Fear Incorporated › Apparitions

Monsieur Westwater, je vous décerne officiellement le grade de stakhanocave (contraction de stakhanov et batcave)… J’ignore comment notre homme tourne en pondant à la chaîne des disques de Fear Incorporated, Dark Sinfonia, Voodoo Bible, Phantom Crux et pléthore d’autres projets dont il propose plus de la moitié en téléchargement gratuit sur le Bandcamp de son label, le reste n’étant produit qu’en séries ultra limitées (aucun concert bien entendu). Si l’on en juge par le plus batcave du lot, Fear Incorporated, il est clair que l’on sent l’urgence de la création, le DIY (maîtrisé), ce qui explique probablement qu’un disque sur deux ne soit pas terrible. La musique elle-même se veut souvent minimale, répétitive, grinçante parfois, pour créer des ambiances, sur lesquelles poser une voix défigurée (version Joker) par les effets pour développer un climat drôle et macabre. Les notes semblent un prétexte pour placer des paroles donc n’attendez pas réellement des tubes à chanter sous la douche (encore que...). Sur ‘Apparitions’, la méthode fonctionne, il y a même suffisamment de rythmes, de diversité pour éviter l’ennui caractérisant certaines productions du groupe; on frise même le hit avec l’excellent ‘Exorcism’ et l’obsédant ‘Ghost train’, c’est dire. Les claviers constituant l’armature principale tournent en loops, voient leurs sonorités torturées par les effets, comme s’ils sortaient de fioles bouillonnantes pour libérer leurs effluves putrides en des teintes indéterminées et pas très bio au rythmes de drôles de boîtes… Un climat de caveau et de cave crée à la maison mais qui à l’instar de bien des films de série B se dévoilent clairement plus flippants que des productions à gros budget. L’essence du batcave cousu main dans un sous-sol du quartier de Whitechapel… 4,5/6