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Parralox › State Of Decay

  • 2009 • Conzoom CRCD PLOX03 • 1 CD

cd • 16 titres

  • 1Beautiful World 4:25
  • 2Universe, I Love You 3:46
  • 3Isn't It Strange 5:35
  • 4When The Walls Came Tumbling Down 5:45
  • 5Hotter 4:26
  • 6Be Careful What You Wish For 5:11
  • 7Moonwalking 4:23
  • 8I Am Human 3:56
  • 9Peter 4:59
  • 10Two Hearts 4:32
  • 11How Do You Break A Robot's Heart? 6:32
  • 12Time 6:50
  • Bonus Tracks
  • 13In The Night 3:52
  • 14Footsteps (Edit) 5:07
  • 15When The Walls Came Tumbling Down (Arachnophobias Remix) 6:10
  • 16Hold Me Now 3:51

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informations

chronique

  • rail de paillettes

J'ai longtemps hésité à chroniquer ce disque que j'écoute pourtant régulièrement depuis sa sortie. Est-ce sombre ? Est-ce expérimental ? Allez savoir. Ce qu'il s'y trouve en quantité, c'est surtout de la cruauté. Fort de mon intérêt récent pour les comportements des riches et les parvenus que je fréquente quotidiennement de par mon travail, je retrouve ici en condensé tout un monde empreint de beauté, de clinquant, de vide existentiel et d'une violence sourde profondément ancrée dans un comportement aristocrate vieux comme le monde. Regardez cette pochette (ou plus largement toutes les pochettes du groupe), voyez-moi ce titre : où est donc cet «état de délabrement», sous cette version plastifiée de la chanteuse, de maquillage et de Photoshop ? Beaucoup ont tiqué sur les paroles du refrain de 'Hotter' lorsque je l'avais mise dans un blind-test : "You're just what I'm looking for / I just wish you looked a little bit hotter / We could be so perfect together / What a shame you aren't a little bit hotter". Le tout balancé sur un fond électro-pop irrésistible et sur un ton doucereux, presque innocent, avant une nouvelle ligne assassine : "Think twice, we're all the same in different ways / But sometimes it pays / To go your separate ways". Tout est du même acabit, sur cet album au poison bling-bling : la production est énorme, les synthés explosent en tous sens, c'est souvent scintillant jusqu'à un point au delà de la nausée, surtout dans les titres faussement "joyeux" aux paroles outrageusement vaseuses telles que 'Beautiful World', 'Universe I Love You' et 'Two Hearts'. C'est en fait à partir de l'excellent 'Isn't It Strange' que leur vrai visage se révèle. La maîtrise de la machinerie analogique est sans égale, les basses roucoulent et les beats sont presque aussi pimpant que ceux de Lady Gaga (Ca va ? Il reste encore des lecteurs ?) mais encore une fois sur une tonalité et avec des textes -ici sur la furtivité d'un sentiment- tels qu'il m'est impossible de croire qu'ils ne sont pas absolument conscients de ce qu'ils font, et qu'ils jouent de ce décalage avec brio. Peut-être leur morceau le plus résigné ici est 'Be Careful What You Wish For' avec une instrumentation très puissante, vrillée de hi-hats et cliquetis sur des basses analogiques renvoyant à la face la plus créative de la new-wave (Duran Duran, Depeche Mode, Yello), suivi d'un 'Moonwalking' moins ouvertement mélancolique mais tout aussi entraînant. Par ailleurs c'est vers l'electroclash moderne que le groupe lorgne ('How Do You Break A Robot's Heart') et le disque se termine (si l'on exclut les bonus tracks) sur une belle pièce éthérée presque ambient, 'Time', dont les paroles trahissent à nouveau la conscience d'être ici dans un jeu de cache-cache entre les projecteurs et la solitude qui attend larvée dans les coulisses : "Behind the light we feel the helplessness / We fear the emptiness / Knowing that oblivion is near / But at the end / We believe everything / We redeem all our sins / But do we know anything?". On retrouve ce même désanchantement dans le dernier OMD, History of Modern, qui partage par ailleurs le même amour pour les sonorités electro-pop rutilantes. Etrange monde que celui des beaux, dans lequel les gens se poignardent d'un sourire, dans lequel la dance music se parfume à la strychnine et où l'amour a déserté depuis longtemps les planches. Ils se trémoussent irrésistiblement les uns à la recherche des autres, dans un désert émotionnel qui cache à peine la pensée Pascalienne : « La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement et c’est pourtant la plus grande de nos misères ». Et dans ce divertissement, Parralox baigne et s'amuse avec beaucoup d'orgueil et une pointe d'ironie.

note       Publiée le jeudi 24 janvier 2013

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