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U N I S O N › UNISON

cd • 12 titres • 48:44 min

  • 1Blood Blood Blood3:02
  • 2Heartcore4:44
  • 3Harmless3:53
  • 4Omer1:16
  • 5Lost Generation6:02
  • 6Brothers & Sisters5:18
  • 7Outside2:53
  • 8Arp Quad Rollerskate2:49
  • 9Darkness5:01
  • 10Intimacy4:35
  • 11First Degree4:58
  • 12Put Your Hands in the Air4:13

informations

line up

Mélanie Moran, Julien Camarena

chronique

En quels termes l’environnement immédiat détermine une production artistique ? Foutre de vaste question. Reste que pour reprendre la formule idiote qui pullule sur les réseaux sociaux, « Toi aussi tu es de », en l’occurence Niort, si tu te souviens des hordes d’employés de l’enseignement public déambulant tels des morts-vivants en sous-pulls beiges dans les allées de la CAMIF. Si George Romero avait été poitevin, c’est là qu’il aurait tourné Zombie. Et UNISON aurait parfaitement fait l’affaire pour en signer la bande-originale. Voilà qui est peu commun, un groupe niortais qui signe le meilleur album, et de loin, de la défunte et pas fondamentalement regrettée with-house. Mais si, la witch-house, cette passade musicale du tournant des années deux-mille, avec une palanquée de groupes one-shot aux noms qui ressemblent à des cheat-codes de jeu sur Super Nintendo, un son avec des beats « chopped and screwed », des voix qui font peurrrrrrrr comme si la chevelue de Ring chantait dans un tribute band des Cocteau Twins, et une esthétique sorciérifique de film d’horreurrrrrrr qui fait peurrrrrrr aussi. Enfin beaucoup de gimmicks pour un truc qui pisse pas loin. Sauf que voilà que Mélanie et Julien, de leur bonne Sèvre-Niortaise, s’emploient à épuiser le genre d’un seul coup tout en excédant ses bornes. Tout ce qu’aurait *pu* être la witch-house est balancé avec moulte morgue (normal, la witch-house ça fait peurrrrrrrr), débutant avec ce qui pourrait passer pour un cliché gothique, la ritournelle enfantine. Et puis ça y va, les gros beat arythmiques, les vocaux féminins éthérés empilés en couches et les textures électriques, électroniques, qui vrombissent comme des ectoplasmes au bord de l’orgasme. UNISON frappe fort et dans le mille, histoire de remettre les pendules hantés à l’heure du vampire, « Heartcore » fait figure de modèle du genre, avec ce côté liturgik (le k c’est pour l’ambiance) et déjà des guitares qui sourdent façon shoegazing. C’est que Mélanie et Julien n’ont pas qu’une corde à leur arc (avec flèche en argent, pour les loup-garous) comme l’album va bien vite le révéler. Déjà regardez-moi ce magnifique logo black-metal, du même designer que celui d’Emperor, ça c’est le style en lieu et place du gimmick. « Harmless » drape de textures quasi-industrielles sa dream-pop de cauchemar, planté sur une série de beats vaseux, avec touches électro sensuelles comme la soie d’un linceul… Oui ben il faut quand même respecter un minimum le genre, donc dans la chro c’est champ sémantique goth de base et sur l’album c’est « Lost Generation », le titre de witch-house parfait. C’est pas étonnant aussi que ça ait périclité après un monstre comme ça, c’était mort. Les voix élégiaques, les beats infernaux, les nappes de guitares noisy, la couche électro-house putasse la plus moirée, c’est le Saint Graal de la witch-house, tu le bois jusqu’à la lie et tu passes à autre chose. C’est ce que font d’ailleurs UNISON, qui ensuite explorent avec le même bonheur d’autres influences tout en gardant leur propre couleur sonore, à savoir une dream-pop électronique aussi sexy que maussade, ce « Brothers & Sisters » entre deux-eaux, à deux doigt d’être lumineux à travers la brume, ou le shoegaze orageux de « Darkness » où la encore les sonorités dérivent quasiment sur des textures post-industrielles. Avec ses respirations en forme d’intermède quasi ambients, le voyage évoque d’improbables cousinages avec une formation comme Dälek avec laquelle UNISON partagent le goût de la densité texturale, de la lourdeur des beat en bombardement, des déformations inquiétantes du son. La witch-house dans ce qu’elle avait de plus prometteuse repointe bien sûr le bout du son chapeau (pointu!!!!) avant d’en finir, dans une version encore plus planante (sur son balais….) et vaporeuse. Gardant peut-être le meilleur pour la fin, comme dans tout bon film d’horreur, c’est le justement très cinématique « Put Your Hands in the Air » qui vient clore dans un mouvement hypnotique downtempo aux vagues relents de cloud-rap maladif un de ces albums qui d’un seul revers balaie un style tout en l’ayant porté à son apex.

note       Publiée le vendredi 5 octobre 2018

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