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Fusiller › Les Persistances Paranoïaques

k7 • 6 titres • 27:22 min

  • 1Les Persistances Paranoïaques (Part. 1)5:27
  • 2Les Persistances Paranoïaques (Part. 2)2:21
  • 3Les Persistances Paranoïaques (Part. 3)6:25
  • 4Les Persistances Paranoïaques (Part. 4)3:03
  • 5Les Persistances Paranoïaques (Part. 5)1:09
  • 6Les Persistances Paranoïaques (Part. 6)8:57

informations

Non renseigné.

Les Persistances Paranoïaques, initialement sorti en cassette - épuisée depuis - sur [tanzprocezs] en 2011, est disponible en écoute et téléchargement libre depuis la page free music archive du label (voir lien ci-dessus dans la section « écoutes »).

line up

Jo Tanz

chronique

En fait de persistances, il s’agirait de continuité… Qu’on me comprenne : artificielle, menteuse, trafiquée, combinée. Induite sur un plan de perception réduit, ramené toujours à l’idée centrale, obnubilée de fixité. Plutôt, je précise : il s’agit en fait d’une série d’ellipses ; ou au contraire : de ce qui demeure entre elles, pernicieusement évident. La manie gomme, bouffe les temps morts, tout ce qui n’est pas preuve. Tout fait sens. C’est l’angoisse – permanente. C’est la jouissance – malsaine. Celle de savoir, de prévoir, de comprendre. Tout est agression – mais on la décode… Qu’on m’entende : je ne sais pas, bien entendu, ce qui se trame dans la tête dudit Jo – alias Fusiller, moitié des duos Opéra Mort et Femme, ourdisseur de cassettes et autres objets bizarres du label [tanzprocezs] ; pourquoi, au fond, il a choisi ce titre ; si c’était en y pensant le moins du monde… Tout ce que j’ouïs, c’est qu’il colle parfaitement au son. Comme celui-là se loge aux creux, à la nuit, au vide. Les Persistances Paranoïaques, donc, élude tous les moments qui ne sont pas l’obsession, la recherche d’alignement sur la menace, ses traces et résurgences, son investissement même du chaos, de l’informe. Ce ne sont que distorsions. Elles hantent, envahissent. Elles gagnent les phases d’endormissement, les petits matins, les heures vides. Tout siffle – rappel à l’ordre, à l’attention. Tout gronde comme un grouillement de fosse, d’enfer – inéluctablement, familièrement. C’est un malaise. Mais rassurant, connu, ressassé. C’est une nausée dont on fait routine. C’est le principe, peut-être, d’en faire ce son, cette musique, de le libérer sur bande ou en fichiers librement accessibles, chargés, déchargés en un clic : l’inversion. Ce n’est plus une mission, c’est un jeu. C’est instable ainsi, au lieu de fatal. Ce qui circule est très proche de ce qu’inoculaient les premiers groupuscules de ce qu’on appelait "indus", musique industrielle (ou non-musique qui déguisait ses assauts en albums sur tel ou tel autre support). C’est à dire que l’électronique ne fait monde qu’en s’égarant, qu’en échappant, qu’en débordant. Qu’il n’y a pas style mais volumes, grain, matières, consistances, glissements. Qu’ici ladite présence omnisciente, la perverse jouissance de savoir et sentir partout, à l’avance, la surveillance, ses instances, la persécution – la persistance paranoïaque, donc, ses occurrences qui sont seul pluriel – se retourne contre toute interprétation, toute explication. Ces sons – nappes défaussées, faussées, nuages, charges métastasées, aberrations électroniques – sont malades, oui, nausée. Mais le plaisir qu’on y prend n’est pas adhésion. Il est l’arrachement à ce que dit l’énoncé, les mots imprimés sur la tranche de la pochette. Aussi rusé, aussi rampant et multiforme, qui tout autant se dérobe quand on croit pouvoir le dire, l’articuler, en arrêter l’instance en lui donnant un nom. C’est l’inverse : c’est du bruit. Non calibré, pas relevable. C’est à dire qu’à l’Obtus de la certitude – celle, répétons le, du tout identifiable, partout, toujours, identiquement – ces six plages opposent des pointes qui déchirent, fouillent, surtout ne racontent rien. On ne fait pas de ces choses là des comptes rendus, rapports de police, diagnostics, études de cas. Les voilures semblent épouser l’ininterrompu, le récurent soupçon, la défense automatique… C’est pour en repérer les failles. L’image de la pochette présente un négatif. Celles de cette sorte-ci cessent de représenter, d’accabler en révélant. Elles sont toujours – même après tant de fois où l’on s’en est servi – plutôt étranges à l’œil. Ces six tronçons en tailles diverses et aux couleurs noyées ont trop de présence pour qu’on puisse les réduire à de simples faits qui étayeraient la thèse de l’éternelle emprise. Ils feignent d’être ce germe mental – cette conformation – mais ces persistances là seraient peut-être bien les points d’appui, à vrai dire, où la vibration frappe pour briser la rigidité ; que craque le cadre, l’enveloppe, la paralysie sûre d’elle – l'insoluble circularité qui jusque là se prétendait équilibre et parvenait à le faire croire.

note       Publiée le dimanche 22 mars 2015

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Ce nouveau disque est vraiment réussi; plutot calme et étrange. Il était temps de le voir avoir un plein LP rien que pour lui.

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Il est toutefois soldé en digital sur le bandcamp de l'artiste : https://fusiller.bandcamp.com/album...

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    oui, bien vu. En streaming 0, heureusement.

    Scissor Man Envoyez un message privé àScissor Man

    Album numérique : 13 €, LP à 12 €. Cherchez l'erreur !

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    nouvel album, sur un nouvel label parisien: https://population-label.bandcamp.c...