fond chelou histoire de rendre plus excitante la surveillance du couscous qui mijote… 2,5/6