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Femme › Le Codex Animal

k7 • 2 titres • 20:09 min

  • 1Le Codex Animal (Part 1)10:04
  • 2Le Codex Animal (Part 2)10:05

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chronique

On y parviendra bien, un jour, un soir, peut-être… À ce point, ce lieu, cette zone. Là où "penser" ne différera pas de "faire". Ou même, allez… Soyons fous : à cet ici où "être" ne semblera pas définition partielle, état mutilé, mauvaise blague ou à-peu-près d’une philosophie d’antan, morte avec d’anciens espoirs. Je veux dire, vous savez… Cette transformation qui ferait que dire, définir, ne différerait pas en substance de donner, voir, montrer, bouger. Là où préciser, déplacer, seraient les mêmes, et toujours entiers parce que très consciemment transitoires. Où décrire ne serait pas combler platement ce manque, ce qu’on ne pourrait comprendre, formuler le moins mal possible un par-défaut. Mais au fait, non… Pourquoi parler au passé de ce qui tente, mute, veut cela ? Pourquoi, toujours, placer ce possible, ce but lancinant, continuellement poursuivi, dans un hypothétique futur, projection idéale – le serait-elle même par dérision, désenchantement, fatigue ? Nous le faisons, à vrai dire. Tout le temps, c’est à dire sporadiquement, au gré et par acharnement – parce que toujours il faut remettre, inventant l’occasion, travaillant dans le vide ainsi ouvert, circonstancié. Ça ne peut se dire qu’au présent. Mais pas sans vue d’ensemble, sans perspective, sens de la dimension, du vaste, autour. Au contraire : parce que toute lancée, toute touche matte à peine effleurée, résonne dans une infinité de directions, en mode mineur, parfois, discret, feutré, ombré. La musique de Femme – comme celles, à peu près partout, des deux hommes qui composent le duo : Arno Bruil, qui avec d’autres joue dans France Sauvage, aussi ; et Jo Tanz alias Fusiller – trouble, touche des émotions, des états, qu’on ne peut pas vraiment nommer. Elle surprend, aussi, par sa… Familiarité. L’impression, tout de suite, de son évidence. "Animale", comme dit le titre, bien qu’émanant seulement de machines. Des champs électriques. Comme toujours dans "ces choses-là" – dans ces secteurs du bruit retourné en pertinence ; là où s’étaient dit, où se répètent hors des simples bégaiements de genres, de scènes, les noms "indus" ou "noise", "etc." – on fabrique, on modèle du chaos, de l’informe, en tout cas rien qui soit des structures qu’on habillerait. Enfin, bien sûr... Disons le simplement : il n’y a pas de règle notée, prise d’avance, mais une cohérence qui est la créature même : musicale, sonore, sensuelle, sensation. Comme rarement "dans ces cas", ce qui s’entend là n’évoque pas l’accident – en tout cas, pas au sens de la catastrophe, du désastre. Bourdons et sifflements, couinements qui se fuient et se rencontrent, organismes usuellement perçus comme parasites font leurs cheminements qui – par exception, parce que là, décidément "ils y arrivent" – font épanouissement. C’est une opération qui réussit. Et pour ma part, ces grouillements m’apaisent. Sans m’endormir, pourtant, leur passage, plutôt sollicitant une perception plus vive. Certains y touchent, oui. Ils ne nous sauvent pas – c’est bien plus modeste et bien pire, car passé l’instant où ils jouent, où ils sont parmi nous, c’est encore ce monde qui continue, où l’on ne peut se fixer sans au bout d’un temps se dessécher, dépérir, où l’on ne peut se mouvoir sans brûler, défaire, changer quelque chose. Toujours, il faut en concilier mille – et même des quantités impaires – pour trouver le moindre bonheur. On découvre qu’aux revers, ceux-là se protègent parfois par l’inquiétude. Après tout, ce n’est pas fini, cette découverte… C’est perpétuel. Voilà : il y a des places du boucan, de l’instable, qui procèdent aujourd’hui de ce que l’on voulait cantonner autrefois aux œuvres des "grands arts". Il est possible "qu’y aller" soit l’un des chemins que nous laissent et ouvrent cette époque, hors des grandes voies d’impasses des écoles et fabriques admises de loisirs.

note       Publiée le mercredi 11 novembre 2015

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