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Kill The Vultures › Kill The Vultures
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line up
Crescent Moon (MC), Anatomy (production)
Musiciens additionnels : Nomi, Advizer (voix)
chronique
Tue les Vautours avec un son de charogne jazz rap empoisonnée. Le prélude au cauchemar moite et sexuel de fumées opiacées et chop suey que sera The Careless Flame est déjà une foutue fanfare flinguée à flow fugueur, collant au cortex, un album de prime abord profondément antipathique, qui devient obsessionnel par contact répété. Car autant vous le dire : depuis ma découverte de Kill the Vultures imposée en 2007 par la plume phallique du collègue Saïmone, j'en ai bavé, avant d'aimer ce disque, et ce malgré sa durée ridicule pour un album de hip-hop. Il a pris la poussière comme un Tom Waits excessif. La faute aux deux-trois premiers titres, qui sont rigoureusement laids et insupportables autant qu'authentiquement déglingos : j'ai par exemple dû m'y reprendre à plusieurs fois pour passer ce refrain du titre épo qui me fait penser au plus gros tube des Troggs. Horrible. Pourtant, la suite, plus nuancée, nous démoule un KTV tel qu'il sera sur les deux suivants : créature organique, ronflante, unique. Et un rappeur qui n'a rien à voir avec les petits blancs malingres de chez Anticon, non : Crescent Moon est un vrai MC, école Freestyle Fellowship / Mos Def ou KRS-One, en plus âpre, genre halluciné. Un MC avec le rythme dans le gosier, qui fusionne avec cette cocotante défecation jazz. L'évidence s'impose plus dans ses interprétations en concert que sur album, mais ce gusse a un feu en lui. Il gave autant qu'il agave, son flow too much brut de fût à la soul rugueuse épouse la matière hautement boisée-cuivrée du difforme bousin. Hip-hop organique tendance havane, crari purin de la tête au pied. A chaque fois que j'écoute Kill The Vultures je ne peux pas croire que tout ça ce sont des samples... Ce ne sont que des samples, mais l'odeur de la console est impossible à capter, tout effet logiciel est étouffé. Car le premier Kill The Vultures est étouffant, malgré ces quelques pauses ambiance film noir très sofa-bloody-mary. Comme des Roots en plus organique et surtout en plus crade, sans vrai instrument qui joue pour de vrai. Et aussi pesant que Dälek, sans apocalypse en seize-neuvième ni chaos industriel. Juste dans un salon moite saturé de volutes. Un son comme une peau de loutre rêche et collante. Ne serait-ce que pour l'énorme "Beasts of Burden", ce sera cinq sur six (pas de chiffres mais des lettres, ça fait plus organique).
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- WZX › Envoyez un message privé àWZX
Âpre, possédé. Le son cru et en même temps travaillé, avec du grain - au sens d'un vieux 35mm. Le groove retors, claudiquant. Pas étonnant qu'Anatomy cite Monk quand on lui demande ce qu'il aime dans le jazz.
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
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