Bruno Duplant / David Vélez › Last Solar Powered

Je lisais le livre de Kosmicki l'autre jour, sur les musiques électroniques, et particulièrement tout son développement sur l'amour du son pour lui-même, c'est à dire « juste le timbre » et ses conséquences (Kosmicki qui par ailleurs remercie Guts dans son ouvrage, ouais les gars). Il y a tout un nouveau courant dont je suis hyper client, courant symbolisé par le travail du label Unfathomless, qui s'inscrit dans cet amour du son, au croisement des fields recordings, de la musique concrète, de la musique électroacoustique, de la musique improvisée. Vélez et Duplant avaient déjà collaboré autour de la destruction des outils d'enregistrement obsolète, ils s'intéressent aujourd'hui aux captations d'un ordinateur recevant l'énergie solaire et de la fin de celle-ci, et donc de la fin dudit ordinateur. Concept gentil mais un brin téléphoné, prétexte à un travail studio assez monstrueux autour de tout ce qui concerne la « sonorité de l'électricité », en gros, avec en bonus la dégradation du signal et tout le toutim. Sans qu'on sache d'où est qui de quoi, et c'est pas l'intérêt d'ailleurs, cette nouvelle collaboration gomme les petits défauts de son disque cousin, « Moyens Fantômes », qui, malgré ses immenses qualités, peinait par un manque sévère de relief et de profondeur. Nettement plus offensifs sans être agressifs pour autant, les changements d'intensité, d'épaisseurs, de sonorités rendent l'écoutent de cette « fin du monde » tout à fait passionnante voire récréative – pour peu que vous ayez le goût des apocalypses murmurées.