Spectral Lore › I

La Grande Dépression de 2016. S’il y avait bien une musique pour meubler l’espace sonore de cette pré-apocalypse permanente, ben à mon avis ça serait Spectral Lore le champion du Pompon. Et pourquoi faudrait-il s’arrêter à 2016 hein ? Faut que les autres époques en profitent aussi. Allez, ce disque, et allez, ce groupe, peuvent incarner toute la lose possible et imaginable de toutes les époques dans tous les espaces, comme ça, c’est précis. Comment fait-il ce Monsieur Tout Seul pour, à chaque fois, me tordre les tripes comme ça avec des sons moches, des mélodies simplissimes ? A priori, il n'a en plus ni la qualité d’un artiste oublié maudit pas beau tout ça vu toutes les bonnes critiques qu’il récolte, et n’a pas non plus la qualité Whitney Houston, plein de fric, de notoriété, de papier pour le pharmacien, donnez m’en le double, j’ai besoin de mour... de dormir. Premier album sous ce nom, on y retrouve tout ce qu’on aime : des instruments qu’on dirait analogiques (ou alors l’a un beau synthé), qui balancent des moments astraux ambients, des roulades de gueulantes pour dire que le ciel se fâche, toutes les cinq minutes de l’angoisse qui prend à la gorge, enrobée de beauté et de précision dans le langage. Premier du nom, il y aura un deuxième, et un sublime et encore plus long troisième, plus plusieurs collaborations... productiviste le Tousseul. A écouter donc les chevilles enfoncées dans le sable, le front pelé par le soleil, à se demander ce qu’on fout là.